DROITS D’AUTEURS : L’Association des auteurs-compositeurs mauriciens excédée par la classe politique

Zanzak Arjoon et Bruno Raya, porte-parole de l’Association des auteurs-compositeurs mauriciens (AACM), n’ont pas été tendres envers la classe politique. Face à l’inaction des autorités concernant les revendications des artistes, l’AACM prévient qu’elle a la capacité de labourer le terrain pour mobiliser et déplacer une grosse foule, « comme certains le font durant la campagne électorale pour faire passer leur message. »
« Nou pa pe menase. Si bizin fer li, nou pou fer li. Nou’nn fatige fer sigzestion. Enn zour, lotorite pou bizin vinn dir kifer zot pa finne tande. Nou pa pe plegne, ni pe tal lame. Nou pe dir respekte drwa ek dinite bann artist », ont déclaré les porte-parole de l’ACCM hier, sous les applaudissements des artistes. Ras Natty Baby, le doyen, n’a pas manqué de rappeler qu’en janvier 2016, plus de 3 000 personnes étaient descendues dans les rues pour que la Copyright Act soit amendée.
La conférence de presse a également été l’occasion pour l’AACM d’adresser des propositions à Pravind Jugnauth, Premier ministre et ministre des Finances, à une semaine du Budget. « Selon les chiffres fournis par la MASA, un artiste reçoit 68 sous pour chacun de ses morceaux diffusés sur les ondes, et cela dure depuis l’indépendance. Faites le calcul, vous verrez. C’est une honte. On ne peut plus continuer dans cette voie. Il faut absolument revoir cela », a insisté Bruno Raya. D’où l’insistance pour une rencontre « au plus vite » avec le Premier ministre lors de la consultation prébudgétaire, afin de mettre un terme à un système archaïque.
Zanzak Arjoon a, par la même occasion, demandé à Pradeep Roopun, ministre des Arts et de la Culture, de ne pas hésiter à faire amender la Copyright Act, car il bénéficie déjà du soutien du Conseil des ministres, du High Power Committee et du State Law Office. « Nous lui demandons d’assumer sa responsabilité. Nous avons attendu trop longtemps », plaide le porte-parole de l’ACCM.
Se référant à ce qui se passe dans les autres pays en matière de protection des droits des artistes, Zanzak Arjoon suggère au gouvernement de mettre en place un système de taxation spécial, qui profiterait aux artistes. « Cela existe dans plusieurs pays. Il faut bien faire la distinction entre la taxe et le prélèvement. Les artistes réclament un prélèvement auprès des distributeurs de leurs oeuvres pour qu’ils puissent bénéficier d’une source financière ». Il ajoute : « Être artiste, c’est participer à la création. C’est un métier, notre gagne-pain. Que vous le vouliez ou pas, nous contribuons beaucoup et nous avons une grande participation dans le marché culturel de Maurice. »
« Pour quelle raison nous marginalise-t-on? ? On fait la sourde oreille à nos suggestions », a affirmé la chanteuse Jasmine Toulouse. Bruno Raya n’a pas manqué d’indiquer au gouvernement qu’il existe des artistes à Maurice qui maîtrisent parfaitement les droits légaux, l’administration dans le domaine musical et qui sont disposés à apporter leur soutien pour faire avancer la cause des artistes. « Nous avons des éléments très valables qui siègent déjà sur plusieurs instances internationales », insiste-t-il. Zanzak souhaite au plus vite la création d’un Art Council « où les artistes peuvent faire entendre leur voix ».

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