DROITS DE L’HOMME—TRAFIC HUMAIN: Les États-Unis épinglent Maurice pour non-respect

Maurice reste toujours perçue comme un Transit Point pour le trafic humain. C’est ce qu’indique la dernière édition du Human Trafficking Profile dans le rapport du State Department des États-Unis, rendu public hier. Tout semble indiquer que la situation n’a guère évolué ces cinq dernières années même si les Américains concèdent que des efforts sont déployés officiellement dans la formation du personnel pour lutter contre le trafic humain. Ce chapitre consacré à ce problème relevant du non-respect des Droits de l’Homme propose une série de mesures pour renforcer la lutte contre ce phénomène socio-économique et surtout pallier l’absence d’une « clear government agency responsible for assisting adult sex trafficking victims ».
« As reported over the past five years, Mauritius is a source, transit, and destination country for men, women, and children subjected to forced labor and sex trafficking » note le State Department au chapitre du Trafficking Profile de Maurice en poursuivant avec une description accablante de la situation à Maurice, devant pousser les autorités à réagir. « Girls from all areas of the country are induced or sold into sex trafficking, often by their peers, family members, or by businessmen offering other forms of employment. Taxi drivers allegedly transport child sex traffickers to their victims with whom they engage in commercial sex acts. Girls and boys whose mothers engage in prostitution reportedly are vulnerable to sex trafficking at a young age », lit-on à la page 279 de ce rapport officiel et consulté dans le monde entier.
Des Mauriciens sont également victimes de réseaux de trafic humain en Grande-Bretagne, en Belgique et au Canada. Par contre, des ressortissantes malgaches transitent à Maurice pour aller travailler dans des pays du Moyen-Orient « where many are subjected to forced labour and sex trafficking ». Le rapport des Américains révèle que le nombre de travailleurs étrangers à Maurice est de l’ordre de 37 000 venant de l’Inde, de la République populaire de Chine, du Sri Lanka, de Madagascar « with the vast majority from Bangladesh, some of whom are subjected to forced labor ».
Après une analyse des mesures prises par le gouvernement face au fléau du trafic humain, le Département d’État américain maintient que « the Government of Mauritius does not fully meet the minimum standards for the elimination of trafficking in several key areas; however, it is making significant efforts to do so ». Ainsi, pour la première fois, un suspect impliqué dans un réseau a été traduit en justice et un nouveau Shelter a été ouvert pour accueillir des victimes. « The government increased efforts to identify and provide protective services for adult and child trafficking victims, including adult migrant workers, and increased investigations of employers who retained employee’s passports. The government continued to conduct public awareness campaigns and train front-line officers », reconnaissent les Américains. Ces derniers consignent également trois Trafficking Investigations en cours à Maurice.
À la décharge de Maurice, le State Department relève le fait que « however, there were no convictions in 2016, similar to the previous reporting period, and the government has never convicted an offender under the anti-trafficking law. The judicial process is prohibitively long, frequently many years, which can dissuade victims from seeking legal redress;
lack of coordination among law enforcement and prosecutors contributed to this and remained weak during the reporting period ».
Le rapport passe en revue les campagnes de sensibilisation menées par la police, plus particulièrement la Brigade des Mineurs, les ministères du Tourisme et du Travail contre les dangers et les conséquences de Child Sex Trafficking. Les inspections menées par la Special Migrant Unit du ministère du Travail et des Relations industrielles, soit 202 en 2016 contre 72 en 2015, sont considérées comme étant nettement insuffisantes. « However, this number of inspections remained inadequate relatively to the approximately 37 000 migrant workers employed in Mauritius and the government did not report suspending any labor recruitment licenses for trafficking-related crimes during the reporting period ».
La principale faiblesse relevée dans la lutte contre le trafic humain se situe au niveau de la coordination entre les Law Enforcement Agencies et la Prosecution Side. Dans cette perspective, les recommandations proposées à Maurice se déclinent, entre autres, comme suit :
 – Improve coordination between law enforcement and prosecutors to decrease the length of the judicial process;
– Improve protection services for adult trafficking victims by implementing standardized procedures for victim identification and referral to protective services;
– Empower an inter-ministerial coordination committee to address all forms of trafficking, not just child trafficking;
– Vigorously investigate and prosecute trafficking offenses, and convict and punish traffickers under the antitrafficking law, including cases involving forced labor or forced prostitution of adults; and
– Increase monitoring of employers of migrant workers to identify and investigate indicators of trafficking.

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