– Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, doit composer avec le départ avorté de Patrice Armance de la basse-cour des bleus
– La mission en Inde du ministre mentor, sir Anerood Jugnauth, annoncée comme sa dernière et un retour de Showkutally Soodhun au Front Bench du gouvernement au centre des conjectures
À six semaines de la rentrée parlementaire, avec le nouveau député du Parti travailliste, Arvin Boolell, qui prêtera serment, les premiers signes de tractations se précisent. L’une des conséquences de ces mouvements politiques se résume au fait que le poste de leader de l’opposition de Xavier-Luc Duval devient de plus en plus chancelant. Ce matin, il a dû faire preuve de diplomatie et de dextérité pour éviter la défection du premier député de Port-Louis Ouest/Grande-Rivière-Nord-Ouest, Patrice Armance, qui avait signifié son intention de siéger dorénavant en indépendant. Il a concédé un Fact Finding Committee sur la défaite au N° 18 pour calmer les ardeurs de Patrice Armance. Un autre développement qui fait l’objet de conjectures politiques avant la reprise de l’Assemblée nationale du 21 mars, est l’éventuel come-back de Showkutally Soodhun sur le Front Bench du gouvernement à la lumière d’un éventuel remaniement ministériel.
À ce matin, le départ du député Patrice Armance du PMSD était donné comme une certitude. Pourtant, depuis le début de la semaine, des émissaires du PMSD ont tenté le tout pour le tout en vue de convaincre le député de la circonscription N°1 de surseoir à toute décision susceptible d’affecter la stabilité au sein du parti. Les tractations se sont déroulées jusqu’à fort tard hier soir.
Si dans la soirée d’hier, Patrice Armance maintenait sa démission du PMSD et de siéger en tant que député indépendant à l’Assemblée nationale jusqu’à nouvel ordre, après un tête-à-tête avec le leader du PMSD, ce matin, il s’est rétracté. Son problème est qu’il n’aurait non seulement pas apprécié la non-reconnaissance des bleus pour son travail au parlement, mais que d’autres membres empiètent sur le terrain « dans son dos ». Dans une déclaration au Mauricien hier soir, il a confirmé son intention de claquer la porte du parti après une rencontre avec le leader, Xavier-Luc Duval, prévue pour ce matin.
Toutefois, Xavier-Luc Duval n’aurait pas que le cas de Patrice Armance à gérer. Le député Abbas Salim Mamode, qui avait donné les premiers signes de faiblesse en début d’année après la cuisante défaite du PMSD à la partielle de Belle-Rose/Quatre-Bornes, pourrait très bientôt représenter de nouveaux soucis pour les bleus. Son intégration au sein de l’alliance gouvernementale dans les prochaines semaines ne devrait pas constituer une surprise même s’il nie toute démarche en ce sens.
Par ailleurs, dans des milieux autorisés à l’hôtel du gouvernement, l’on n’écarte pas la possibilité qu’un troisième parlementaire du PMSD serait en délicatesse avec la direction du parti. L’identité de ce troisième parlementaire pourrait faire froncer des sourcils et surprendre plus d’un vu sa proximité avec les dirigeants des bleus. En tout cas, des contacts entre des membres du gouvernement et ce député se poursuivent de manière assidue.
Autant de facteurs, qui pourraient déboucher sur une recomposition dans les rangs de l’opposition. Dans cette perspective, le MMM, avec ses sept parlementaires, est en pole position pour se placer aux premiers rangs, avec Paul Bérenger dans le rôle de leader de l’opposition. Un éventuel retour de Kavi Ramano dans les rangs des mauves pourrait constituer un plus dans le contexte politique.
Mais il n’y a pas que dans les rangs de l’opposition que des mouvements sont perceptibles. À l’hôtel du gouvernement, la prochaine mission du Ministre Mentor, sir Anerood Jugnauth, en Inde à partir de ce week-end, revêt une importance capitale. D’aucuns laissent entendre que ce serait l’un de ses derniers déplacements officiels. On lui prête l’intention de “step down” du Front Bench du gouvernement Papa-Piti pour faire de la place au retour du président du MSM, Showkutally Soodhun.
Cette Musical Chair ministérielle pourrait intervenir à la veille de la rentrée parlementaire, sir Anerood siégeant en tant que back-bencher, évitant le risque d’une élection partielle à Piton/Rivière-du-Rempart (N° 7) en cette fin de mandat. « Ces derniers temps, sir Anerood est dans ce “mood”. Li pou res depite. Li pa pou provok eleksion parsiel », laisse entendre une source au Sun Trust Building, sans pouvoir apporter de plus amples détails quant au calendrier des changements.
Affaire à suivre…