Échiquier politique : Le ton de la réforme électorale

– Un Parlement à 82 membres, dont 12 sous la proportionnelle et sept “additional seats” en substitut au “Best Loser System”

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– Le choix des parlementaires sous la bannière du PR au choix des leaders politiques avec le seuil de qualification fixé à 10% du suffrage

– Un tiers des investitures féminines par parti ou alliance politique “Nationwide” pour rattraper le retard au titre de la “Gender Parity”

– Avec le financement politique des fonds publics, les trésoriers des partis dans l’obligation de soumettre des “Audited Returns of Accounts” après les élections générales

– Dans cette ambiance de réforme, les élections villageoises devant se tenir en cette fin d’année pourraient être reportées par décret du Premier ministre

La prochaine rentrée politique sera placée sous le signe de la réforme électorale. Avec le Conseil des ministres d’hier, qui a pris note des recommandations du comité ministériel présidé par sir Anerood Jugnauth, des développements s’agissant de l’ébauche de l’Electoral Reform Bill et des Consequential Amendments à la Constitution pourraient intervenir dès le début de ce mois. En tout cas, le calendrier provisoire établi par le gouvernement indique que le texte de loi sur l’introduction de la représentation proportionnelle et l’élimination du “Best Loser System” et le projet de loi sur le financement politique pourraient être inscrits sur l’Order Paper des travaux de l’Assemblée nationale dès la fin d’octobre. À prévoir également vers la fin de l’année les propositions de l’Electoral Boundaries Commission pour un redécoupage des circonscriptions. Néanmoins, dans un climat de tractations sur le projet de réforme électorale, la possibilité de voir les électeurs des 130 villages être appelés aux urnes pour le renouvellement des conseils de village et de district s’éloigne de plus en plus car les observateurs politiques soutiennent que le gouvernement ne prendra pas de risque de tenir des élections villageoises en prélude à l’année législative 2019.

Les derniers recoupements d’informations qu’a effectués Le Mauricien auprès des sources concordantes indiquent que l’Assemblée nationale de la réforme pourrait comprendre 82 parlementaires, répartis comme suit : 63 sous le “First Past The Post”, dont trois élus à Rodrigues, 12 sous la représentation proportionnelle avec la liste des priorités soumise par les leaders de partis à condition de réunir le seuil d’éligibilité de 10% du suffrage direct, l’Electoral Supervisory Commission ne faisant qu’avaliser les élus du PR et sept “additional seats” en guise de substitut au “Best Loser System”. L’on notera que l’OPR de Serge Clair ne serait pas très chaud pour l’innovation des trois élus dans l’île.
Le projet de réforme électorale, qui vise à s’aligner sur les “findings” du Comité des Droits de l’Homme des Nations unies avec l’élimination de la déclaration ethnique des candidats aux élections générales, devra permettre à Maurice de rattraper son retard au chapitre de la “Political Gender Parity”, notamment sur le plan de la SADC. De ce fait, pour les prochaines élections générales, les partis ou alliances politiques devront accorder l’investiture à une candidate sur trois « Nationwide », soit un minimum de 20 même si ce ne sera pas une obligation légale de “field” une candidate sur les trois dans chaque circonscription.
Des sources bien informées avancent que les détails de l’ébauche des amendements au texte de loi régissant l’organisation des élections législatives et les amendements à la Constitution, notamment la nouvelle configuration annoncée de l’Assemblée nationale, l’abolition des huit sièges de “Best Loser” et leur remplacement par sept sièges additionnels de même que l’introduction de la représentation proportionnelle, devront être prêts au cours de la première quinzaine de ce mois pour des discussions approfondies au sein du gouvernement avant de faire l’objet de débats sur le plan politique.
Parallèlement à la réforme électorale, le gouvernement compte également faire adopter le projet de financement des partis politiques. Le budget prévu devra être sanctionné avec la formule de répartition de ces fonds dépendant de la représentation nationale des entités politiques. Les différents partis politiques, qui devront être incorporés formellement, devront soumettre des “Audited Electoral Accounts” après les élections générales et feront l’objet de contrôle par les soins du National Audit Office.
La loi sur le financement des partis politiques autorisera les contributions venant des compagnies du secteur privé mais sur la base de déclarations formelles. Le financement politique à titre individuel sera formalisé avec des déclarations spécifiques également. Le nouveau régime électoral éliminera également les « Baz » dans les environs des différents centres de vote dans les circonscriptions.
D’autre part, une autre “Major Electoral Piece of Legislation” s’invitera au débat politique en cette fin d’année. L’Electoral Boundaries Commission met actuellement les bouchées doubles en vue de boucler les propositions de redécoupage des circonscriptions à Maurice. L’objectif est de soumettre l’Electoral Boundaries Report vers la fin de cette année avec le gouvernement appelé à accepter ou à rejeter le rapport in toto.
En tout cas, avec le retour du Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, de mission en Chine et en Europe dans la deuxième semaine de ce mois, le ton de la réforme électorale pourra prendre la forme d’un exercice de « Koz-Koze » sur l’échiquier politique.

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