ECO-VID-19 – OPÉRATION « ZOLI TIFI » : Le Rescue Plan du New MK au forceps avant le budget

Entre 200 et 400 employés de la compagnie aérienne nationale sous le coup du départ à la retraite, ayant atteint les 33 ans et un tiers années de service

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Le Redundancy Plan prévoit un volet de Leave Without Pay ou chômage technique, avec option de réintégration sur des salaires et conditions revus et corrigés

Les Regulations de la Panic Button de Soodesh Callichurn déterminants pour la restructuration d’opérations économiques post-déconfinement

Alors que des syndicats d’employés de la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius, tentent de jouer les prolongations avec la date du 8 juin avancée au plus tôt, du côté des administrateurs nommés, Sattar Hajee Abdoula et Arvind Gokhool, le calendrier se révèle davantage plus serré. Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien de sources concordantes indiquent que le Rescue Plan du New Air Mauritius devrait être prêt avant la présentation du premier budget Padayachy pour l’exercice financier 2020/21, annoncée pour jeudi prochain à l’Assemblée nationale. De ce fait, l’opération « Zoli Tifi » pourrait se faire au forceps au plus tard au début de la semaine prochaine en vue d’inclure les engagements financiers dans le Budget Speech pour la relance de la compagnie aérienne nationale, quitte à peaufiner ultérieurement les Fine Prints pour le Last Call à Mauritius Investment Corporation Ltd. Toutefois, les Regulations attribués au ministre du Travail, Soodesh Callichurn sous la clause 72 de la Workers’ Rights Act au sujet des options de Leave Without Pay et de chômage technique se font attendre à ce jour.
Le dernier détail découlant des dossiers en préparation par la Rescue Plan Cell des administrateurs nommés risque de prendre à contre-pied des milieux syndicaux. Si le premier batch d’employés d’Air Mauritius à se voir signaler le Game Over vu l’âge de la retraite se précisant – avec la limite des 33 ans et un tiers années – pourrait comprendre le chiffre de 50 cité à ce jour, le nombre total de départs à cet item pourrait varier entre 200 et 300, voire jusqu’à 400 sur les 3 000, si les critères pour établir cette liste deviennent encore plus flexibles ou inflexibles selon le côté de la table des négociations où l’on se trouve.
« Même s’ils ont complété la limite en temps de service pour se qualifier à un départ à la retraite, certains pour des raisons qui leur sont propres, ont préféré rester à leurs postes. L’exclusion de ces employés du Payroll de la compagnie fait partie du tour préliminaire de la restructuration de la compagnie. C’est vrai que ce ne sera nullement suffisant pour assurer le décollage d’Air Mauritius », fait-on comprendre dans les milieux avisés.
L’étape la plus importante devant être franchie avant le week-end, selon des sources dignes de foi, demeure l’élaboration des détails du Rescue Plan du New Air Mauritius – notamment avec des objectifs chiffrés pour ce qui est du personnel optimal avec les administrateurs toujours Adamant sur le chiffre de 50% ou au mieux 40% de réduction du personnel si les MOUs sont déclarés Null and Void – de la période pour la reprise des exploitations des lignes et des contours du Business Model. « Ce ne sera que sur la base de ce dégraissage à tous les niveaux d’opération que l’hôtel du gouvernement s’apprête à confirmer son intention d’injecter du Fresh Capital en vue de Salvage Air Mauritius », poursuit-on.
Dans l’immédiat, la priorité des administrateurs est de « ficeler » le dossier à être soumis au Redundancy Board en vue de mettre à exécution les possibilités de Leave Without Pay, de chômage technique ou carrément de licenciements avec en contrepartie l’éventualité d’une réintégration d’une partie du personnel sur la base de salaires révisés à la baisse et des conditions de service revues et corrigées, littéralement « on a new contract ». « Des critères doivent être définis pour dresser la liste des employés d’Air Mauritius à être remerciés avec justifications devant satisfaire le Redundancy Board », avance-t-on à la mi-semaine. Le tout sera fait selon la formule consacrée de « Take it or leave it! »
Dans un autre ordre d’idées, le tandem Sattar Hajee Abdoula–Arvind Gokhool est désormais dans l’attente du « move » du ministre du Travail afin de pouvoir activer les procédures de Termination of Contract  des employés concernés. Selon les nouvelles dispositions 72A de la Worker’s Rights Act, adoptées sous la COVID-19 Miscellaneous Act, « the Minister may, by regulations, exempt an employer who provides services in the sectors specified in the Third Schedule to the Employment Relations Act from the application of section 72 ».
On laisse entendre que le ministre de tutelle pourrait attendre l’aval du conseil des ministres de demain pour cette étape, d’autant que plusieurs syndicats dénoncent déjà que ces nouvelles dispositions controversées 72A de la Workers’ Rights Act ont été « taillées sur mesure » pour régler le sort des employés de MK, muselant ainsi l’étape de consultations préalables avant tout licenciement sous l’ECO-VID 20.
Dans la conjoncture, la posture s’avère délicate pour le ministre du Travail, qui se fait le défenseur de la thèse qu’il ne devrait pas y avoir de licenciements alors qu’avec la fin du confinement, probablement à partir de mardi prochain, et la fermeture du guichet de la Mauritius Revenue Authority pour le Wage Assistance Scheme, la pression venant de tous les secteurs économiques exercée sur le Redundancy Board pourrait s’accentuer.
Affaire à suivre…

L’Airline Employees Association s’en remet au Redundancy Board

Avec les discussions engagées entre les différents syndicats d’Air Mauritius, une synchronisation de l’offensive contre les administrateurs Sattar Hajee Abdoula et Arvind Gokhool, se dessine. L’Airline Employees Association (AEA) a retenu les services de PwC Legal, représenté par Me Anne-Sophie Jullienne. Cette dernière s’est tournée directement vers le Redundancy Board.

L’Airline Employees Association a attiré l’attention du président du Redundancy Board, Rashid Hossen sur les manœuvres de Sattar Hajee Abdoula. « At these meetings, the Administrator was speaking to the employees in the most conceited, belligerent manner. While AEA understands the responsibilities that come with an administrator’s job, nothing can justify AEA members being treated in this demeaning manner », note cette association dans une communication officielle.

Sur le fond du problème, l’Airline Employees Association soutient que le Collective Agreement de 2011 stipule qu’en cas de résiliation des contrats à durée déterminée des salariés pour des raisons de réduction des coûts, l’employé devrait obtenir « six months salary and pro-rata gratuity, accumulated retention and gratuity on the 6 month-salary ». Les membres de l’AEA s’attendent que cette clause soit pleinement respectée en cas de Redundancy.

Me Julienne revient sur les différentes réunions avec l’administrateur affirmant qu’il n’y aurait pas de négociations avec les syndicats. « Even if regulations are issued under the COVID-19 Act, AML is still bound to follow the dispute resolution procedures set out in the Procedural Agreement, as well as of the procedures laid down in the Employment Relations Act for conciliation and arbitration (S.63 (Voluntary arbitration), S.68 (Conciliation service by the Supervising Officer) and S.69 (Conciliation and mediation), all of which the Administrator has completely ignored », estime l’AEA.

À la lumière de ce que l’AEA qualifie de « comportement répréhensible » et des infractions potentielles à la loi, l’Airline Employes Association réclame une enquête sur la conduite de l’administrateur dans l’exercice de ses fonctions.

Est également évoquée la possibilité de saisir la Bankruptcy Division de la Cour suprême autour de l’Insolvency d’Air Mauritius, mettant en avant les responsabilités principales de Sattar Hajee Abdoula sous l’article 222 (1)(b) de l’Insolvency Act, notamment que ce dernier « is required to investigate the company’s affairs and consider possible ways of salvaging the company’s business in the interests of creditors, employees and shareholders ». Des conseils légaux des divers syndicats chez Air Mauritius étudient la possibilité d’aller jusqu’à l’Employment Rights Tribunal pour contester le Modus Operandi du tandem Abdoula–Gokhool avec la mise sous administration volontaire d’Air Mauritius.

 

 

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