ECO-VID 20 — HELICOPTER MONEY COMING SOON – Rs 60 milliards de la BoM aux Finances

En fin de semaine, un pan majeur de la Covid-19 (Miscellaneous Provisions) Act, votée vendredi de la semaine dernière et promulguée dès le précédent week-end, a été instrumentalisée sous forme d’Urgent Rescue Plan en faveur du gouvernement. La Banque de Maurice est passée à l’offensive sur deux fronts, avec la mise sur pied de la Mauritius Investment Corporation Ltd, et une One-Off Exceptional Contribution de Rs 60 milliards, soit 12 % /13 % du Produit intérieur brut (PIB), en faveur du gouvernement « in its fiscal measures to stabilise the economy ». Dans les rangs de l’opposition, les premières réactions, notamment celles de l’ancien ministre des Finances Rama Sithanen et de l’ancien Premier ministre Navin Ramghoolam se présentent sous la forme d’interrogation sur le montant jugé « on the high side », et surtout sur l’absence de tout contrôle de l’Assemblée nationale sur ces nouveaux mécanismes brassant des dizaines de milliards de roupies, avec le plafond global susceptible d’approcher la barre des Rs 100 milliards.

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Avec le déficit budgétaire triplé pour atteindre les Rs 50 milliards, la substantielle baisse dans la valeur des exportations de 38 %, la réduction de 34 % dans les arrivées touristiques et une chute de 40 % dans les Direct Investment Flows à la fin du premier trimestre, le gouvernement a accéléré les procédures pour éviter la banqueroute budgétaire. Ainsi, les fonds publics bénéficieront d’une injection exceptionnelle de Rs 60 milliards « solely for the purpose of assisting government in its fiscal measures to stabilise the economy ». Pour justifier cette « générosité sans commune mesure », le communiqué officiel fait état de « the negative impact of Covid-19 on the economy of Mauritius ».
L’autre volet des décisions entérinées par le Board of Directors de la Banque Centrale porte sur l’incorporation de la Mauritius Investment Corporation Ltd (MIC) en tant que Special Purpose Vehicle (SPV) avec pour mandat « to mitigate contagion of the ongoing economic downturn to the banking sector, thus limiting macro-economic and financial risks ». La mission de la Mauritius Investment Corporation Ltd sera de « provide support through a range of equity/quasi equity instruments » pour soutenir financièrement les opérateurs économiques « during these challenging times and that jobs are preserved ».
La quasi-totalité des conglomérats se retrouvant avec des dettes auprès des banques allant jusqu’à des dizaines de milliards chacun et la nouvelle réalité de « zéro revenus », comme l’affirme le Chief Executive Officer de New Mauritius Hotels, Gilbert Espitalier-Noël, la pression ne fait que s’accumuler sur les banques, hantées par les risques de croissance robuste sur le plan des Non-Performing Loans de ces importants opérateurs économiques et portant préjudice à la stabilité du secteur bancaire.
Toutefois, à ce jour, très peu de détails sont disponibles quant au Financial Warchest dont disposera la Mauritius Investment Corpporation Ltd pour le renflouage post-Covid-19 des entreprises dans des secteurs stratégiques. À hier, en début de soirée, la Banque de Maurice n’avait pas encore apporté de réponse à des clarifications sollicitées formellement par Le Mauricien au sujet de la composition du conseil d’administration des directeurs de la MIC, des moyens financiers disponibles et surtout le modus operandi pour cet Economic Warehousing par le truchement d’Helicopter Money ou encore si le textile n’est plus considéré comme faisant partie des secteurs stratégiques.
À ce stade, avec cette double annonce de la Banque de Maurice, les commentaires politiques sont déjà en mode inflationniste et pour longtemps encore…

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