Economie – Article IV Consultations : L’Offshore à l’agenda du FMI

Le Global Business Sector, qui traverse une période de secousses, avec entre autres la fin le 31 mars prochain de la Granfathering Clause sous le traité indo-mauricien amendée, figure parmi les priorités du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre des Article IV Consultations. De ce fait, ce n’est nullement un hasard que l’une des premières séances de travail au programme a été des échanges avec le ministre des Services financiers, Sudhir Sesungkur, et ses plus proches collaborateurs, jeudi dernier. Outre la compétitivité internationale du secteur des services financiers, les autres dossiers économiques retenus sont l’évolution des principaux paramètres économiques, dont les comptes courants de la balance des paiements et le niveau historiquement bas de l’épagne, soit représentant au moins de 10% du produit intérieur brut (PIB), selon les dernières prévisions de Statistics Mauritius.

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La mission du FMI, dirigée par Mahvash Quershi, devra également se pencher sur la stabilité financière aussi bien que sur la problématique de la Debt Sustainability. En sus de ces consultations annuelles, le ministère des Finances a rétabli en fin de semaine des contacts avec le UK Department for International Development dans le cadre du projet visant à faire de Maurice un des centres financiers pour soutenir le Development Agenda for Africa.

La performance de Singapour, qui a devancé Maurice sur le plan des investissements en Inde, selon les données officielles de la Reserve Bank of India, et les répercussions de l’introduction de la Capital Gains Tax avec la fin de la Grandfathering Clause du traité de non double imposition indo-mauricien le 31 mars ont été évoquées lors des discussions entre le FMI et le ministère des Services financiers. Le ministre de tutelle a tenté de relativiser la situation en laissant entendre que même si Singapour se présente comme un sérieux concurrent dans ce domaine, la deuxième place qu’occupe Maurice est signe que “many foreign investors use Mauritius as a platform to invest in India”.

“Positive signs”

Le ministre Sesungkur a également mis l’accent sur la contribution du Global Business Sector au produit intérieur brut, tout en s’appuyant sur “the strength of debt structuring to be resilient”. Du côté de la Financial Services Commission, qui assure un monitoring systématique des services financiers, l’on fait état des dernières statistiques, avec une croissance de 3% dans le nombre de GBC 1 à la fin de décembre de l’année dernière comparativement à décembre 2017 et surtout que le nombre de sociétés détenant des GBC 1 Licences avec une India Focus se stabilisant à 4 307.

Un document officiel constituant le dossier de discussions relève au chapitre de la valeur des investissements des GBC 1 que “the value of portfolio investment into India stood at USD 98,7 billion. On the other hand, value of direct investment into India has picked up (around 2%) to reach USD 117,1 billion as at 30 June 2018 compared to USD 114,7 billion as at end December 2017”. Une dernière tendance jugée encourageante se situe par rapport à des “positive signs that funds domiciled in Mauritius, which predominantly targeted India for investment, are now diversifying into Africa.”

La mission Quershi du FMI, qui comprend également Torsen Wezel, Senior Economist pour le secteur financier et les risques systémiques, Lennart Erickson, Senior Economist dans les domaines monétaire et fiscal, Ms Sandesh Dhungana, economiste, spécialisée dans le secteur de l’immobilier, Salifou Issoooufou, économiste et David Owen, Deputy Director pour le département Afrique du FMI, poursuivra ses consultations jusqu’au 30 courant avant de rentrer à Washington pour soumettre au Board of Directors leur état des lieux économiques.

Entre-temps, les discussions avec Londres au sujet du projet de faire de Maurice un des centres financiers pour le compte des opérations du UK Department for International Development ont repris en ce début d’année avec des échanges entre le ministère des Finances et la haute commission britannique à Port-Louis. La première étape avait été franchie au début de novembre dernier avec le déplacement d’une mission britannique, comprenant deux Senior Strategy Advisors de cette institution, soit Josie Stewart et Philip Vernon.

La prochaine étape envisagée est la constitution d’un Working Group comprenant des représentants du UKDFID, la haute commission britannique, des ministères des Finances, des Affaires étrangères, des Services financiers, du Mauitius-Africa Fund et de l’Economic Development Board. La principale attribution de ce Working Group est d’identifier “areas of collaboration between Mauritius and DFID to implement the joint strategy for Africa”.

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