ÉCONOMIE ET FINANCES: 12 juillet, date probable de la présentation du budget

Même si à ce jour, le nouveau ministre des Finances, Pravind Jugnauth, se garde de révéler la date de la présentation à l’Assemblée nationale du budget 2016/17, dans des cercles restreints à l’hôtel du gouvernement, l’on évoque la date du 12 juillet comme étant la plus probable. Toutefois, ce qui est présenté comme une quasi-certitude est que le Budget Day devrait être fixé après la fête Eid-ul-Fitr, prévue pour le mercredi 6 juillet, marquant la fin du Ramadan, qui devra commencer au début de la semaine prochaine. En marge de cette étape, l’agence de notation internationale Moody’s Investors Service, qui s’intéresse de plus en plus à l’économie mauricienne, vient d’émettre un nouveau rapport avec pour principal message « Mauritius’s resilient economy and ample liquidity support its Baa1 rating ». Toutefois, Moody’s met en garde contre des « structural constraints to higher levels of growth » et une « substantial deterioration of government debt ».
À ce stade, très peu d’indications officielles ont transpiré du ministère des Finances quant au calendrier de présentation et de débats sur le budget 2016/17. Le nouveau Grand Argentier, Pravind Jugnauth, tout en affirmant que « la présentation du budget se fera dans les délais prescrits », a déjà fait comprendre qu’il compte complémenter la première série de consultations prébudgétaires menées par le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth. Une semaine après l’installation de Pravind Jugnauth à l’hôtel du gouvernement, on laisse entendre que le Target Date pourrait être le mardi 12 juillet. Mais cette date est sujette à confirmation officielle après le feu vert du conseil des ministres.
Ce Budget Extra Time devra permettre au nouveau ministre de compléter l’état des lieux des préparatifs du budget 2016/17 et de faire une nouvelle évaluation des options économiques et fiscales déjà répertoriées aux Finances. Ce deuxième budget pourrait s’avérer crucial car le gouvernement de l’Alliance Lepep, qui avait promis pendant la campagne électorale un second miracle économique, se retrouvera très bientôt à mi-mandat.
D’autre part, l’agence Moody’s, qui vient d’émettre une évaluation du secteur bancaire et des services financiers dans le sillage des changements au Double Taxation Avoidance Treaty avec l’Inde, vient de rendre public un rapport intitulé « Credit Analysis – Government of Mauritius »… La conclusion générale de cette agence internationale est que « Mauritius’s diversified and resilient economy support its Baa1 rating with a stable outlook in the face of an unfavorable external environment ». Cette agence fait également ressortir que dans la conjoncture économique « the authorities face the challenge of continuing to foster investment, critical for ensuring Mauritius’s macroeconomic stability, and supporting the government’s ability to raise funding and consolidate its finances. The Indian Ocean island nation’s economic outlook remains healthy, and Moody’s forecasts real growth for 2016 and 2017 of 3.6 % and 3.7 % ».
Néanmoins, la Vice-President – Senior Analyst de Moody’s et un des responsables de cette évaluation économique, note que « yet despite Mauritius’s undeniable economic success, there are still structural constraints to higher levels of growth, especially related to infrastructure shortcomings, and deficiencies in the labor market, among other areas. » Cette affirmation rejoint dans une grande mesure les conclusions des dernières Article IV Consultations du Fonds monétaire international (FMI).
La situation de la dette publique de Maurice figure parmi les préoccupations majeures de Moody’s. « A substantial deterioration of government debt metrics or increased external vulnerabilities would exert downward pressure on the Mauritian government’s rating. Conversely, a significant and permanent reduction in Mauritius’s vulnerability to external volatility and shocks would put positive pressure on the rating », avertit Moody’s.
Cette évaluation de l’économie mauricienne met également l’accent sur le poids du secteur des services financiers en ajoutant que « Mauritius’s complex financial sector constitutes its main source of systemic risk, and while a potential vulnerability, the sector has been the principal source of foreign exchange earnings ». L’on constatera que cette fois-ci, Moody’s se veut moins alarmiste que dans un précédent rapport quant aux conséquences des changements dans le traité fiscal indo-mauricien avec l’élimination de l’exemption à la Capital Gains Tax. « The announced changes to the Double Taxation Avoidance Agreement (DTAA) with India will likely only have a modest impact on growth due to the country’s sectoral and geographic diversification », avance Moody’s à cet effet.

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