Économie et Finances : Premier Budget Call pour le vendredi 6 avril

  • À cette date, les ministères et départements publics devront soumettre leurs Budget Proposals, revenus et dépenses, pour 2018-19 et les deux exercices subséquents
  • Deux objectifs prioritaires : équilibrer le budget courant et atteindre le Debt Target de 60% d’ici 2020-21
  • Consultative Workshop de l’Economic Development Board en collaboration la Banque mondiale ce week-end sur les orientations économiques

Le premier Budget Call, sous la forme de la 2018-19 Budget Circular signée du secrétaire financier, Dev Manraj, fixe au vendredi 6 avril l’échéance pour la soumission des propositions de revenus et de dépenses des différents ministères et départements. Dans cette lettre circulaire, le ministère des Finances établit les grandes lignes pour le prochain budget, avec pour consigne que « there will be priority efforts to balance the recurrent budget and meet our debt target. » En parallèle, l’Economic Development Board, qui vient de démarrer ses opérations, organise ce week-end un consultative workshop réunissant des responsables du secteur public aussi bien que des capitaines de l’industrie pour se pencher sur l’économie. Ces discussions devraient bénéficier de la participation de Kathrin Plangemann, Public Sector Governance Specialist de la Banque mondiale. Les discussions devaient être axées sur les forces et faiblesses (SWOT Analysis) des principaux secteurs économiques.

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En prévision de la présentation du prochain budget, le ministère des Finances avance que « 2018-19 should see further progress if we maintain strong fiscal stewardship as we have done in the past two years, the more so that the global economy as well is performing better than in recent years. » Le secrétaire financier ajoute que « we need to pursue our efforts in economic and social reforms aimed at higher growth, faster employment creation and uplifting the quality of life of the population while at the same time keeping in mind the fiscal constraints within which Government has to operate. This will require innovative, well-articulated and implementable policy measures from every ministry/department. »

Tout l’exercice d’élaboration des budget proposals doit tenir en ligne de compte le Three-Year Strategic Plan revu et corrigé et la vision globale du gouvernement, notamment l’urgence d’améliorer la public service delivery et le state of preparedness of schemes/projects. L’un des signaux émis à l’intention des différents ministères est que les Finances se préparent à « give greater weight in containing recurrent expenditure », tout en faisant comprendre que « your budget proposals should reflect this fiscal stance. »

Dans le cadre de ce First Budget Call, le ministère des Finances ne prévoit pas d’allouer des plafonds par ministère, le secrétaire financier faisant comprendre que « this year no ceiling will be communicated to individual ministries. This will enable the Ministry of Finance and Economic Development to make more optimal allocation of resources based on National Priorities. Strategic allocation of resources will be made once all proposals are examined and discussed. »

Au chapitre des dépenses courantes, les directives du Grand Argentier, relayées par le secrétaire financier, sont des plus claires, à savoir que « as far as possible, ministries should contain their recurrent expenditure and ensure judicious use of budgetary resources by reducing wastage, controlling overtime, improving fleet and procurement management, optimising energy consumption, prioritising human resource requirements and exploring other possibilities for efficiency gains. » L’on notera que pour le remplissage des postes vacants ou la création de nouveaux postes, des justifications s’imposeront par rapport au service delivery ou encore des provisions du updated strategic plan.

Dans les guidelines/instructions, le ministère des Finances propose des paramètres aux ministères en rappelant que « ministries/departments should prepare realistic revised estimates for the current financial year taking into account expenditure already incurred, that is, by end February 2018 and likely spending up to end June 2018. » À cet effet, les Senior Chief Executives des ministères et des chefs de département sont appelés à se laisser guider par une série de considérations budgétaires, dont, entre autres, «pace of implementation of projects and schemes ; changes in cost of providing certain services ; changes in the number of beneficiaries under existing schemes ; revised estimates for current financial year ; planned figures published in the 2017-18 Estimates documents. »

Key challenges

L’un des points faibles des dépenses publiques demeure la gestion financière des State-Owned Enterprises (SOE). Les différents ministères sont tenus à s’assurer que les SOE sous leur contrôle soient en mesure de régler les debt obligations envers le gouvernement pour éviter des arriérés. « Parent Ministries of statutory bodies and SOE which have accumulated arrears should come up with appropriate policy measures to redress the financial situation of these entities », ajoute la 2018-19 Budget Circular.

De son côté, l’Economic Development Board organise une série d’ateliers de travail sur l’économie ce week-end. Le programme d’hier prévoyait trois groupes avec pour thèmes A New Dawn for our Manufacturing Industry sur une présentation de Catherine Gris de l’Association of Mauritian Manufacturers et Lilowtee Rajman de la Mauritius Export Association, Mauritius the Gateway to Africa and the Regional Connectivity Hub sur une triple présentation de Richard Arlove, Chief Executive Officer d’ABAX, Sunil Suntah de la Mauritius Ports Authority et Arjoon Suddhoo d’Air Mauritius, et le troisième consacré à Consolidating and Diverifying the Services Industry avec Ken Poonoosamy, Deputy CEO d’EDB, menant les débats.

La journée d’aujourd’hui verra quatre thèmes émerger, soit la New Infrastructural Landscape du Dr Lallchand, Senior Adviser aux Infrastructures publiques, Improving our Productive Capacity avec George Chung du Prime Minister’s Office, les Emerging Sectors avec Ken Poonoosamy et le développement économique soutenable dans une double présentation du tandem Makoond-Kauppaymootoo. Mais en ouverture de la séance du jour, Kathrin Plangemann de la Banque mondiale et Sen Narrainen du ministère des Finances aborderont le thème Economic Planning : Formulating the vision for an Economy.

Dans le cadre de ce consultative workshop, l’Economic Development Board a passé en revue les principaux secteurs économiques avec la préparation de sectoral papers définissant les key challenges à surmonter de même que les opportunités à saisir. Ainsi, l’une des préoccupations porte sur l’état de santé du secteur manufacturier et par extension des exportations. L’industrie manufacturière se présente encore comme un des piliers de l’économie, avec une contribution de l’ordre de 13,3% du Produit intérieur Brut (PIB), même si cet indicateur économique a connu une régression depuis les 18,6% enregistrés en 2006. Les recettes manufacturières sont de l’ordre de Rs 54,2 milliards.

Brexit

Pour ce qui est des Export-Oriented Enterprises (EOE), les recettes d’exportation ont baissé de 8% d’une année à l’autre pour descendre sous la barre des Rs 45 milliards, « as a result of a fall in exports in textile and clothing, pearls, precious and semi-precious stones whilst the closure of numerous EOE during the period 2010/16 is mainly due to global competitiveness issues. » Le constat de l’Economic Development Board se décline somme suit : « The challenge for Mauritian manufacturers, especially Export Oriented Enterprises (EOE), is to remain competitive in this environment, which in turn translates into being continually innovative. Manufacturing in comparatively middle-income economies, such as Mauritius, must undergo a profound change to remain globally competitive. »

Les participants au consultative workshop passeront également en revue la performance du Exchange Rate Support Scheme avec une subvention du gouvernement sur le taux de change de la roupie en faveur des exportateurs avec l’avènement du Brexit, soit le divorce entre Londres et Bruxelles. Au mois dernier, pas moins de 66 compagnies se sont fait enregistrer à ce guichet, avec 1 902 réclamations déposées et un montant de Rs 43,7 millions déboursé.

En prévision du budget 2018-19, une évaluation de ce scheme s’impose vu les recommandations du Fonds monétaire international dans le cadre des Article IV Consultations. « Staff encourages the authorities to phase-out the Exchange Rate Support Scheme (ERSS), and to expedite work on other measures to support the export-oriented sector. In staff’s view, there are less distortionary avenues to support the export-oriented sector, and removing the structural bottlenecks that hinder competitiveness should be the focus of work currently underway to address th sector’s problems. Staff recommends approval for the temporary retention of the Multiple Currency Practice (MCP), on the basis that the ERSS is temporary, does not materially impede the member’s balance of payments adjustment, does not harm the interests of other members, and does not discriminate among members », peut-on lire à la page 61 du dernier rapport du FMI sur l’économie.

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