Économie et travail — Business Mauritius : « Le risque pour l’emploi déjà considérable »

Une semaine après l’adoption de la COVID-19 (Miscellaneous Provisions) Act, dont des amendements aux lois régissant le monde du Travail, Business Mauritius est venu de l’avant pour souligner l’urgence par rapport à l’emploi et à l’économie en général avec la pandémie de COVID-19. D’entrée de jeu, Vidia Mooneegan, président de Business Mauritius, note que « la santé doit rester notre priorité dans le contexte actuel, nous ne voulons pas de seconde vague de Covid-19. Toutefois, le déconfinement reste essentiel, étant donné que l’impact économique et le risque pour l’emploi est déjà considérable ».

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Commentant les grandes lignes du texte de loi en vigueur depuis le week-end dernier, le président de Business Mauritius avance qu’il est « important que ces mesures soient prises dans le contexte exceptionnel de la pandémie. Un certain nombre d’entreprises et leurs employés sont malheureusement déjà dans de grandes difficultés économiques à cause de la COVID-19. Nous avons le devoir de travailler ensemble pour trouver des solutions afin d’aider le maximum d’entreprises à éviter la fermeture, et par ricochet, éviter des pertes d’emploi massives ».

Pradeep Dursun, le Chief Operating Officer, s’est appesanti sur ces amendements présentés comme étant « nécessaires pour protéger l’emploi et la pérennité des entreprises ». Il a mis l’accent sur le caractère temporaire de ces mesures en faisant état de la pertinence de la formule de Work From Home. Au terme du nouveau cadre légal, toute entreprise faisant face à des difficultés et souhaitant réduire ses effectifs doit au préalable obtenir l’accord du ministère du Travail, selon un procédé établi pour protéger l’emploi au maximum.

Madhavi Ramdin a indiqué qu’avec la première semaine de déconfinement graduel, « 40% de la communauté des affaires ont repris le travail dans le calme, de même que beaucoup de travailleurs indépendants ». Elle a fait appel à la prudence et au respect des normes de sécurité au bureau et sur tout autre site de travail. « Nous recommandons chaudement à tous nos membres de mettre en place les mesures adéquates pour assurer la sécurité de leurs employés », a ajouté Pradeep Dursun.

De son côté, le Chief Executive Officer de Business Mauritius, Kevin Ramkaloan, a abordé le prochain budget, qui devrait contenir des «mesures fortes visant à soutenir, en priorité, les secteurs et entreprises en difficulté. Le soutien déjà apporté par l’État est bienvenu, mais il faudrait aller plus loin, notamment au niveau des garanties de prêt et du support financier, sans oublier une aide plus ciblée aux secteurs et entreprises qui sont le plus en difficulté ».

Kevin Ramkaloan croit que la crise actuelle devrait favoriser l’émergence de nouvelles opportunités économiques avec de nouveaux pôles de développement tels que le secteur ICT/BPO, s’appuyant sur l’extension du Work From Home, le Fintech, susceptible de bénéficier d’une fluidification des financements internationaux, et le secteur de la santé au niveau de la manufacture d’équipements, des services et de la création de centres spécialisés. Il a souhaité voir la production locale être relancée sur des nouvelles bases avec des cadres incitatifs pour encourager les entrepreneurs à investir.

Du côté de Business Mauritius, l’on suit avec appréhension le dernier épisode en date dans le Global Business Sector avec la black list de la Commission européenne, avec Maurice logée à la même enseigne que l’Afghanistan, le Panama ou la Corée du Nord, devant entre en vigueur le 1er octobre prochain. « La prochaine étape est une validation de la liste par le Conseil de l’Union européenne. Nous devrons faire tout notre possible pour que cette classification soit révisée. En cas d’approbation, cela pourrait avoir des effets extrêmement néfastes sur notre économie, déjà fortement affectée par la COVID-19. Nos partenaires financiers internationaux nous ont déjà transmis leurs inquiétudes à ce sujet, et une validation de cette liste impacterait non seulement le secteur financier, mais également d’autres secteurs économiques », prévient-il comme pour bien jauger le risque potentiel pour l’île Maurice en général.

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