Économie : investissements privés et exportations en berne

En cette fin d’année, que ce soit lors de l’Annual Dinner with Major Economic Stakeholders ou encore avec les dernières délibérations du Monetary Policy Committee, la Banque de Maurice fait état de « concerns » par rapport à la performance en berne des investissements privés et des exportations. Une autre préoccupation, qui reste à l’avant-plan, porte sur la lutte contre le blanchiment de fonds avec le gouverneur de la Banque de Maurice, Yandranith Googoolye, lançant un appel aux banquiers en vue de « keep our jurisdiction clean ». En marge de cette opération visant à redorer le blason de Maurice sur le plan international, la Financial Services Commission a recruté les services de deux consultants internationaux en matière de lutte contre le blanchiment de fonds et de financement du terrorisme.

- Publicité -

Intervevant lors du dîner annuel au Hilton, vendredi soir, le gouverneur de la Banque de Maurice, passant en revue l’évolution de la situation économique, a fait comprendre qu’« our concern remains the recent trends in private investment and exports. These issues need to be addressed to sustain growth and employment creation ». Ce détail rejoint dans les grandes lignes la teneur des Minutes of Proceedings de la dernière réunion du Monetary Policy Committee, rendus publics en cette même fin de semaine. Au chapitre des investissements privés, la conclusion de cette instance de la Banque centrale est des plus sommaires : « Private sector investment was estimated to remain flat in 2018. »

D’autre part, le Monetary Policy Committee a pris note que pour le quatrième trimestre consécutif, voire bientôt le cinquième, les exportations de biens et services épousent toujours la courbe ascendante avec des répercussions négatives sur la croissance. Cette tendance baissière contraste avec les prévisions de Statistics Mauritius, qui mise sur une amélioration d’au moins 1, 7 % des exportations cette année.

Toutefois, les dernières données d’échanges commerciaux indiquent que pour les neuf premiers mois de l’année en cours, la valeur des exportations a été de Rs 53, 3 milliards, soit en baisse par rapport à la période correspondante l’année dernière. De ce fait, le déficit de la balance commerciale se maintient à un niveau élevé de Rs 78, 3 milliards contre Rs 67, 8 milliards pour les trois premiers trimestres de l’année dernière. Force est de constater que la nouvelle réduction des estimations de la récolte sucrière à 320 000 tonnes en fin de semaine se fera également sentir dans la balance.

Alors que d’un point de vue général, la Banque de Maurice maintient ses prévisions de croissance de 4 % pour cette année, les Minutes of Proceedings de cette 49e réunion du Monetary Policy Committee relèvent qu’« economic activity in the domestic economy has been generally positive supported by public infrastructure projects, buoyant tourism activity and steady consumption. According to Statistics Mauritius, the domestic economy grew by 3, 7 %, year-on-year in second quarter of 2018, somewhat checked by subdued activity in the manufacturing sector and lower agricultural production ».

Dans la conjoncture, s’il y a un facteur qui reste sous étroite surveillance, c’est bel et bien la lutte contre le blanchiment des fonds. « Let me emphasise that the Bank considers AML/CFT supervision among its key priorities », devait déclarer le gouverneur de la Banque centrale devant un parterre de banquiers et de capitaines d’industrie en rappelant l’épisode du Damning Mutual Evaluation Report de l’Eastern and Southern African Anti-Money Laundering Group« We have also set up a dedicated unit for AML/CFT supervision at the Bank and we are cooperating actively with the FSC, FIU, MRA, ICAC and soon with the police in this combat. I would like, once again, to call upon CEOs of banks to ensure that they take all precautions to keep our jurisdiction clean », s’est-il appesanti en dressant la liste de mesures déjà prises dans ce domaine.A ce même chapitre, la Financial Services Commission s’est dotée des services de deux spécialistes de McDonell-Nadeau Consultants « to buttress the AML/CFT strategy ». Josée Nadeau et Rick McDonnell détiennent un track record éprouvé en matière de Financial Action Task Force dans différents pays au monde, en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique et dans les Caraïbes. Josée Nadeau, qui a agi comme consultant du Fonds monétaire international, a également fait carrière au département des Finances du Canada et à la Bank of Canada dans les domaines des « financial crime, tax, trade and macroeconomic policies ».

Par ailleurs, Yandranath Googoolye a voulu se montrer rassurant quant à la résilience des banques ayant pignon sur rue à Maurice. « We enforced a range of supervisory and regulatory measures to make our banking sector resilient. The level of bank capital in Mauritius is broadly adequate to meet a range of shocks », ajoute-t-il en rejoignant les Findingsdu Monetary Policy Committee à ce sujet. « The banking sector remained sound and well capitalised with an aggregate capital adequacy ratio of about 17 % as at end-June 2018. Over the quarter ended June 2018, the ratio of non-performing loans to total loans edged down from 6, 7 % as at end-March 2018 to 6, 5 % as an end-June 2018. Specific Provisions set aside by banks against non-performing loans have improved, as the coverage ratio rose from 56, 4 % as at end-Jun 2018, from 54, 1 per cent as at end-March 2018 », soutiennent les Minutes of Proceedings. 

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -