ÉCONOMIE—A L’HÔTEL LE LABOURDONNAIS: « Maurice, pays à hauts revenus » : réflexions profondes engagées

La possibilité pour Maurice d’atteindre d’ici six ans le statut d’économie à hauts revenus, soit environ 13 000 dollars par tête d’habitant, est réelle, a soutenu ce matin le vice-Premier ministre et ministre des Finances. Xavier-Luc Duval procédait, à l’hôtel Le Labourdonnais, à l’ouverture d’une session de réflexions profondes sur cette vision économique.
Organisée par le ministère des Finances avec la participation de représentants du secteur privé, cette session doit déboucher sur l’élaboration d’une feuille de route sur les voies et moyens d’atteindre l’objectif fixé.
« C’est derrière la porte. Maurice peut dans six ans se transformer en une économie à hauts revenus à condition de maintenir un rythme de croissance élevé et soutenu », a déclaré Xavier-Luc Duval aux participants à cette brainstorming session axée sur le thème « Realising our high income and inclusive economy vision : A blueprint ». Entouré de son secrétaire financier, Dev Manraj, des deux adjoints de ce dernier, Patrick Ip et Radhakrishna Chellapermal, le VPM s’adressait à des cadres de son ministère, du Board of Investment, de la State Investment Corporation et des représentants du secteur privé dont Raj Makoond, directeur du Joint Economic Council, Raju Jaddoo, secrétaire général de la Mauritius Chamber of Commerce and Industry, Nikhil Treebhohun, directeur de Global Finance, et Ben Lim, directeur d’Intercontinental Trust Ltd.
Xavier-Luc Duval a rappelé que l’idée de placer Maurice sur la voie d’un développement économique plus élevé a été initiée il y a deux ans avec la mise en route de l’Economic and Social Transformation Programme (ESTP). Cet exercice, a-t-il indiqué, s’est révélé laborieux. Il a fallu d’abord mettre les différents ministères dans le coup. « Il y a certainement une série de mesures à prendre pour réaliser notre vision. Certaines mesures sont ou seront populaires, comme celles touchant l’éducation, d’autres le sont ou le seront moins comme les changements institutionnels, la réforme du secteur public ou les mesures pour rehausser la productivité. L’important c’est de s’assurer qu’il y ait une véritable appropriation de cette vision par la population. J’estime que la population a tout à gagner si son pouvoir d’achat augmente de 40%-50% d’ici six ans », a déclaré Xavier-Luc Duval. Selon les données relevées par le Grand argentier, les revenus par tête d’habitant, qui se montaient à 5 500 dollars en 2005, sont passés à 9 300 dollars en 2013. La courbe ascendante, fait-il ressortir, se maintient. « L’idée est de voir comment accélérer la croissance économique pour atteindre l’objectif de pays à revenus élevés », a-t-il ajouté.
Selon Xavier-Luc Duval, des mesures macroéconomiques et sectorielles seront nécessaires pour que le pays puisse passer à un nouveau palier de développement. La planification physique, l’utilisation des terres, la question de vieillissement de la population, la répartition de l’aide aux pauvres, le développement des services de santé, la création de hubs sont autant de questions sur lesquelles les participants à la session de réflexions devront se pencher.
Cependant, a poursuivi Xavier-Luc Duval, pour que le pays puisse atteindre son objectif d’économie à hauts revenus, il faut en premier lieu que chaque Mauricien y croie et se sente capable de prendre les mesures appropriées pour cela.
Rappelons que lors du dîner offert récemment par la Barclays Mauritius pour marquer la Fête du Printemps, le ministre des Finances avait axé son intervention sur la transformation de Maurice en tant qu’économie à hauts revenus. Xavier-Luc Duval avait alors appelé les entrepreneurs à prendre des risques tout en faisant remarquer que les défis à relever sont nombreux et touchent différents secteurs ou domaines tels la formation professionnelle, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, la productivité et la culture du travail, le développement des infrastructures, la gouvernance dans le secteur public, l’élargissement de l’espace économique et la création des hubs (services financiers, industrie cinématographique, services maritimes, petroleum hub, entre autres).

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