Économie : Moody’s revoit le Rating de Maurice avec COVID-19

L’agence de notation internationale note que “government’s fiscal measures, along with Central Bank Support will prevent a more severe impact on the broader economy”

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Moody’s tire la sonnette d’alarme quant aux répercussions de la crise économique COVID-19 sur le secteur bancaire

En ce début du deuxième trimestre et en pleine pandémie du COVID-19, Moody’s Investors Service a procédé à une nouvelle notation de l’économie. Pour ne pas déroger à la tendance sur le plan international avec des Downgrades comme pour l’Afrique du Sud, Maurice n’échappe pas à la règle. De ce fait, Moody’s a modifié “the Mauritius’ outlook from stable to negative to reflect risks resulting from coronavirus outbreak”. Cette agence de notation prend, néanmoins, le soin de commenter le Support Package proposé conjointement par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, et la Banque de Maurice en guise de soutien aux opérateurs économiques. Toutefois, la pertinence de l’analyse et des commentaires s’avère être plus délicate par rapport aux Asset Risks au secteur bancaire avec de “large exposures to the energy and commodities sector”. À ce titre, l’un des groupes bancaires devait réviser toute sa stratégie des opérations dans la conjoncture. Sur les directives de la Financial Services Commission, le report de la réouverture de la Bourse de Maurice, qui aurait dû intervenir, hier, aurait donné une première réaction du mood sur le marché vis-à-vis des banques.

Dans son rapport intitulé “Mauritius new policy measures will mitigate coronavirus’ negative effects on banks”, Moody’s donne le ton des développements à venir avec le poids de la crise économique sur le secteur bancaire. Passant en revue les principaux éléments du Plan de Soutien Padayachy et le Special Relief Fund de la Banque de Maurice, dont “a selective payment moratorium and interest subsidy on home loans, a scheme to subsidise private sector salaries for March and the provision of US dollar-denominated loan facilities for businesses”, Moody’s souligne que l’objectif est de pourvoir “a safety net around affected households to buffer disposable income and around businesses to keep them viable”.

Néanmoins, les répercussions devront se faire sentir sur le secteur bancaire – qui au cours de ces dernières années générait des profits par milliards, si ce n’est des Dougle Digits – lors du deuxième semestre de cette année, soit à partir de juillet prochain. Outre un net ralentissement du taux de croissance économique, Moody’s prévoit une passe des plus difficiles pour les banques et surtout avec les activités du Global Business Sector, avec les dépôts de ce dernier secteur, représentant du total à la fin de l’année dernière.

“Coronavirus-related disruption will slow the economy, potentially well into the second half of the year, hurting banks’ asset quality and profitability. It also creates refinancing and liquidity risks for banks because they have substantial confidence-sensitive offshore deposits from international investors, which accounted for 54% of total deposits as of December 2019”, souligne le Financial Institutions Sector Comment de Moody’s.

La principale difficulté des banques se situe au niveau de leur Exposure au secteur de l’énergie et du commerce, le MCBGroup se retrouvant avec un portefeuille de Rs 75,6 milliards d’on-and off-balance-sheet exposures, ou 27% du total. “The BoM’s measures are targeted toward the domestic market, although other jurisdictions have also taken various policy measures. We estimate Mauritian banks have large exposures to the energy and commodities sector, and a protracted period of low oil and commodity prices raises asset risks for many of them. While disclosure is limited, among rated banks, Mauritius Commercial Bank appears to be the most exposed to energy and commodities financing”, concède Moody’s.

D’autre part, disséquant le porte-feuille des emprunts gérés par le secteur bancaire, Moody’s relève que l’item Housing Loans to Households est le plus conséquent avec 24%. Puis suivent dans l’ordre les entités opérant en tant que Other Non-Financial Corporates avec 17%, les Financial Corporations (13%), les Accommodation and Food Services liés au secteur du tourisme (13%), les Other Households (13%), la manufacture et le commerce avec 7% chascun et 6% avec la construction.

Gestion de la dette

De son côté, l’hôtel du gouvernement prend note que “Moody’s Investors Service is of the view that the rapid and widening spread of coronavirus outbreak, deteriorating global economic outlook, falling oil prices, and asset price declines are creating a severe and extensive credit shock across many sectors, regions and markets. The combined credit effects of these developments are unprecedented”.

Une des conséquences de la mise en place de ce Plan de Soutien aux opérateurs économiques devrait se répercuter au tableau de l’endettement. Le gouvernement initiant des négociations d’un Financial Aid Package de Rs 26 milliards de la Banque mondiale et de l’Agence française de développement en sus d’une enveloppe de Rs 4 milliards du Fonds monétaire international, Moody’s s’attend que la “government’s policy response, via fiscal and monetary policy stimulus, will be targeted and short-term in nature, without permanently affecting the government’s ability to maintain a stable debt burden”.

Toujours au chapitre de la gestion de la dette, avec le gouvernement reportant à juin 2024 au lieu de juin 2021 la réduction de la dette publique à hauteur de 60% du Produit intérieur brut (PIB), Moody’s trouve que “although Mauritius’s debt and interest burden will remain above those similarly-rated peers, risks are contained due to the low share of foreign-currency denominated debt and relatively large share of long-term domestic debt”. Mais en cas de conclusion des prêts en négociation avec la Banque mondiale et l’Agence française de développement pour contrer les effets du Virus Sans Frontières, la situation pourrait changer.

Auparavant, l’hôtel du gouvernement affirme que “according to Moody’s, there has not been material change in the economic fundamentals of Mauritius, including its economic strength. The institutions and governance strength of Mauritius, as well as its fiscal and financial strength, including is debt profile, have not materially changed”.

Gare aux effets de la pandémie de COVID-19 sur les principaux secteurs de l’économie, du tourisme aux services financiers en passant par la manufacture…

La MCB susp end les frais bancaires associ és à sept services

La MCB suspend, temporairement, les frais bancaires associés à sept services à l’intention de ses clients individuels. Cette mesure, qui a pris effet le 1er avril 2020, sera effective jusqu’au 30 juin prochain. Avec la propagation du COVID-19 et le couvre-feu sanitaire en vigueur dans le pays, la MCB entend soutenir ses clients individuels au mieux de ses capacités.

Commentant cette décision, Alain Law Min, Chief Executive de MCB Ltd, soutient qu’« avec la suspension temporaire de certains de nos frais bancaires, nous tentons, plus que jamais, d’être à l’écoute de nos clients et mettons tout en oeuvre pour essayer de trouver des solutions afin de les aider à surmonter ces moments difficiles ». Les frais bancaires qui ont été temporairement suspendus sont :

l Les frais pour les retraits en espèces à partir d’un guichet automatique autre que de la MCB.

l Les frais associés aux Standing Orders qui ont échoué faute de compte approvisionné.

l Les frais pour les transactions de Direct Debit qui ont échoué faute de compte approvisionné.

l Les frais pour les transferts vers un autre compte de la MCB.

l Les frais pour les transferts vers une autre banque locale.

l Les frais pour les retards de paiements pour les cartes de crédit.

l Les frais pour les dépassements de limites pour les cartes de crédit.

l En cette période de couvre-feu, les canaux digitaux sont des moyens fiables et sécurisés pour effectuer plusieurs transactions. La MCB demande ainsi à ses clients d’utiliser son service d’Internet Banking ou encore son application JuiceByMCB pour effectuer leurs transactions d’usage comme la vérification de leurs soldes, des transferts vers des comptes de la MCB ou d’une autre banque locale, la recharge de leur portable ou encore le paiement de certaines factures.

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