ÉCONOMIE: XLD donne le coup d’envoi des consultations prébudgétaires

Le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, a initié les premières consultations avec les représentants des confédérations et fédérations syndicales en milieu de semaine en marge de l’exercice budgétaire pour l’année 2013. La tenue de cette rencontre à l’Hôtel du Gouvernement a également débouché sur les propositions syndicales qui tournent principalement autour d’un salaire minimal, de l’emploi, de la révision des lois du travail, de l’exemption sur le revenu, de la politique de privatisation et l’institution d’un Profit Sharing Scheme dans le privé. Les prochaines consultations sont prévues à partir de la deuxième semaine de septembre, avec les acteurs des principaux secteurs d’activités.
En présence de ses collègues, le ministre du Travail et des Relations industrielles, Shakeel Mohamed, et Suren Dayal, Acting Minister de la Fonction publique, le Grand argentier a d’entrée de jeu fait une présentation de la situation de Maurice dans la conjoncture économique actuelle, apprend-on de sources syndicales. À l’issue de cette rencontre « positive », l’on n’écarte pas la possibilité que de nouvelles consultations XLD/syndicats puissent se tenir prochainement. En ce qu’il s’agit des propositions, la Fédération des Syndicats du Secteur Public, par la voix de son président Rashid Imrith, s’est positionnée pour la révision du seuil d’exemption sur le revenu et un allégement fiscal sur le revenu pour les personnes âgées dépendantes. Pour la première proposition, Rashid Imrith soutient que le seuil d’exemption sur le revenu doit être révisé à la hausse, compte tenu de l’augmentation prévisible de la rémunération des employés du secteur public par le Pay Research Bureau. « It is requested that the Income Exemption Threshold should be revised to the increase to fulfill the promise made by the Prime Minister on 01 May 2005 to the effect that those drawing a monthly salary of Rs 25 000 will be exempted from paying income tax », indique la FSSP dans une correspondance adressée au ministre des Finances au cours de la semaine écoulée.
Rashid Imrith indique par la suite que l’allégement fiscal sur le revenu pour les personnes âgées dépendantes concorde avec la politique du gouvernement de Navin Ramgoolam. « An elderly parent under the responsibility of an individual be included as a dependent for the purpose of Income Exemption Threshold. C’est la politique du gouvernement que d’encourager les familles à s’occuper de leurs parents et des personnes âgées. Des allégements fiscaux pour les parents à charge peuvent largement contribuer à atteindre cet objectif. Et il serait fort louable de les réintroduire dans notre système fiscal », souligne le président de la fédération.
Dans le Budget 2013 du VPM Xavier-Luc Duval, la FSSP souhaite également voir la réintroduction de l’allégement fiscal pour les frais médicaux, et que la taxe sur le remboursement des congés maladie non utilisés soit abolie.
Les propositions du président du National Trade Union Congress (NTUC), Toolsyraj Benydin, sont pour leur part axées sur la réalisation d’un mécanisme dynamique en vue de contrôler les dépenses de l’État, à la lumière du rapport de l’Audit. Toujours concernant les dépenses, Toolsyraj Benydin a aussi fait ressortir que le gouvernement devrait désormais posséder ses propres bâtiments pour abriter les services de la fonction publique, au lieu de s’engager dans des locations. De meilleures conditions d’emploi avec la révision des lois du travail, l’Employment Rights Act et l’Employment Relations Act, et la vulgarisation de Green Jobs viennent, entre autres, compléter la liste de propositions de la NTUC. Du secteur privé, la confédération syndicale, avec à sa tête Jane Ragoo et Reeaz Chuttoo, réclame une meilleure distribution des richesses avec la mise en oeuvre d’un Profit Sharing Scheme. « 3% of net profit of all enterprises should be converted into a profit sharing scheme under the aegis of a « Corporate Employee Responsibility ». The profit sharing scheme open doors for a proper distribution of wealth », indique la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP) dans son mémoire.
D’autre part, la confédération représentant les travailleurs du privé souhaite la mise en place d’un « Portable Severance Allowance Fund » qui devrait encourager la mobilité de la main-d’oeuvre et diminuer par 10 fois le nombre de litiges liés aux licenciements, compte tenu du fait que les employeurs seront découragés de procéder à des renvois injustifiés. Au chapitre de l’Éducation, la CTSP dit soutenir pleinement l’objectif du gouvernement d’avoir au moins un diplômé dans chaque famille mauricienne. Toutefois, selon la confédération syndicale, cet objectif ne peut être atteint que si chaque étudiant a la même chance et le même accès à l’éducation.
Dans ce contexte, Jane Ragoo et Reeaz Chuttoo proposent que les écoles pré-primaires soient gratuites pour tous les enfants, et que l’éducation tertiaire soit également exemptée de frais. Le prix et l’édition de livres doivent aussi être contrôlés, selon eux. Finalement, ils souhaitent l’élaboration d’une « New Job Policy » pour encourager les étudiants mauriciens à entreprendre des études universitaires. La confédération propose entre autres le contrôle de l’emploi des travailleurs étrangers et des travailleurs sous contrat, afin que ces derniers ne dépassent pas 20% de la main-d’oeuvre totale du pays. Une déduction fiscale pour les honoraires payés aux professionnels est aussi réclamée.
D’autre part, le président de la Confederation of Free Trade Unions, Radakrishna Sadien, propose, lui, la création d’une agence nationale pour l’emploi, un plan d’ensemble pour la Corporate Social Responsibility, la révision de la politique de privatisation et la signature du Decent Work Country Programme avec un salaire minimal.
Selon le calendrier établi par les Finances, les prochaines consultations reprendront à partir de la deuxième semaine de septembre avec les représentants des petites et moyennes entreprises, les petits planteurs, les opérateurs du secteur touristique, ceux du secteur des TIC, les fondations CSR, la Mauritius Bankers’ Association, le Joint Economic Council, les représentants du secteur de la construction et les opérateurs du secteur des services financiers.

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