ÉCONOMIE:Maurice, tremplin pour le FMI en Afrique

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, qui est de passage à Maurice en cette fin d’année pour des vacances, a procédé, jeudi, à la signature d’un accord avec le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, portant sur la mise en opération à Maurice d’un centre de formation régional du FMI pour les pays de l’Afrique subsaharienne. D’autre part, toujours dans le cadre de cette même politique d’ouverture économique sur l’Afrique, la Preferential Trade Area Bank a pris la décision de décentraliser, à partir du premier trimestre de l’année prochaine, une partie de ses opérations à Maurice.
Au terme de cette initiative, la PTA Bank, qui compte relancer les opérations du COMESA Infrastructure Fund, gérera les opérations de ce dernier organisme à partir de Maurice. L’objectif déclaré du COMESA Fund est d’assurer la souscription de placements de l’ordre d’un milliard de dollars américains en vue de financer la réalisation de projets d’infrastructure en Afrique, tout en permettant à Maurice de bénéficier d’une plus grande visibilité régionale.
Intervenant lors de la signature de l’accord sur l’Institut de Formation du FMI, qui ouvrira ses portes l’année prochaine, Christine Lagarde s’est félicitée »de  la clairvoyance avec laquelle les autorités mauriciennes ont décidé de jouer un rôle de premier plan dans le développement des capacités de l’Afrique pour favoriser l’élaboration et la mise en oeuvre de politiques macroéconomiques efficaces. »
La directrice générale du FMI, qui a rappelé que, depuis 2011, Maurice abrite le 4e centre régional d’assistance technique (AFRITAC), a ajouté que »je suis convaincue que l’ouverture de ces deux centres très importants favorisera le succès de la grande stratégie visant à faire de Maurice un pôle de savoir pour l’Afrique subsaharienne, tout en répondant aux besoins pressants des pays africains. »
Christine Lagarde devait également faire comprendre que « la formation dispensée par le FMI aide les pays à développer leurs connaissances dans des domaines essentiels à la bonne gestion macroéconomique et financière, à l’appui de la croissance et de la réduction de la pauvreté. » Elle a ajouté que « cela favorise de manière réelle le développement et la lutte contre la pauvret. »
Un communiqué émis par le FMI à Washingtion souligne que « conscient de la nécessité de développer les capacités de l’Afrique subsaharienne, le gouvernement mauricien a décidé d’accroître sa contribution à l’entreprise du FMI en répondant à l’invitation lancée par l’institution, à la recherche d’un pays qui puisse accueillir un centre régional de formation. Maurice va fournir une contribution financière substantielle ainsi que les locaux où sera installé le nouveau centre. »
Lors de la fonction, jeudi, en présence du vice-PM et ministre des Finances, Christine Lagarde ne manquera pas de soutenir que « l’économie mauricienne a réussi de manière remarquable à continuer à se développer en dépit des vents contraires qui viennent de l’Europe ou des États-Unis. Cette capacité endogène de Maurice ainsi que la stratégie qui a été identifiée par le VPM avec le soutien du PM est une stratégie intelligente de développement fondé sur la double logique de renforcement des infrastructures et développement d’une plate-forme de formation et de la technologie. »
La directrice générale du FMI a préconisé qu’il faut continuer à bien tenir les rênes du déficit; à utiliser les éléments de croissance endogène pour renforcer cette stratégie de développement, et à avoir un peu d’espoir et de confiance concernant la situation en Europe et aux États-Unis.
De son côté, Xavier-Luc Duval est revenu sur la résilience économique dont fait preuve Maurice, avec notamment une croissance de 3,3% cette année, un déficit budgétaire estimé à 1,9% en raison surtout d’une hausse des revenus fiscaux de l’ordre de 10,4%. Il a ajouté que l’objectif déclaré est d’atteindre un budget équilibré dans les 5 prochaines années.
« La dette publique du pays est tombée à 53,5%. L’objectif est de la ramener à 50% en 2018. Le chômage, estimé à 8%, a connu une légère hausse. Le chômage parmi les hommes est estimé à 5%. Ce sont les jeunes qui sont les plus affectés. Cependant, le gouvernement a un programme destiné à traiter de manière énergique le chômage chez les jeunes », a-t-il fait comprendre.

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