ÉCROULEMENT DE LA BAI : GRNW Boat Yard Ltd, menace de fermeture

L’inquiétude qui était déjà de mise chez les employés de GRNW Boat Yard Ltd, tombant sous la branche Bracom de la British American Investment (BAI), depuis l’écroulement de l’empire Rawat, s’est nettement renforcée en ce milieu de semaine avec des menaces de fermeture formulées par la direction. Devant cette situation d’incertitude quant à leur avenir professionnel, une trentaine d’employés de cette compagnie, engagée dans la construction bateaux de plaisance et professionnels, se sont rendus au ministère du Travail dans la matinée pour porter plainte tout en faisant état de retards au niveau du versement des salaires et du paiement des “local leaves” accumulés de l’année dernière.
Les premières appréhensions du côté des employés de la GRNW Boat Yard Ltd, une soixantaine au total, se sont fait ressentir depuis la semaine dernière avec l’éclatement au grand jour du scandale financier de la BAI. Mais depuis la journée d’hier, le sentiment d’incertitude a très vite laissé place à une véritable crainte, la direction formulant des menaces de fermeture. « Koumans guete ki zot pou ale fer », aurait-on fait comprendre aux employés après que ces derniers aient réclamé des réponses à leurs appréhensions. « Dapre seki nou pe kompran, kompani-la nepli ena kass. Nou ena travay, nou ena commande, me nou pena kass pou aste materiau. Kompani-la dwa kass bann fournisser », dénoncent des employés au Mauricien, comme pour résumer la situation catastrophique du côté de GRNW Boat Yard Ltd depuis quelque temps déjà.
Les recoupements d’informations du Mauricien indiquent que la source principale de la colère des employés est le retard concernant le versement des salaires du mois de mars. En principe, ces travailleurs sont payés chaque quinzaine par voie de chèques. Mais pour la deuxième quinzaine du mois de mars, ce n’est que le 3 avril, soit à la veille des célébrations de Pâques, que les travailleurs ont pu obtenir leur chèque de la direction. Et là encore, ils n’ont reçu que trois quarts de la somme. « Nou fine bizin lev lavwa pou gagn sa kass-la. Et la oussi zot fine dir ki pa pou kapav paye nou net. La, pou sa premye 15 zours avril la, nou pa kone ki pou arrive. Sa kass ki noune gagne pou mars la pre pou fini », disaient ces employés à la sortie du bureau du Travail dans la matinée.
Ainsi, expliquent-ils, la situation s’annonce plus compliquée pour la première quinzaine d’avril car, en principe, il faut deux signatures sur le chèque, soit celle du directeur, Igor Van Nuwenborg, et celle d’un des directeurs de la BAI. « Avek sa bann problem ki fine leve depi enn semenn, normaleman sa dimoune dan BAI nepli pou gagn drwa sign okenn cheque. Donc sa veu dir ki kapav nou pa pou gagn kass. Vrai mem nou pa kone ki pou ale arrive nou », poursuivent-ils, tout en faisant état d’une situation des plus tendues dans les relations entre la direction et les employés. « Nous sommes tous des pères de familles. Nou zis anvi kone ki sanla pou paye nou. Deza zot dwa nou pou mars ek pou local lane derniere, nou anvi kone kan nou pou gagn nou kass », font-ils comprendre sur un ton sévère.
Les témoignages recueillis auprès de ceux comptant plus de 15 ans de service au sein de GRNW Boat Yard Ltd affirment qu’une éventuelle fermeture de la compagnie serait un « sacré coup dur » pour les employés. Surtout que la majorité sont des pères de famille dont des enfants sont en pleine scolarité. « Noune fini retrouv nou coince. Nou ena boukou responsabilite. Ena loyer pou payer, zenfan pou avoy lekol ek enn la cuisine pou fer roule. Si kompanye la pou reste ouver, nou pou continie travay. Me nou bizin bann garanti concernant nou kass. Pas pou kapav travay dan vide. » En attendant de voir plus clair au sujet de leur avenir professionnel, une trentaine d’employés ont sollicité une intervention du ministère du Travail à cet effet. Les sources approchées indiquent que le ministère de tutelle a déjà établi une première ligne de communication avec la direction de GRNW Boat Yard Ltd.

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