ÉDITIONS PAMPLEMOUSSES : Il est parti, le récit bouleversant de Robert Duvergé

Il est parti, qui vient de paraître aux Éditions Pamplemousses, est le récit d’un père de famille, Robert Duvergé, au chevet de son fils, Jean-François, victime d’un accident aux petites heures du matin du 1er janvier. Il évoque presque au quotidien le vécu des « cinq années les plus dramatiques » de sa vie de père en regardant « vaciller la flamme d’une vie en essayant chaque jour de la garder vivante ». Au Mauricien, Robert Duvergé affirme que l’écriture a été une thérapie pendant toute cette période et même au-delà, contribuant par la même occasion à lui permettre de faire son deuil.
Le 1er janvier 2007, Jean-François Duvergé, âgé de 36 ans, est victime d’un accident. Dans Il est parti, le père raconte comment il a appris la nouvelle, à sept heures du matin, réveillé par la sonnerie de son téléphone portable : « Je crie, je hurle, et ma femme, qui a compris le pourquoi de cet appel téléphonique, me dit en pleurant : Que veux-tu y faire ? C’est ainsi, il faut l’accepter. Mais, moi, je donne un coup de poing rageur dans la porte et continue de hurler. » C’est ainsi que commence ce premier chapitre intitulé Aux urgences, où Robert Duvergé décrit avec force ce qu’il ressent minute après minute jusqu’à ce que le neurochirurgien qui s’occupe de son fils, lui annonce : « Votre fils est arrivé aux urgences avec un niveau de coma Glasgow 3, cliniquement mort pour ainsi dire. Si c’était vous à votre âge (61 ans), je ne donnerais pas d’espoir à votre famille, mais votre fils à 36 ans, est jeune et sportif, et même s’il n’a que 4 % de chances de s’en sortir ou de survivre, on va les lui donner. Avec votre approbation, je vais l’opérer et on va le préparer pour 9 h 30. »
Pendant 111 jours en clinique, on assiste à son évolution. Jean-François rentre chez lui. On continue, à travers le journal de son père, à le suivre avec de minuscules progrès, « ses premiers émois, ses premiers bisous et ses premiers rires » après deux ans, ses premières paroles prononcées en juillet 2011… jusqu’au moment où il rend son dernier souffle le 24 décembre 2011 alors que ses proches croyaient en son retour et que le moindre développement, aussi minuscule soit-il, vers son rétablissement était vu comme un énorme progrès par sa famille.
Robert Duvergé nous affirme que la publication de ce livre, tiré et édité à partir des centaines de pages qu’il a écrites durant cette période, est une finalité de cette histoire et un partage avec tous ceux qui ont suivi de près l’évolution de Jean-François et qui ont soutenu la famille. Le livre, c’est aussi, affirme-t-il, « une manière de sensibiliser le public dans son ensemble » sur le drame qu’est un accident de route. « Depuis l’accident, j’ai partagé avec tout le monde ce qu’on subissait. Nous avions beaucoup de personnes qui étaient solidaires avec nous dans ce combat et je les tenais informées par mail de ce qui se passait. Cela a été une vraie thérapie pour moi. Pendant ces cinq années, j’ai vécu intensément et après la mort de Jean-François on a eu à continuer à organiser des activités de levée de fonds pour s’acquitter de nos dettes. En tout, cela nous a coûté sept ans. Ce n’est pas un roman, mais un récit qui est une finalité et un partage. J’ai fait mon deuil. Je n’ai pas de souci à ce niveau même si l’absence de Jean-François est lourde à porter et que la tristesse est tenace. Mais le deuil a été fait. La vie a repris son cours », dit Robert Duvergé, avant d’ajouter : « Ce livre c’est aussi pour éveiller la conscience de tout un chacun, il y a trop d’accidents, trop de drames… Je souhaite que chacun puisse éveiller la conscience de l’autre. » D’où aussi le choix de Robert Duvergé de publier les photos de son fils à différents moments de sa vie soit, « dans toute sa splendeur » ensuite « après son accident et lorsqu’il était au plus mal ». « Je veux qu’on voie dans quel état on peut arriver et comment une famille peut être bouleversée. À la fin du livre, je publie le texte d’une chanson que j’ai écrite, Lui et l’autre, qui parle de Jean-François. Pourquoi ce titre ? Parce que je considère que j’ai deux fils, celui d’avant l’accident et l’autre après, pendant sa convalescence ». Cette chanson figurera sur le prochain album de Robert Duvergé, dont la sortie est prévue pour octobre 2016. Il est parti est disponible en librairie à Rs 475 l’exemplaire.

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