ÉDUCATION : Les trois Stds I de Père Laval RCA privés de classe de kreol morisien

Convoquées par le Bureau de l’Éducation catholique en milieu de semaine parce qu’elles refuseraient d’assurer les cours de kreol morisien aux petits du Std I, les trois enseignantes de cette langue optionnelle de l’école Père Laval RCA ont tenu à mettre les points sur les i dans le bureau de la secrétaire par intérim de la RCEA. En effet, suite à notre article sur les cinq ans d’enseignement du kreol morisien dans les écoles primaires, publié dans notre dernière édition, où nous avions rapporté le cas des quelque 80 enfants en Std I de l’établissement de Sainte-Croix, privés de cours de KM, le BEC n’a pas tardé à convoquer les enseignantes concernées. Auparavant, la Roman Catholic Education Authority — département responsable de la gestion des écoles primaires catholiques — que Week-End avait contactée pour une déclaration sur le cas de l’école Père Laval, n’avait pas répondu à notre appel. Lors de leur face à face avec des responsables de la RCEA, les enseignantes ont eu l’occasion de s’exprimer sur leurs positions. Deux des enseignantes rencontrées nous ont d’emblée expliquer que leur décision de ne travailler qu’avec les élèves des Stds II à V est d’ordre pratique et pédagogique. Pour commencer, disent-elle, l’école de Père Laval RCA compte un peu plus de 300 élèves, en Std II, III, IV et V inscrits au cours de KM. Chaque enseignante a la responsabilité des trois sections de chaque classe. Ce qui, au quotidien, disent-elles, représente entre 102 à 110 élèves par enseignante. « Si nous ajoutons les élèves du Std I à ce quota qui est déjà élevé, nous arrivons à un teacher/pupil ratio d’environ 1 à 120, voire 1 à 130! La qualité de l’enseignement du KM aux plus petits aurait souffert. En 2015, l’école ne disposait que de deux enseignantes de kreol morisien. Une section de chaque classe, jusqu’au Std IV était privé de cours, jusqu’à l’arrivée d’une troisième enseignante en mai de cette année-là », expliquent les enseignantes. Conscientes, disent-elles, que le problème allait se répéter à la rentrée des classes en janvier dernier, elles en ont, assurent-elles, averti la maîtresse d’école. « Avec l’arrivée des enfants du Std I, le nombre d’élèves de KM allait inévitablement augmenter. La maîtresse d’école nous a dit que son intervention auprès du BEC s’est soldée en échec et nous a conseillé d’écrire une lettre. C’est ce que nous avions fait en janvier dernier. Depuis… rien! Nous nous sommes à nouveau tournées vers la maîtresse d’école qui nous a conseillé le statu quo. C’est ce que nous avons fait. Aujourd’hui, la RCEA nous demande des explications comme si nous étions à l’origine d’un réel problème à l’école Père Laval, voire ailleurs dans d’autres écoles catholiques, qu’est le manque de ressources pour l’enseignement du KM! Pourtant, nous l’avons alerté », précisent nos interlocutrices. Elles rappellent aussi que, « si le KM, au même titre que les langues hindi, tamil… est une langue et matière optionnelle, pour lesquelles le teacher/pupil ratio est d’environ 1:90, la même règle doit être appliquée pour la langue kreol. »
Selon les enseignantes, la RCEA leur a promis le recrutement d’un enseignant pour pallier l’absence de cours de KM en Std I.

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