ÉDUCATION – NINE-YEAR SCHOOLING : Intégration de l’histoire de la postindépendance de Maurice

Le nouveau système du Nine-Year Schooling intégrera l’histoire de Maurice, incluant celle de la postindépendance, dans le programme éducatif. C’est ce qu’a annoncé hier, à Réduit, la représentante du ministère de l’Éducation, Aneeta Ghoorah, également assistante secrétaire de la commission nationale de l’Unesco, à l’occasion de l’ouverture d’un atelier de travail sur le patrimoine mondial de l’Unesco pour marquer les 10 ans de l’inscription de l’Aapravasi Ghat (AG) sur la liste du patrimoine de l’humanité. Une table ronde sur l’enseignement de l’histoire à l’école a également eu lieu.
Aneeta Ghoorah observe que le syllabus d’histoire destiné aux petites classes du secondaire (Form I, II et III) traite les différentes étapes de l’histoire de Maurice jusqu’à son indépendance. Or, avec un nouveau système, dit-elle, le ministère souhaite introduire l’histoire au-delà de cette période. Elle souligne aussi que le syllabus, proposé par l’Université de Cambridge au niveau du SC et du HSC, n’est pas axé sur l’histoire de Maurice. « Il y a un travail à faire dans ce sens si on veut enseigner et surtout vulgariser l’histoire du pays aux jeunes. Une demande devrait être faite à Cambridge. C’est le Mauritius Examination Syndicate (MES) qui travaille dessus », dit-elle. La représentante du ministère de l’Éducation est d’avis que la visite des sites locaux classés au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, comme l’AG et Le Morne, aidera à consolider la connaissance de l’histoire chez les jeunes.
Le président de l’Aapravasi Ghat Trust Fund, Yash Deo Dhuny, observe que l’inscription de l’AG sur la liste des patrimoines mondiaux de l’Unesco est l’aboutissement d’un travail d’équipe sous l’égide du précédent gouvernement de sir Anerood Jugnauth. Il indique qu’un travail soutenu est en cours pour la préservation et le développement de l’AG depuis son inscription en 2006. Il cite pour l’occasion les documents sur lesquels l’AGTF travaille : le plan gestion du site, le Risk Management plan, le PPG6, entre autres.
Le pro-chancelier Preeaduth Chitamun et président du conseil de l’Université de Maurice a quant à lui accueilli favorablement cette initiative conjointe de l’UoM et de l’AG à cette occasion. Il a rappelé que de nombreux chercheurs dans le secteur du patrimoine de même que des archéologues sont d’anciens étudiants de l’UoM. L’enseignement de l’histoire aux jeunes a une grande importance, dit-il, car il aide à la création d’une identité et à l’appartenance au pays. Preeaduth Chitamun a aussi témoigné de ce que ses grands-parents lui ont raconté sur leur arrivée au pays et sur leur adaptation sur place avec les difficultés qu’ils ont encourues. Cependant, dit-il, « il y avait toujours une lueur d’espoir ».
La journée s’est poursuivie avec une présentation de l’Associate Professor Vijaya Teeluck, également ancienne présidente de l’AGTF. Impliquée dans le processus menant à l’inscription de ce site sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité, Vijaya Teeluck a fait part de son expérience personnelle et professionnelle dans ce cadre. L’archéologue Jayshree Mungur-Medhi du National Heritage Fund et le paléontologue Anwar Janoo, de l’UoM, avec une forte expérience en archéologie, ont partagé leurs recherches entreprises entre 2003 et 2006 sur l’AG au temps de l’engagisme. Dharmendra Mukool des Archives nationales a parlé des différents registres disponibles pour faciliter la recherche. Corinne Forest, chef de département technique de l’AG, a fait un exposé sur le patrimoine mondial et sur les recherches et fouilles faites à l’AG. Elle a également parlé de l’importance de la documentation pour que les découvertes puissent être reconnues comme patrimoine mondial.
Vikram Mugon s’est longuement appesanti sur les services qu’offre l’AGTF pour rendre le lieu et l’histoire plus accessibles au grand public. Il a relevé les différentes activités proposées sur place ou qui sont délocalisées, souvent à la demande d’institutions scolaires ou autres. La première partie a pris fin avec un exposé du conférencier Léo Couacaud, de l’UoM, sur l’infestation des vers intestinaux chez les immigrants. La deuxième partie de la journée était réservée à une table ronde sur l’enseignement de l’histoire à l’école.

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