Éducation – Réforme – 2020 : Le rendez-vous du National Certificate of Education

Enseignants et recteurs attendent toujours des précisions, dissipant le flou, autour de ces épreuves académiques pour les élèves de Grade 9

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Incertitudes de mise pour la filière vocationnelle avec la séparation du MITD

La réforme de l’éducation, avec l’introduction du Nine-Year Schooling, aborde une deuxième étape importante cette année. Ce sera le rendez-vous avec le National Certificate of Education (NCE) pour les élèves de Grade 9. Toutefois, pour l’heure, c’est le mystère complet autour de ces épreuves académiques, dont on attend toujours les “Specimen Papers”. Les syndicats des enseignants et des recteurs disent avoir essayé d’en savoir plus auprès du Mauritius Examination Syndicate (MES), mais l’examinateur dit, lui, attendre des directives du ministère de l’Education. Pour l’heure, c’est toujours le flou complet. Par ailleurs, les pédagogues s’interrogent sur les structures devant accueillir les étudiants qui poursuivront leurs études dans le secteur vocationnel. Depuis l’avènement du gouvernement après les dernières élections, le Mauritius Institute of Training and Development (MITD) est passé sous la tutelle du ministère du Travail.

Après les admissions en Grades 1 et 7 hier, la grande rentrée pour les écoliers et collégiens se fera lundi. L’un des enjeux cruciaux de cette année demeure l’examen national de Grade 7, déterminant les admissions dans les académies. Cependant, à la veille de la rentrée, enseignants et recteurs n’ont aucune idée de comment et quand cet examen se fera. Yugeshwur Kisto, président de la Government Secondary School Teachers’ Union (GSSTU), affirme ainsi avoir cherché en vain des explications auprès du ministère de l’Education. « Lors d’une réunion sur les examens de SC et de HSC au MES l’année dernière, nous en avons profité pour poser la question, mais personne n’était en mesure de nous répondre. Ils disent attendre des directives du ministère à ce sujet », lâche-t-il avec une pointe de déception.
Même situation du côté de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE). Bhojeparsad Jugdambi, président de l’UPSEE, affirme que le MES avait laissé entendre qu’un “Specimen Paper” allait être distribué aux collèges afin de permettre aux étudiants de travailler selon ce modèle. « Mais jusqu’à maintenant, nous n’avons rien reçu. Il est important d’avoir ce modèle à temps afin de préparer les enfants. » Il déplore le manque de communication à ce sujet. « Notre secteur souffre d’un déficit de communication et de direction. Si on voulait réussir la réforme, il était impératif d’avoir une bonne communication. »
Entre-temps, le MES a publié dans la Government Gazette son plan général pour cet examen en conformité avec la loi. On relève ainsi que les matières qui seront au programme des examens au niveau national sont l’anglais, le français, les mathématiques, les sciences, l’ICT, les “Technology Studies”, “Business” et “Entrepreneurship”, “Social and Modern Studies” ainsi que “Art and Design”. Les élèves optant pour une langue asiatique, l’arabe ou le kreol morisien seront aussi évalués académiquement au niveau national. Ceux-ci compteront pour l’allocation des places dans les académies. Autrement, les examens pour les autres matières se feront au niveau du collège. Trois matières ont été identifiées comme “non-core subjects” pour cela. Il s’agit des “Performing Arts”, de “Physical Education” et de “Life Skills and Values”. Pour avoir une unité (grade 1) dans une matière, il faudra obtenir au moins 85 points.
La grande question qui demeure également c’est de savoir comment le ministère compte appliquer la mixité au niveau des académies. Actuellement, les recteurs disent n’avoir reçu aucune instruction en ce sens. Par ailleurs, selon le plan de la réforme, après les examens de Grade 9, les étudiants ont l’option pour des études générales, techniques ou vocationnelles. Si dans les deux premiers cas les académies et les collèges régionaux y sont destinés, c’est l’incertitude pour la filière vocationnelle. « Même s’il est vrai que les élèves de l’Extended Programme auront une année supplémentaire pour se préparer à cet examen, il faut prendre en considération que parmi ceux du “mainstream”, il y a des élèves qui ont un niveau très bas. Certains ont dû passer par l’examen de rattrapage pour entrer dans le “mainstream”. Qu’a-t-on prévu pour eux s’ils optent pour la filière vocationnelle ? Le MITD est maintenant sous l’égide du ministère du Travail, on ne sait s’il va accueillir des jeunes de cet âge. Quant aux polytechniques, c’est pour ceux ayant au moins décroché le SC », dit un enseignant très concerné.
Les éducateurs souhaitent ainsi que le ministère apporte des éclaircissements sur tous ces points afin que l’année scolaire se passe dans les meilleures conditions. « Il ne faut pas attendre le dernier moment et, par la suite, venir mettre la pression sur les enseignants pour que les enfants soient prêts pour les examens. » D’autres disent également leurs craintes que le ministère et le MES « rabaissent encore le niveau », comme cela a été le cas pour le Primary School Achievement Certificate (PSAC), afin de permettre à un grand nombre d’élèves de réussir, surtout ceux de l’Extended Programme. « J’espère qu’on ne va pas commettre cette erreur, car n’oublions pas que ces enfants devront réussir les examens de SC avec cinq crédits dans deux ans », s’appesantit pour sa part un recteur.

Résultats de SC attendus le 16 janvier

Les résultats du School Certificate (SC) cuvée 2019 recevront leurs résultats le jeudi 16 janvier. C’est ce qu’a annoncé Cambridge sur son site Web. Rappelons que depuis quelques années, les candidats consultent leurs résultats en ligne après l’obtention d’un code auprès du collège. Cette année, ces résultats seront très suivis, car les candidats devront obtenir un minimum de cinq crédits pour accéder au HSC.

Manuels gratuits : distribution au compte-gouttes

La distribution gratuite des manuels de Grades 7 et 9 a démarré dans les collèges à travers l’île. Cependant, les enseignants disent avoir noté que tous les titres ne sont pas disponibles. Dans certains cas, sur les 13 matières, les collèges n’ont reçu des manuels que pour quatre sujets. Ils craignent ainsi que les manquements au niveau de la distribution affectent le travail au premier trimestre. Dans certains collèges, le nombre de manuels livrés ne correspond pas au nombre d’élèves. D’où le casse-tête des responsables pour la distribution.

Transfert : la grogne

Généralement, les syndicats des enseignants sont appelés dans un comité pour discuter des cas de transfert dans les collèges d’Etat. Tel n’a pas été le cas cette année. Ainsi, beaucoup commencent l’année sans savoir où ils seront postés exactement. La GSSTU déplore cette manière de faire du ministère de l’Education. Outre les enseignants, c’est aussi la grogne concernant le transfert chez les recteurs. On déplore le manque de transparence.

Primaire : 57 plaintes au PBAT

La dernière promotion des Head Masters est contestée devant le Public Bodies Appeal Tribunal. A la date limite, le 7 janvier dernier, 57 plaintes étaient enregistrées de la part de candidats se sentant lésés. De ce total, 47 ont fait une plainte collective au nom de la Government Teachers Union alors que les dix autres concernent des plaintes individuelles. Ils devront présenter leur “statement of case” bientôt devant le tribunal.
Par ailleurs, les Officers-in-Charge n’ayant pas été promus ont été classés dans des écoles avec un maître d’école qui est leur sénior. Sauf pour 12 d’entre eux, promus DHM en 2008, qui se retrouvent avec des juniors comme chef. Une « humiliation de plus » que condamne sévèrement la GTU, qui compte reprendre la question avec le ministère.

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