Réforme du secondaire : l’option des « Academies » mixtes d’État à partir de 2021 confirmée

– Les infrastructures prêtes l’année prochaine; un “Board of Governors” en fonction dès 2021 dans chacune des 11 “Academies”; pas plus de 36 élèves dans une classe

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Leela Devi Dookun, ministre de l’Éducation, est sortie de son mutisme mardi concernant les préparatifs enclenchés par son ministère pour la mise en opération des premières “Academies” pour des classes de Grades 10-13 (Form IV à Upper VI). D’après le plan de la Nine Year Continuous Basic Education, 11 collèges d’État seront transformés en “Academies”, et dans ce contexte, ces établissements n’admettent pas d’élèves en Grade 7 (Form I) depuis l’an dernier.

Lors d’une réunion avec les recteurs du secondaire d’État avant-hier, la ministre de l’Éducation a confirmé la politique du gouvernement à l’effet que les futures « Academies seront bel et bien des établissements mixtes ». Elle s’est appesantie sur une proposition d’un “Board of Governors” dans ces futures “Academies”, mais cette instance agira plutôt comme une “support team” à l’administration de l’établissement. Selon des participants à cette réunion, Leela-Devi Dookun «a donné la garantie que le Board of Governors ne s’ingérera pas dans le “day to day running” de l’établissement ».

Les établissements secondaires d’État, appelés à devenir des “Academies” et qui fonctionneront sous cette nouvelle appellation à partir de janvier 2021 sont : Dr Maurice Curé State College, Droopnath Ramphul State College, GMD Atchia Secondary School, John Kennedy College, Mahatma Gandhi Institute, Queen Elizabeth College, Royal College Curepipe, Royal College Port Louis, S. Bissoondoyal State College, Sir A.R. Osman State College et Forest-Side SSS (Girls). « Academies will act as Centres of Excellence with a specialism in one or more areas » : telle est l’ambition du gouvernement exprimée dans le plan d’action pour la réforme du secondaire.

À vrai dire, les recteurs et les enseignants du secondaire d’État commençaient à douter de la mise en œuvre de ce projet en raison du silence du ministère de l’Éducation à ce sujet. Et en outre, il ne reste qu’une année de préparation pour l’entrée en vigueur de ce nouveau type d’établissement dans le paysage éducatif mauricien.

Leela Devi Dookun, entourée des cadres de son ministère, leur a confirmé le début des “Academies” dès 2021 et a souligné que ces établissements accueilleront des filles et des garçons sous le même toit. « Academies will be co-educational institutions », peut-on en effet lire dans ce plan d’action. Mais cette formule donne lieu à beaucoup de réserves dans certains milieux.

Une des mesures envisagées par le ministère de l’Éducation pour le bon fonctionnement de ces “Academies” et sur laquelle s’est attardée la ministre mardi a trait à l’introduction d’un “Board of Governors”. Cette instance agirait plutôt comme “Advisory board”, mais la ministre n’aime pas ce terme et qualifie plutôt l’apport de ce Board of Governors” de “support team”. Ce “Board of Governors” aura une Chairperson et aura pour membres le chef d’établissement, un représentant des enseignants, un membre de la Parents Teachers Association, un représentant de la société civile et un ancien élève de l’établissement. « La ministre nous a donné la garantie que ce “Board of Governors” ne s’ingérera pas dans l’administration quotidienne de l’établissement », rapportent sur un ton de soulagement des recteurs.

S’agissant de la population estudiantine, le ministère a prévu pour chaque Grade cinq classes de 36 élèves chacune. Tandis qu’il y aura une rotation à la direction des “Academies” afin de donner la chance à tous les recteurs de travailler dans ce type d’établissement. Les transferts à ce niveau auront lieu après une période de quatre à six ans et la nomination au poste de recteur dans les “Academies” concerne tous les recteurs du secondaire d’État indistinctement. Ainsi, un recteur d’une “Academy” peut obtenir son transfert pour un collège régional et quelqu’un occupant ce poste de responsabilité dans un établissement régional peut être transféré vers une “Academy”.

Cependant, une des principales préoccupations dans les onze collèges choisis pour être des “Academies” concerne le réaménagement global des infrastructures. Cela est primordial pour répondre aux réalités d’un établissement mixte afin d’atteindre les objectifs fixés pour les “Academies”. Sur ce volet, des recteurs affirment que la ministre de l’Éducation a donné l’assurance mardi que « les infrastructures et le nouveau “set up” des établissements seront fin prêts en 2020 ». Leela Devi Dookun a invité les recteurs à faire part de leurs suggestions pour le bon fonctionnement des“Academies”.

À l’issue de cette réunion, les recteurs sont-ils satisfaits des réponses obtenues à leurs nombreuses interrogations concernant les futures “Academies” ? « Avant cette réunion nous étions dans le flou total concernant les Academies”. Nous avons obtenu quelques éclaircissements et nous savons maintenant dans quelle direction nous allons », dira Soondress Sawmynaden, président de l’Association des recteurs/assistants-recteurs du secondaire d’Etat. « Mais il y a encore beaucoup d’aspects d’ordre pratique à régler et les recteurs ont fait part ce jour-là de quelques propositions », a ajouté Soondress Sawmynaden.

En effet, à l’heure des questions après l’exposé de la ministre, des recteurs ont souligné l’importance de la formation tant pour les enseignants que pour les chefs d’établissement pour gérer des classes mixtes et la ministre est d’accord avec eux. Cette dernière a indiqué qu’une stratégie de formation « est en préparation » et qu’il était même question d’un programme de formation continue (Continuous Professional Development) à l’intention des enseignants.

Les recteurs sont d’accord avec l’idée d’un “Board of Governors” à titre consultatif et ont émis le souhait que cette nouvelle instance soit étendue aux collèges régionaux d’État sans exception d’autant que les recteurs des collèges régionaux, ont-ils fait remarquer, seront en poste à l’avenir dans les “Academies” et devraient donc être familiers avec le système de “Board of Governors”. « C’est une bonne chose d’avoir ce Board of Governors” aussi longtemps que cette instance ne s’ingère pas dans le “day-to-day running”. Mais les bonnes pratiques dans les futures “Academies” doivent être partagées aussi avec les collèges régionaux dans l’intérêt des élèves et de l’éducation. Nous voulons que tous les établissements d’État aillent dans la même direction et soient sur un pied d’égalité », a soutenu Soondress Sawmynaden.

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