Violence dans les écoles : Une refonte de la Student Behaviour Policy de mise

Soondress Sawmynaden (association des recteurs des collèges d’Etat) : « Le problème de violence s’aggrave, mais l’école peut le freiner avec la collaboration de la société civile »

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C’est l’escalade depuis quelques jours au sujet de la violence chez les collégiens. De nouvelles scènes d’agressions verbales et physiques choquantes, à l’intérieur et à l’extérieur de l’école, ont été partagées sur Facebook et autres réseaux sociaux. La Student Behaviour Policy et autres protocoles de prévention, que brandit le ministère à chaque fois que la question de violence scolaire revient sur le tapis, n’ont aucun effet dissuasif sur les élèves prompts à la bagarre. L’Association des recteurs des collèges d’État fait ainsi part de ses inquiétudes et appelle à une mobilisation des acteurs de la société civile pour trouver ensemble des solutions afin de freiner le problème. « Anou asize tou dimounn ansam », lance Soondress Sawmynaden, président de ce syndicat.
Le témoignage récent d’une enseignante de la Swami Sivananda SSS – collège pour filles situé à Bambous –, dans lequel elle raconte avec force comment elle a été agressée physiquement et verbalement en classe par des élèves, avait été largement commenté dans les écoles et au sein du public en raison de « la gravité » de ses allégations. Force est de constater que ce n’était pas un cas de violence isolé en milieu scolaire.

Des scènes montrant des disputes violentes entre élèves filmées ces derniers jours témoignent d’une triste réalité. Enseignants et chefs d’établissement en sont à la fois « déconcertés et inquiets ». L’Association des Recteurs/Assistants recteurs des collèges d’État dit recevoir « plusieurs doléances » de ses membres à ce sujet. Toutefois, elle n’est « pas pessimiste ». Convaincue qu’on peut renverser cette tendance aux comportements déviants des jeunes, l’association appelle ainsi à une action collective en impliquant les acteurs de la société civile et les différents partenaires de l’école.

« Nous ne cautionnons aucune forme de violence mais constatons qu’il y a de plus en plus de jeunes qui n’ont plus de repères dans leur vie quotidienne et c’est dans ce sens qu’il faut œuvrer », estime Soondress Sawmynaden. Selon des recteurs, le ministère de l’Éducation « se trompe » en pensant que la Student Behaviour Policy pour contrer l’indiscipline en milieu scolaire – un document datant de 2015 — est « suffisante » valeur du jour pour mettre un frein à la violence des jeunes.

« Il faut une nouvelle stratégie pour combattre cette violence qui prend des proportions alarmantes et pour assurer aussi un meilleur avenir à ces jeunes qui croient que la violence peut régler leurs problèmes quotidiens. Il y a urgence ! Anou asize tou dimounn ansam pou trouv bann solision », lance Soondress Sawmynaden en s’adressant aux autorités.

En attendant, ce syndicat envisage sérieusement l’organisation d’un atelier de travail à l’intention de ses membres et fera appelle aux “ressources persons” pour les aider à gérer le problème de comportement agressif des jeunes et à trouver des solutions pour contrecarrer le manque de respect de ces derniers envers les institutions.

« Nous devons être équipés pour nous adapter aux nouvelles réalités. Nous ferons appel aux personnes ayant des compétences dans le domaine pour nous donner des conseils. Cet atelier de travail permettra aux recteurs d’aborder le problème en profondeur et d’échanger des informations », explique Soondress Sawmynaden. L’exécutif de ce syndicat qui se réunira la semaine prochaine pour sa prochaine réunion mensuelle discutera de la violence grandissante chez les jeunes.

Par ailleurs, les recteurs et enseignants constatent un « manque de soutien immédiat » du ministère envers les membres du personnel victimes des cas d’agression sur leurs lieux de travail. « Nous ne ressentons pas le soutien immédiat du ministère à chaque fois qu’un problème se produit dans l’enceinte de l’école. Le ministère se contente de nous dire qu’une “une enquête est en cours”, et ensuite, il nous oublie », racontent des recteurs. Selon ces derniers, le ministère « évoque rarement l’encadrement du personnel » quand il y a violence à l’école. « Tout le monde doit se sentir en sécurité dans un établissement scolaire », font remarquer les recteurs.

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