ÉDUCATION | Université du 3e âge : Vers un vieillissement en toute sérénité…

Le manque de respect chez des jeunes, une inquiétude.

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Elles sont 2 600 personnes âgées à être inscrites à l’université du troisième âge. Ces étudiants, soit des séniors, apprennent plusieurs matières, dont l’anglais, le français, le mandarin, l’informatique, la danse, la musique et leurs droits, par des volontaires, la plupart à la retraite. La formation tout au long de la vie est le point focal de cette institution, ayant des centres dans différentes régions du pays. Cette université à Maurice célèbre ses six ans cette année.

Une cérémonie d’induction, tenue mercredi matin à l’Indira Gandhi Centre for Indian Culture, à Phoenix, a été l’occasion de découvrir le fonctionnement de cette université, qui s’est inspirée du modèle de Toulouse et qui a été fondée par l’ancien ministre de l’Éducation Armoogum Parsooramen. « L’objectif de cette université du troisième âge est de permettre les seniors, âgés de plus de 55 ans, de continuer leur éducation. Ce n’est pas uniquement le côté académique mais ils acquièrent aussi des connaissances et sont avertis des défis de la société pour qu’ils vieillissent en bonne santé et dans la dignité », explique Armoogum Parsooramen.

Dans cette optique, près de 25 cours sont offerts. « Nous étoffons l’offre de nos cours dépendant de leur demande et des personnes-ressources que nous avons », ajoute-t-il. Ces personnes-ressources, elles-mêmes à la retraite, ont plusieurs années d’expérience dans le domaine d’enseignement. « Ces personnes veulent offrir leur expérience aux séniors qui souhaitent apprendre », dit-il.

Pour Armoogum Parsooramen, cette université pour personnes âgées leur offre les chances qu’elles n’ont pas eues lorsqu’elles étaient jeunes. « Nous travaillons avec sérieux et n’organisons pas que des pique-niques. Nous offrons des formations qui sont utiles », soutient-il. En ce sens, il cite le cours d’informatique, qui est, dit-il, « le favori des seniors ». Et pour que ces derniers puissent avoir un ordinateur portable chez eux, des discussions ont été entreprises auprès d’une compagnie locale pour un prix spécial.

L’un des points sur lesquels l’ancien ministre de l’Éducation s’est focalisé, concerne les problèmes de société qui affectent les personnes âgées. Selon lui, l’évolution de la société fait que les séniors se retrouvent seuls, souvent abandonnés par leurs proches. « La solitude est un problème majeur.  Souvent, les personnes âgées sont seules et développent plusieurs types de problèmes, tels l’anxiété, alors que ce sont des problèmes qui peuvent être résolus », dit-il.

Pour pallier ce problème, qui devient de plus en plus important, il soutient que l’université du troisième âge entre ainsi en jeu. Selon lui, les séniors ignorent les lois et se laissent berner par les plus jeunes, voire leurs enfants. « Nos seniors sont souvent dupés par leurs enfants ou des personnes sans scrupule. Ils sont appelés à payer de fortes sommes d’argent suite à des prêts qui ne sont pas payés. Souvent, leur maison est aussi mise en gage sans qu’ils le savent », dit-il avec regret. Ainsi, pour que ces séniors puissent connaître leurs droits, des cours légaux leur sont offerts pour « éviter des dangers auxquels ils puissent s’exposer ». Un panel d’avocats est aussi mis à leur disposition. S’agissant du comportement des jeunes à l’égard des séniors, Armoogum Parsooramen le qualifie de « dramatique ».

Pour que toutes les personnes âgées puissent bénéficier des formations offertes, les cours sont dispensés un peu partout dans l’île. Un centre vient d’ouvrir ses portes à Chemin-Grenier et un bientôt à Union-Vale. Une branche de l’université du troisième âge est aussi ouverte à la St Hugh Home. Pour les inscriptions, il faut aller sur la page Facebook de l’université de troisième âge. Ceux intéressés devront payer Rs 500 par an pour les cours qui se terminent par une cérémonie de remise de diplômes à l’auditorium Octave Wiehe. Le dernier diplômé de cette université est âgé de 102 ans.

L’université du troisième âge a été lancée il y a 50 ans et s’est rapidement propagée dans le monde. Ces institutions sont regroupées sous l’International Association of the University of Third Age, où 67 pays membres, dont Maurice, sont présents. Un événement de cette association s’était d’ailleurs tenu à Maurice l’an dernier.

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