ÉLECTION PARTIELLE AU NO 18 – ÉTIENNE SINATAMBOU: “Les cartes sont entre nos mains”

Désabusé, à bout de souffle, mank rol c’est ainsi que le gouvernement Lepep perçoit le leader du Reform Party, Roshi Bhadain. Ce dernier, qui a finalement soumis sa démission en tant que député de l’Assemblée nationale, ne convainc pas le gouvernement dans sa démarche et serait loin d’être une menace pour celui-ci lors d’une élection partielle au No.18. En commentant la démission de son ancien allié face à la presse hier matin, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Sécurité sociale, Étienne Sinatambou a laissé comprendre que l’alliance MSM/ML est sereine en marge d’une élection dans la circonscription de Quatre-Bornes/Belle-Rose. Le ministre Sinatambou a été catégorique: une élection partielle ne changera pas la donne pour le gouvernement Lepep.
“Les cartes maîtresses sont entre les mains du gouvernement”, martèle-t-il. “La démission de Roshi Bhadain est une instance d’immaturité politique qui peut être perçue comme un caprice d’enfant gâté. Li ne pli ena rol pou atir latansion lor li. Il avait connu une ascension au sein du gouvernement. Il voulait devenir ministre des Finances ( ) Maintenant qu’il se retrouve dans le camp de l’opposition, il est à bout de souffle. C’est quelqu’un qui est désabusé et qui tente un coup de poker!”, déclare Étienne Sinatambou, qui est aussi d’avis que la démission de l’ex-député Bhadain ne bouleversera pas l’échiquier politique “comme le prétendent certains qui ont tendance à grossir les faits.”
Le gouvernement Lepep, soutient son porte-parole, est fort de 45 députés à l’Assemblée nationale. De ce fait, “le gouvernement n’est pas tenu à aligner un candidat à l’élection partielle”, fait ressortir Étienne Sinatambou. Toutefois, “c’est en temps et lieu”, dit-il, que le gouvernement se prononcera sur sa décision. Et à une question de Week-End quant à la période choisie pour annoncer ses positions, le ministre rappelle que le gouvernement ne peut dévoiler ses stratégies pour le moment et se prononcera en temps voulu. D’ailleurs, il souligne que le gouvernement a les prérogatives d’annoncer la date de l’élection, dont l’organisation coûtera entre Rs 15 M et Rs 20 M à l’État. En marge de cet exercice, l’opposition, observe-t-il, “va s’entre-déchirer.” Tirant à boulets rouges sur Roshi Bhadain, le porte-parole du gouvernement est d’avis que celui-ci “est un danger capable de tout” qui fait des conclusions hâtives sur les avocats proches du gouvernement. Et de demander: “Est-ce que Roshi Bhadain, qui affirme être monsieur propre, a rendu visite à Peroumal Veeren et Sidick Islam, deux barons de la drogue, en prison?” Selon Étienne Sinatambou, l’ex-député ferait preuve d’hypocrisie lorsqu’il avance que Pravind Jugnauth devrait démissionner. “Il a oublié qu’il avait dit que sa mission serait accomplie lorsque Pravind Jugnauth sera Premier ministre!”
“Le Privy Council confirmera              l’innocence de       Pravind Jugnauth”
Commentant l’autorisation accordée au Directeur des Poursuites Publiques (DPP) par la Cour suprême de faire appel devant le Privy Council du jugement d’acquittement en faveur de Pravind Jugnauth en mai 2016 dans l’affaire Medpoint, le porte-parole du gouvernement précise que celui-ci accueille cette autorisation “avec sérénité comme des démocrates qui respectent l’indépendance du judiciaire.” Et de poursuivre: “Nous avons confiance que l’acquittement du PM sera confirmé par le conseil privé.” Étienne Sinatambou estime que la demande du leader de l’opposition pour que Pravind Jugnauth démissionne de son poste de PM “ne relève pas de la logique” car “le verdict de la Cour suprême est un verdict d’acquittement et il n’y a pas de jugement de culpabilité. Donc, pourquoi démissionner?” Insiste Étienne Sinatambou: “Pravind Jugnauth est innocent.” La Cour suprême, relève-t-il, “ne vient pas remettre en cause l’innocence et l’acquittement de Pravind Jugnauth, mais reconnaît qu’il y a des points de droit général et d’importance publique qui méritent l’attention du Privy Council.” Le porte-parole du gouvernement Lepep relève aussi “qu’il est rare que le Privy Council vienne disturb les findings of facts.”
Étienne Sinatambou – qui dit souhaiter que cessent les démagogies autour du recours au Privy Council pour que le gouvernement poursuive les mesures sociales et économiques annoncées dans le dernier budget pour un développement continu – condamne la réaction de l’opposition à l’égard de cette affaire en jouant à l’oiseau de mauvais augure. Et il n’y a aucun doute que le Privy Council validera l’innocence du PM.
S’agissant de la souveraineté de l’État mauricien sur les Chagos, Étienne Sinatambou – qui a félicité sir Anerood Jugnauth pour son intervention, jeudi dernier, aux Nations Unies – a rappelé que “le ministre Mentor est le seul survivant de la Conférence Constitutionnelle de 1965.”  Ajoutant: “Nous avons réussi à ouvrir une brèche dans l’armure de la Grande-Bretagne ( ) Il est clair que depuis 1960, le résolution 15-14 indique que toute tentative qui vise à détruire partiellement ou totalement l’intégrité territoriale est incompatible avec les principes de la charte des Nations Unies. Dans la résolution du 16 décembre 1965, les Nations unies passent une résolution qui mentionne spécifiquement la Grande Bretagne et ses actions contre l’intérêt de Maurice. Et les Nations unies invitent la Grande Bretagne à mettre en oeuvre immédiatement et complètement la résolution 15-14. Cela fait, donc, 52 ans qu’il existe une résolution des Nations uUnies qui demande à la Grande Bretagne de ne pas démembrer le territoire mauricien. La résolution d’il y a 48 heures (ndlr: jeudi dernier) a, donc, une portée historique.” Étienne Sinatambou, qui a aussi retracé l’historique des résolutions visant à la décolonisation des pays dont ceux du continent africain, a ensuite fustigé l’opposition, notamment le PTr, lequel en 2016 n’avait pas caché ses doutes quant au traitement du dossier des Chagos par le gouvernement! À une question de Week-End sur la position de la France, jeudi dernier, Étienne Sinatambou explique que ce choix n’entachera en rien la relation diplomatique entre Maurice et l’hexagone.

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