“ÉLECTRICITÉ”, “MÉTRO LÉGER” ET “PÉAGE” : Paul Bérenger lance une mise en garde aux ministres et fonctionnaires

Paul Bérenger, le principal orateur à la conférence de presse hebdomadaire de son parti le Mouvement Militant Mauricien (MMM), a entre autres évoqué samedi au Hennessy Hotel, Ébène, les trois dossiers qui, selon lui, vont engager Maurice pour les 50 prochaines années ou même plus. L’électricité et l’énergie, le métro léger et l’introduction du péage vont, estime-t-il, nécessiter des milliards de roupies d’investissements. Le leader du MMM a, dans ce contexte, lancé une sévère mise en garde aux fonctionnaires et ministres concernés, réclamant la transparence dans ces dossiers et exigeant que ces projets soient réalisés dans l’intérêt du pays.
« Mo donn enn warning a tou bann dimounn konserne, bann fonksyoner e sirtou bann minis… Ki sakenn asim so responsabilite… Zot pe angaz Moris pou le 50 prosenn zane, ek mem plis… Zot pou ena kont pou rande… Zot pou bizin fer lesoz dan latransparans, e sirtou dan lintere de Moris… », a lancé Paul Bérenger en évoquant les dossiers de l’électricité, du métro léger et celui du péage (paiement pour utiliser les routes et autres ponts). Il était entouré des membres de son parti et principaux collaborateurs, dont le Leader de l’Opposition, Alan Ganoo.
Paul Bérenger a d’abord fait ressortir que le présent gouvernement n’a aucun mandat pour engager Maurice pour les 50 prochaines années ou plus sur ces trois dossiers qui nécessiteront des milliards de roupies d’investissements.
Le leader du MMM a toufefois déploré que le gouvernement « tourne en rond » depuis 2005 avec le dossier de l’énergie alors que le pays se dirige vers des risques de pénuries réelles d’électricité dans les années à venir. « Beebeejaun inn depase, CEB politize ek bann dimounn ki ena konpetans dan CEB, zot lavwa pa ekoute… nou pe al ver enn veritab katastrof… », a-t-il prévenu.
Dans ce contexte, a poursuivi le leader du MMM, le pays a besoin d’une centrale de 50 méga watts (MW). « Bizin lans o pli vit enn lapel dof internasional pou enn santral de 50 MW, kot li “open” pou tou teknolozi… ki li proze gaz, “state of the art” sarbon dernier cri, bagas etc… Kot les bann konsiltan de repitasion international swazir… ek kot tou fer dan la transparence la plus totale selon les besoins réels du pays… », a-t-il suggéré.
Concernant le projet de métro léger, Paul Bérenger, a exhorté les autorités à ne pas choisir le modèle singapourien. « Si nou swazir model Singapour, ki enan enn system metro lour, nou mort… », a-t-il prévenu. Maurice, selon l’orateur, a besoin d’un « véritable système de métro léger où les bus viennent “nourrir” ce métro », a-t-il expliqué. Il a par ailleurs affirmé que le choix du tracé du métro léger est « décisif » pour la viabilité du projet, pour les compagnies d’autobus et pour les régions qui en seront concernées. « Enn system kot konpani bis na pa mor ! », a-t-il précisé.
Quant au projet de faire payer les Mauriciens pour pouvoir utiliser certains routes et ponts, l’intervenant a critiqué la méthode de Private Public Partnership (PPP) qui y sera appliquée. « Partou dan lemond, kot ena PPP, sekter prive amenn so cash ek pran so risk… Isi, dan Moris, sekter prive pou amenn zis 20 % investisman ek gouvernma pou donn li 80 % soft loan pou fer proze-la », a-t-il déploré.
Paul Bérenger a par ailleurs dénoncé « la guerre ouverte et publique » entre le ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, et le Gouverneur de la Banque de Maurice, Manou Bheenick. « Maurice est le seul pays au monde où son ministre des Finances et le Gouverneur de la Banque centrale sont publiquement à coûteux tirés, alors que le pays est déjà affecté par la crise internationale et que l’économie est en pilotage automatique. C’est de l’irresponsabilité dangereuse ! », a-t-il commenté.
Commentant en début de sa conférence de presse l’actualité, l’intervenant a parlé du récent déplacement du Premier ministre à Paris et à Londres, de l’augmentation de la redevance télé, de celle du ticket d’autobus ainsi que de la réforme électorale.
Évoquant les raisons officielles de la mission de Navin Ramgoolam dans ces deux capitales européennes, l’orateur a affirmé qu’elles ne sont pas crédibles. « Pa kredib ditou, ek personn na pa krwar li ! », a-t-il avancé. « Enn Premie minis ki ena enn sans de Leta, na pa deplase pou al zwenn enn sinp minis. Fer nou onte, fer Angle ek Franse riy nou ! », a-t-il expliqué en évoquant la rencontre de Navin Ramgoolam avec le ministre français de l’Intérieur, Emmanuel Valls.
Concernant la hausse de la redevance télé de la MBC et de celle du ticket d’autobus, Paul Bérenger, a affirmé que ces augmentations ont provoqué « une colère profonde » dans le pays. Il a dénoncé, dans le premier cas, « la lâcheté » du gouvernement, qui a permis quand même que l’Assemblée Nationale entre en congé. « Parleman repran dan trwa mwa ek pa pou ena okenn debat lor sa ogmantasyon redevans MBC », a-t-il déploré.
Par rapport à l’augmentation du ticket d’autobus, le leader du MMM a fait observer que la National Transport Authority n’a pas eu l’occasion d’examiner les comptes des compagnies d’autobus et que celles-ci n’avaient pas réclamé une hausse du ticket d’autobus. « Se inakseptab ! », s’est-il indigné.
Sur la question de la réforme électorale, Paul Bérenger a exprimé son « scepticisme » que Navin Ramgoolam présente son White Paper sur la question d’ici le week-end prochain, comme il le lui a promis. « Se enn lokazion istorik ki prezante pou enn bon reform elektoral… Seki MMM inn propose, MSM finn aksepte a 100 %… Ek si Parti travailis dir “wi”, se linanimite… », a-t-il souligné. « Eski Ramgoolam pou fer “cheap politics” e so White Paper pou enn flop ? … Mo donn li benefis di dout ziska week-end prosen », a-t-il lancé.
Paul Bérenger a aussi déploré qu’à l’occasion de la récente adoption par l’Assemblée Nationale du Criminal Appeal Amendement Bill, le gouvernement a rejeté la proposition d’instituer une Criminal Cases Review Commission. « Sa ti pou donn lokazion tou dimounn ki estime ki zot finn kondane inzisteman fer reget zot ka… y konpri bann kondane dan “l’Affaire Amicale” », a-t-il regretté. Dans ce contexte, il a lancé un « appel solennel with due respect » à la Commission de Pourvoi en Grâce, devant laquelle cette affaire a récemment été référée. « Se la Commission on Prerogative of Merci ki dapre nou Konstitision ki deside, ek prezidan Larepiblik bizin swiv so bann rekomandasion », a-t-il précisé.

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