EMPIRE RAWAT—APOLLO BRAMWELL: Trois offres en lice pour l’ultime étape

L’exercice de Request for Proposals en vue de la reprise de la clinique Apollo-Bramwell, présentée comme le joyau de l’empire de Dawood Rawat écroulé avec l’opération Daylight Robbery, a accouché de trois soumissions pour l’ultime étape du choix définitif. C’est ce qu’indiquent des sources proches de ce dossier traitant d’un important volet du repêchage des avoirs du groupe BAI, financés à partir des placements des clients du Super Cash Back Gold pour un montant de plus de Rs 30 milliards avec un préjudice de Rs 23 milliards. Toutefois, dans l’immédiat, la préoccupation majeure demeure le downsizing plus que nécessaire du personnel de la clinique en vue de la remettre sur les rails de la profitabilité. À ce jour, les indications officielles sont que sur les quelque 750 employés de la clinique, entre 150 et 200 sont considérés comme étant de trop avec les autorités brandissant un rapport commandité par la BAI Co (Mtius) Ltd en mars dernier, soit avant le démantèlement du conglomérat suite au BAI Ponzi Scheme et recommandant une réduction du personnel d’au moins 150 employés. En ce qui concerne les enquêtes, le Central CID a parcouru plus de la moitié du chemin dans le dossier du prêt de Rs 40 millions, ou plus exactement Rs 40 152 360, accordé par la Bramer Banking Corporation Ltd à l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam le 18 novembre 2010. Les trois membres du Credit Committee de la Bramer Banking Corporation Ltd, Hassam Nawaz Vayid, président du Board et du Credit Committee, Yatemani Gujadhur et Shivananda Poolay Mootien, placés en état d’arrestation en début de semaine, ont été inculpés et remis en liberté sous caution lors de la comparution devant le tribunal de Curepipe hier après-midi.
L’étape d’évaluation de la dizaine de soumissions sous la Request For Proposals pour la clinique Apollo Bramwell a débouché sur une short list de trois offres avec des discussions entre le Special Administrator de la BAI Co (Mtius) Ltd, Yacoob Ramtoola, et la Financial Services Commission, notamment le président et secrétaire financier, Dev Manraj. Les indications disponibles sont que l’une des trois offres retenues pour les besoins de « further negotiations » porte sur la reprise totale, soit l’immeuble abritant tous les services de la clinique de même que le business.
Cette offre émane d’un fonds d’investissement, qui travaillera en étroite collaboration avec des spécialistes dans le domaine de la gestion des cliniques et des services médicaux. Le montant en jeu tourne autour des Rs 2 milliards pour le deal, soit sensiblement le montant escompté lors des premières estimations par des spécialistes. Dans le premier rapport soumis par le tandem Mushtaq Oosman et André Bonieux de PwC, l’évaluation des avoirs de la clinique Apollo Bramwell, qui comprend 180 chambres, était de l’ordre de Rs 2,5 milliards. « We have estimated the enterprise value of BAHEL at Rs 2.5 billion. We have adjusted enterprise value for debts and non-operating assets to arrive at equity value of Rs 2 billion for a 100 % of equity in BAHEL. The effective stake of BAI on BAHEL is 89,14 % and this stake is valued at Rs 1,8 billion », avaient soutenu Mushtaq Oosman et André Bonieux en tant que Conservators dans leur premier Interim Report en date du 17 avril dernier.
Compression du personnel
Toujours dans ce même rapport, le principal problème de la clinique Apollo-Bramwell qui avait été diagnostiqué sur le plan de la profitabilité est le faible taux d’occupation, soit 55 % des lits disponibles. En sus de cela, la clinique traînait des pertes accumulées de plus de Rs 1 milliard sur les deux dernières années aussi bien que des emprunts de Rs 560 millions alors que « amounts due to related companies are mainly comprised of a payable to BA Investment amounting to Rs 200 million ».
Cette offre de rachat proposée par ce fonds d’investissement devra franchir un dernier obstacle avant toute conclusion du deal. Les autorités mauriciennes, qui sont déjà en présence du track record financier de ce groupe d’affaires, attendent une dernière clearance de nature financière avant de se prononcer sur ce choix.
Entre-temps, deux autres offres, qualifiées d’intéressantes, sont encore à l’étude. Dans les deux cas, les opérateurs concernés ne sont pas tentés par le rachat de l’immeuble Apollo-Bramwell, préférant la location tout en reprenant le business. Il n’est pas à écarter que le Special Administrator de la BAI Co (Mtius) Ltd et ses principaux Advisers de BDO soient appelés par la Financial Services Commission à poursuivre les négociations avec ces trois soumissionnaires en vue d’améliorer les offres quant à une éventuelle reprise de la clinique Rawat.
Toutefois, à ce stade des procédures, un problème considéré comme étant délicat a surgi. Tout semble indiquer que pour assurer la viabilité à long terme des opérations de la clinique, la compression du personnel s’avère nécessaire. Sur les quelque 750 en poste, le nombre d’employés surnuméraires est de l’ordre de 200 alors qu’un rapport de restructuration de la clinique remontant à mars dernier, soit à l’époque de la gestion par la BAI, avait recommandé la compression du personnel d’au moins 150. La précipitation des événements avec la révocation de la Banking Licence de la Bramer Banking Corporation Ltd dans la nuit du 2 au 3 avril dernier fait que le downsizing du personnel avait été renvoyé aux calendes grecques.
Préjudice aux intérêts des actionnaires
Avec la reprise d’Apollo-Bramwell, la restructuration du personnel remonte à la surface même si le ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, avait rassuré les syndicalistes de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP), Jane Ragoo et Reeaz Chuttoo, sur cette question de licenciement. La confirmation de cette éventuelle compression du personnel devra soulever des appréhensions parmi les employés avec la CTSP revenant à la charge auprès des autorités sur cette garantie contre la perte d’emplois dans les prochains jours.
Au chapitre des enquêtes, avec la triple arrestation et inculpation des membres du Credit Committee de la Bramer Banking Corporation Limited, le Central CID a franchi une étape majeure dans le dossier accablant du prêt de Rs 40 152 360 accordé à l’ancien Premier ministre pour l’acquisition du bungalow de Roches-Noires le 18 novembre 2010. L’acte d’accusation logé devant le tribunal de Curepipe contre Hassam Ahmode Mamode Nawaz Vayid, 77 ans, qui siège également sur le conseil de direction de trois banques offshore et d’une dizaine d’autres compagnies, et contre Yatemani Gujadhur et Shivananda Poolay Mootien, confirme que toutes les procédures pour l’octroi de ce prêt avaient été bouclées en moins d’une journée, soit avant 14 heures le 18 novembre 2010 comme révélé par Le Mauricien.
Cette accélération dans les démarches avait pour objectif de permettre au notaire Didier Maigrot de compléter l’acte d’achat du bungalow de Roches-Noires le même jour. Ce n’était pas le seul privilège accordé par la Bramer Banking Corporation Limited à l’ancien Premier ministre. Ce dernier a bénéficié de forfaits sur le taux d’intérêt sur ce prêt, 6,5 %, soit deux pour cent de moins que le Prime Lending Rate en vigueur. Le Central CID soupçonne que cette réduction dans les intérêts porte préjudice aux intérêts des actionnaires et des investisseurs de la Bramer Banking Corporation Ltd d’autant plus le remboursement de ce prêt n’a pas été effectué par Navin Ramgoolam au cours de ces cinq dernières années.
Le central CID est arrivé également à la conclusion que « the irrevocable Letter of Undertaking from BAI Co (Mtius) Ltd reharding the disbursement for the loan of Rs 40 152 360 to Dr Navindrachandra Ramgoomam to be utilized for the settlement of the bridging loan from the ban was no a guarantee to secure a loan ». À ce stade, le Central CID poursuit son enquête en vue de déterminer s’il y a d’autres interpellations que ce soit au niveau de la Bramer Banking Corporation Ltd ou de la BAI Co (Mtius) Ltd dans ce cas de Conspiracy to Defraud Shareholders and Investors of Bramer Banking Corporation sous l’article 109 (1) de la Criminal Code (Supplementary) Act.

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