EMPIRE RAWAT : BAI, come-back annoncé au CCID du COO Rajanah

Après une longue accalmie avec le report le 8 août dernier pour interrogatoire d’un des responsables du Financial Footprint de Rs 500 millions du groupe BAI dans le domaine de la presse, le front des enquêtes suite à l’écroulement de l’empire Rawat redevient « active ». Ainsi, le Chief Operating Officer du groupe BAI, présenté comme étant le bras exécuteur des « missions impossibles » de Dawood Rawat, Seemadree Rajanah, a fait son come-back au QG du Central CID en fin de matinée. Ce nouveau round d’interrogatoire sera axé sur les retombées de l’Audit Presentation du bilan financier du groupe BAI au 31 décembre 2010 animée en présence de Jean-Claude Liong, Senior Partner de KPMG, le 29 mars 2011, avec la participation des membres de l’Audit Committee du groupe de même que des Top Managers, dont les Rishi Sookdawoor et autres Swadeck Taher.
Avec cette nouvelle étape dans l’enquête du Central CID dans le cadre de l’opération Daylight Robbery, des membres du conseil d’administration de BAI Co (Mtius) Ltd and Related Entities, dont l’ancien Chief Executive Officer et Chairman Saleem Beebeejaun, devront se préparer à effectuer la montée des 23 marches menant à l’Interrogation Room des Casernes centrales dans les prochains jours. De son côté, la société d’auditeurs KPMG de Maurice n’est pas encore sortie de l’auberge. Avec les conclusions du rapport du Financial Reporting Council au sujet des Clean Audit Reports contestables de 2011 à 2014, KPMG peut s’attendre au pire, soit voir sa licence être révoquée par la Financial Services Commission, et au mieux écoper d’un Warning.
Depuis la mi-journée, la nouvelle convocation de l’ancien Chief Operating Officer du groupe BAI, qui a demandé son départ à la retraite pour le mois de septembre, signifie une relance de l’enquête criminelle sur le BAI Mega-Financial Scam avec un préjudice de Rs 23 milliards et le détournement d’au moins Rs 6 milliards au profit personnel de Dawood Rawat, homme d’affaires actuellement en fuite en France. Des premières indications disponibles, Seemadree Rajanah, un ancien directeur général de la Mauritius Duty Free Shop avant d’atterrir dans le Top Management du groupe BAI, sera confronté principalement aux principales conclusions de la BAI Audit Presentation de KPMG où la banqueroute de la BAI à partir de décembre 2010 est confirmée sur le plan comptable.
Découvert bancaire consenti
Seemadree Rajanah, qui a retenu les services de Me Imteeaz Mamojee, devra confirmer aux enquêteurs du Central CID sous la supervision de l’assistant commissaire de police Heman Jangi, actuellement en mission Top Secret à Vienne en Autriche, et probablement à Londres, de sa connaissance de la teneur des conclusions des auditeurs de KPMG, notamment que le groupe BAI était « in a deficit situation without the Rs 3,6 billion capital injection », sous la forme d’un découvert bancaire consenti par la banque BCBG le 31 décembre 2009, le dernier jour de l’année financière.
Dans cette même présentation, les auditeurs de KPMG se sont permis de s’interroger sur la validité de la « susbstance of the capital injection transaction – book entry ? » ou encore si « further capital injections of similar nature as above would be undertaken » en cas de « future losses ». KPMG est encore plus catégorique à l’effet que cette initiative « would not be sustainable for long term in view of losses from insurance business and non-realisable fait values and increase in deposits relating to Single Premiums (Super Cash Back Gold) would lead to increases costs in future ».
Pourtant en ce même mois de mars 2011, alors que l’écroulement de l’empire était plus qu’une évidence, la première d’une série de Board Resolutions était adoptée par le groupe BAI, avec Seemadree Rajanah apposant sa signature aux côtés de celles de Dawood Rawat et autres Saleem Beebeejaun, pour aller collecter des fonds sous forme de Bonds et autres Super Cash Back Gold en vue d’éponger des pertes enregistrées jusqu’ici et pour dissimuler la faillite du groupe. Cette première Board Resolution, qui porte la signature de Dawood Rawat, Saleem Beebeejaun, Seemadree Rajanah et Sanjiv Nuckchady, autorise une « proposal from the Management of BAS Holding to the local market for a total consideration of Rs 500 M in the company over an investment period of five and ten years respectively. The proceeds will be used to finance the existing losses and working capital requirements of the subsidiaries of the company ».
Pour le premier rendez-vous de cette nouvelle étape, les limiers du Central CID ont compilé toute la série de Board Resolutions et Minutes of Proceedings des réunions du conseil d’administration en vue confondre les Board Members et la série de Top Managers, qui ont déjà été avertis de se tenir prêts pour défiler aux Casernes centrales avec d’éventuelles inculpations provisoires sous la Companies Act par rapport à leurs responsabilités fiduciaires.
Prudence
À la mi-journée, aucune indication n’était disponible quant au rendez-vous fixé pour Saleem Beebeejaun, qui a été CEO et Chairman jusqu’en 2012. L’intérêt de l’interrogatoire du fils de l’ancien Deputy Prime Minister travailliste et neveu de Dawood Rawat est qu’il devra être en mesure de donner au Central CID une « Inside view of all the dealings » de Dawood Rawat avec les fonds détournés, dont le financement de Media Matrix Ltd et de Yukondale Ltd.
Il a été également impossible de confirmer si à un moment ou à un autre le Senior Partner de KPMG, Jean-Claude Liong, sera convoqué formellement au Central CID. Néanmoins, le sort de ce bureau d’auditeur devra être fixé dans le sillage du rapport du Financial Reporting Council. Intervenant lors du Question Time de mardi, le vice-Premier ministre, Ivan Collendavelloo, qui assure la suppléance au ministère des Services financiers, a été interpellé à ce sujet. Le député Reza Uteem a soutenu que « the law only gives power to the Financial Reporting Council to revoke licence or suspend or give warning », tout en réclamant des amendements à la loi pour durcir les sanctions dans des cas similaires.
De son côté, le back-bencher du gouvernement et comptable Sangeet Fowdar a réclamé la prudence par rapport aux sanctions. « I am really worried with this issue of KPMG, which is one of the Big Four companies internationally, and I anticipate that anything happening to this firm will have a direct impact on the economy of Mauritius directly, because Foreign Direct Investment will slow down and investors might be scared to come here », devait-il faire comprendre.

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