EMPLOI : Le recrutement sous le YEP suscite des interrogations

Une réorganisation du département de Career Guidance est nécessaire pour répondre au gros problème de « mismatch » entre l’offre et la demande sur le marché du travail. Tel est en tout cas l’avis de Radakrishna Sadien, de la State and Other Employees Federation, qui se demande également comment des emplois sous le Youth Employment seront créés. Il plaide de plus pour une chance égale à tous les jeunes.
La création de 2 000 emplois sous le Youth Empowerment Programme (YEP) est remise en question à la State and Other Employees Federation. Cette agence, dont l’objectif est de former et placer des jeunes en entreprise pour qu’ils acquissent de l’expérience, n’est pas habilitée à recruter, dit Radakrishna Sadien, président de la fédération. « Dans la fonction publique, c’est la Public Service Commission qui recrute. Le YEP va-t-il outrepasser la PSC ? » se demande-t-il. Pour ce dernier, c’est le secteur privé qui profitera de cette mesure car, dit-il, « il n’aura pas à créer de l’emploi puisque le YEP s’en occupera ».
Concernant les 7 200 postes annoncés dans la fonction publique, Radakrishna Sadien rappelle que le ministère du Service civil avait déjà fait une annonce dans ce sens l’année dernière. « Combien de ces 7 000 postes à pourvoir ont été remplis et combien de nouveaux ont été créés ? » s’interroge-t-il. Ce dernier dit noter également que des recrutements de pompiers, de policiers et d’éducateurs, notamment, sont annoncés, alors que rien n’a été dit sur le « supporting staff ». Ces derniers, rappelle-t-il, ont pourtant un rôle important à jouer dans la fonction publique.
Concernant le « mismatch » entre la formation des jeunes et la réalité du marché, Radakrishna Sadien est d’avis que le problème découle d’une mauvaise orientation professionnelle. « Le Career Guidance mérite une profonde réorganisation. Tout le problème de “mismatch” vient de là. » Il souhaite également que la National Employment Agency devienne une réalité. « Il faut prendre en considération tous ces jeunes qui terminent leurs études. Avec le Brexit, il y en a environ 2 000 qui reviendront bientôt d’Angleterre. Il faudra trouver du travail pour ces jeunes. » Et de préciser que « tout le monde doit avoir les mêmes chances », et « pas seulement ceux qui ont des connexions politiques ».
De son côté, Lall Deonath regrette que le Budget ne fasse aucune mention d’une réforme du National Remuneration Board (NRB). Selon lui, cette instance n’a pas les ressources nécessaires pour s’occuper des Remuneration Orders pour 30 secteurs. « Une réforme est nécessaire afin de lui permettre de fonctionner comme le PRB, pour le bien des travailleurs du secteur privé. » Sans cela, ajoute-t-il, ces derniers continueront à attendre 10 à 20 ans, et parfois plus, pour une révision du Remuneration Orders de leur secteur.
La fédération est également critique envers le maintien de la Corporate Tax à 15%. « Depuis que cette taxe a été ramenée de 30% à 15%, les patrons ont fait suffisamment de profits et augmenté leurs employés. ». La fédération souligne également que ces 15% correspondent à la taxe payée sur la TVA. « Un employé paye 15% de TVA sur les produits qu’il achète et son patron, qui fait des profits, paye le même barème pour son business. » Pour Radakrishna Sadien, c’est la classe moyenne qui va une nouvelle fois « souffrir » après ce Budget. « Il y a eu des mesures pour l’extrême pauvreté, mais rien pour elle », observe-t-il.

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