Employabilité des jeunes : quand les diplômes ne suffisent pas…

Le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, vient d’annoncer, dans le dernier exercice budgétaire, plusieurs mesures visant à améliorer l’employabilité des jeunes, notamment en développant chez eux des “soft skills”, lesquels font cruellement défaut à entendre les employeurs.

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« La discipline et l’engagement font défaut. Très souvent, le jeune peut avoir des qualifications mais il n’a pas été préparé pour affronter les défis au travail », souligne Pradeep Dursun, Chief Operating Officer de Business Mauritius. Il estime qu’il y a « toute une préparation à faire pour permettre aux jeunes d’entrer dans le monde du travail ». Roland Dubois, ex-Training Officer au ministère du Travail, relève pour sa part que « les jeunes arrivent sur le marché du travail en ne maîtrisant pas les compétences de communication, le travail en équipe et les “problem solving skills”, entre autres ».

D’où la nécessité de la série de mesures de formation en vue d’une meilleure employabilité. Malgré les critiques à l’encontre du YEP auquel il a contribué, Roland Dubois martèle que ce programme a été un succès, 95% de ceux ayant complété leur stage ayant été embauchés. Radhakrishna Somanah, directeur général de l’Université des Mascareignes, invite, lui, à « suivre le modèle de l’UDM, qui est un modèle qui marche », ajoutant : « On produit des gradués qui sont prêts à contribuer au développement socio-économique du pays. »

ROLAND DUBOIS (Ex-consultant au ministère du Travail):

« Le Youth Employment Programme a été un succès »

Le Premier ministre a axé son discours budgétaire sur l’amélioration de l’employabilité des jeunes et a annoncé Rs 1 Md pour aider quelque 14 000 sans emploi. Qu’est-ce qui dit que ces mesures fonctionneront mieux que le YEP ?
Aucune part dans le Budget n’a-t-il été mentionné que le Youth Employment Programme (YEP) n’a pas fonctionné. D’ailleurs, le YEP fait partie de ce projet d’amélioration de l’employabilité des jeunes. Le YEP a été lancé en janvier 2013 et depuis il a réussi à placer plus de 20 000 jeunes qui étaient au chômage dans une entreprise. Et justement pour aider à développer l’entreprise. Qui dit mieux ?

Vous étiez parmi ceux qui ont aidé à lancer le YEP en 2013. Or, bien des jeunes n’ont pas trouvé d’emploi au terme de leur stage et 7 000 inscrits n’avaient même pas eu un stage. D’où venait le problème ?
Laissons les faits parler d’eux-mêmes. En juin 2017, quatre ans après son lancement, on avait jugé nécessaire d’avoir une évaluation de ce programme pour mieux jauger son efficacité. Donc, une étude a été conduite auprès des employeurs qui ont pris des stagiaires sous le YEP. Les résultats de l’étude ont démontré que presque tous les jeunes qui s’étaient investis et avaient complété leur stage dans son intégralité, dans la durée, soit une année de stage en entreprise comme stipulé par le programme, se sont vus offrir un emploi. Donc on ne peut pas ne pas être satisfait. Au fait, les résultats de l’étude nous ont montré clairement que 95% des jeunes qui ont complété leur stage d’une année (pour développer leurs compétences d’employabilité) ont eu un emploi permanent. Bien sûr, tous les jeunes n’ont pas complété leur stage dans son intégralité pour plusieurs raisons et dépendant des secteurs et aussi de leur niveau d’éducation.

A-t-on fait une étude pour identifier ces raisons ?
Le YEP a été un succès. Les chiffres sont là pour le démontrer. Plus de 20 000 jeunes, ce qui représente 74% des jeunes qui se sont enregistrés ont été placés en cinq ans et 95% de ceux qui ont complété leur stage d’une année comme prévu ont été embauchés. A Maurice, tout le monde a tendance à critiquer sans vraiment connaître les faits.

74% des jeunes qui se sont enregistrés ont été placés en cinq ans. Qu’en est-il des 26% restants ? Pourquoi n’ont-ils pas trouvé de stage ?

C’est l’employeur qui choisit. Tout dépend de ses besoins. Il se peut que quand l’employeur envoie ses “requirements”, le YEP envoie une liste de personnes mais au final, c’est l’employeur qui choisit. Peut-être le jeune n’a-t-il pas le profil voulu. Ou bien que l’employeur les appelle pour une entrevue mais ils ne se présentent pas ou ne se montrent pas intéressés ou ont déjà trouvé un emploi.

Pensez-vous que le nombre d’employeurs qui participent au YEP est insuffisant ?
Plus de 2 300 employeurs ont participé au programme YEP, ce qui est très satisfaisant. Bien sûr qu’on aurait aimé que tous les employeurs de Maurice y participent.

70% des stagiaires du YEP ne sont pas allés jusqu’au bout de leur formation ? Étaient-ils découragés ?
L’étude a démontré que 54% des jeunes (30% dans le secteur de l’informatique et 23% dans le commerce), placés en entreprise, n’étaient pas allés au bout de leur stage. Au fait, 62% des diplômés ont complété leur stage en entreprise et seuls 42% n’ayant pas de diplôme l’ont fait. Au fait c’est un phénomène courant dans un système d’apprentissage en entreprise. Les raisons avancées sont qu’ils ont trouvé un meilleur emploi (31%) ou ont décidé de poursuivre des études plus poussées (14%).
Par contre, 25% des jeunes qui ont abandonné leur stage en chemin l’ont fait sans avoir au préalable informé leurs employeurs. C’est un comportement à être découragé. Le secteur des TIC et celui du commerce sont les secteurs les plus concernés. Mais je dois ajouter que tout stage, pourvu qu’il soit d’une durée significative, a contribué au développement de certaines compétences chez les jeunes.

Le ministre a annoncé l’introduction du Youth Service Programme (YSP) pour les 17-25 ans. Le but est de développer leur esprit d’équipe, la discipline, le sens de la communication et de l’éthique… Est-ce que ces qualités font défaut chez les jeunes?
Tout à fait. Durant la mise en œuvre du programme, on a noté que les jeunes arrivent sur le marché du travail dépourvus de ce qu’on appelle les compétences d’employabilité. Indépendamment de leurs qualifications académiques ou vocationnelles, ils ne maîtrisent pas les compétences de communication, le travail en équipe, les langues du business, la discipline, le respect des autres, le “problem solving skills”, entre autres. C’est pourquoi on avait monté un programme de formation d’une semaine en compétences d’employabilité en 2014 et environ 900 jeunes en ont bénéficié. On avait vu une transformation de ces jeunes après cette formation et leur témoignage faisait foi.

Le PM a annoncé que le YEP prendra désormais des jeunes ayant terminé leur HSC mais qui n’ont pas d’emploi. Votre opinion…
Le YEP a été lancé pour rendre les 16 à 35 ans employables. Le critère d’éligibilité est uniquement l’âge et une durée de chômage d’au moins 30 jours au jour de l’enregistrement pour le YEP. Une analyse plus poussée démontre que le pourcentage de diplômés est passé de 19% à la première année du lancement à 23% récemment. Le nombre de ceux ayant un HSC a aussi augmenté de 28% à 33%. Pour les diplômés, le pourcentage a été plus ou moins stable avec un pourcentage de 5%. Par contre le nombre de jeunes avec une qualification de SC et moins a bien diminué, passant de 22% à 19% pour ceux ayant un SC et de 22% à 16% pour ceux ne possédant pas un SC. D’après le budget, le YEP serait restreint a ceux ayant un minimum de HSC, donc je suppose que les diplômés sont inclus. Peut-être qu’il n’a pas été assez explicite. Attendons voir de plus amples détails. Mais cela aurait été mieux que ceux ne possédant pas le HSC soient orientés vers les programmes de formation dispensés sous le National Skills Development Programme (NSDP).

RADHAKRISHNA SOMANAH
(directeur général de l’Université des Mascareignes):

« Le taux d’employabilité des jeunes de l’UDM est presque de 100% »

Dans son discours du Budget, le ministre des Finances a mis l’accent sur l’amélioration de l’employabilité des jeunes. Comment accueillez-vous la série de mesures en ce sens ?

L’Université des Mascareignes existe depuis 2012, suite à une fusion entre l’Institut supérieur de Technologie de Camp Levieux et le Swami Dayanand Institute of Management de Pamplemousses. Les deux instituts avaient comme vocation de produire des diplômés (deux ans) avec une insertion professionnelle rapide. Pendant plus de vingt ans, donc, ils avaient cette philosophie d’“assistantship” comme en Allemagne ou d’alternance comme c’est connu en France, qui consiste à produire des diplômés ready for the market. Il n’y a pas de “mismatch” entre les diplômés qu’on a produits pendant plus de vingt ans et les besoins du marché du travail. En 2012, on a gardé cette philosophie et on a eu un accord avec l’Université de Limoges pour délivrer aussi des licences.

Vous voulez dire que les jeunes qui sortent de l’UDM sont entièrement prêts pour le travail ?

Le taux d’employabilité est presque de 100%.

Comment l’UDM produit-elle justement des jeunes qui soient employables ?

C’est notamment à travers des stages industriels qui commencent à partir de la deuxième année. C’est vrai que cela existe dans d’autres universités mais ici on met beaucoup d’accent là-dessus. C’est un module séparé où les étudiants ont suffisamment de temps pour connaître le marché du travail, de développer les “soft skills” et de permettre aux employeurs de mieux les connaître. La majorité des étudiants trouvent effectivement de l’emploi là où ils ont fait leur stage industriel.

Avez-vous des statistiques ?

C’est très près de 100%. Dans certains cas même, les étudiants ont une promesse de travail dès la deuxième année. Dès qu’ils terminent leur licence, ils sont embauchés.

Y a-t-il parfois des ruptures de promesse ?

Non. Le modèle de l’UDM est un modèle qui marche. On n’a pas ce souci de produire des « gradués chômeurs ». On produit des diplômés qui sont prêts à contribuer au développement socio-économique du pays. Pour continuer à le faire, on doit évoluer en termes d’équipements, de laboratoires, d’ordinateurs, en termes de facilités pour les étudiants. Si on a le soutien du gouvernement, on y parviendra. Cette année, on a innové en suivant les tendances internationales : deux universités ou plus se regroupent pour miser sur les ressources humaines et les facilités que l’on a. Nous sommes chanceux que le “chairperson” de notre conseil d’administration et moi-même soyons membres actifs de l’AUF (Agence universitaire de la Francophonie) qui regroupe environ 800 universités dans une centaine de pays. Nous avons déjà créé deux consortiums : Université de Limoges/Université de Diego (Madagascar) et Université de La Réunion /UDM. Si tout se passe bien, cette année on lancera un Masters en Efficacité énergétique et Développement durable. On a déjà effectué une étude du marché et cela a beaucoup d’importance pour Maurice et les îles d l’Océan Indien. Il y a aussi une licence en Traitement d’eau.

Quels sont ces secteurs où ces jeunes trouvent facilement de l’emploi en sortant de chez vous ?

Engineering (électrique, mécanique et civile), finances, secteur bancaire, Comptabilité et ressources humaines.

Vous avez donc une bonne collaboration avec les entreprises du privé qui recrutent vos étudiants ?

Vu que cette philosophie de formation à l’employabilité a existé depuis longtemps, il y a une très bonne entente entre les chargés de cours de l’UDM et le secteur privé. Bien souvent, les CEO des compagnies nous contactent directement pour chercher des diplômés. Par exemple, il y a deux mois, deux compagnies informatiques nous ont contactés pour des “fresh graduates” en informatique. On n’a malheureusement pas pu envoyer de fiches car tous les potentiels candidats avaient déjà eu une promesse d’emploi. Je pense donc que c’est un modèle qui marche à Maurice et qu’on devrait élargir pour résoudre beaucoup de problèmes de sans-emploi. On a aussi un accord avec la MEXA pour des “Dual Training Programs”. Ce sont des “short courses” d’une année ou deux et c’est exactement ce qu’on a en France et en Allemagne. L’étudiant passe trois jours à l’université et trois jours en entreprise.

Les entreprises qui les emploient sont des entreprises reconnues ?

Oui ! Il y a une histoire d’amour entre l’UDM et les CEO des entreprises. Il y a aussi des représentants des employeurs, surtout du privé, qui sont membres de notre conseil d’administration. Ils nous conseillent, font des suggestions constructives, par exemple, pour introduire de nouveaux modules. On est à l’écoute.

En général, s’agissant du problème de chômage des jeunes, pensez-vous que le marché saturé peut être une des raisons ?

Je ne pense pas. Je pense qu’il y a différentes formes d’intelligence. Ici, nos étudiants n’arrivent pas toujours avec d’excellents résultats du HSC. Notre système avec les examens de Cambridge produit des jeunes avec une certaine forme d’intelligence. Par exemple, à l’UDM, le doyen de la faculté d’Engineering termine son doctorat axé sur d’autres formes d’intelligence. Cela ne veut pas dire que quand ils n’ont pas eu de bons résultats en HSC, les jeunes sont fichus pour la vie. Ils sont employables et font bien dans leur travail.

Le ministre a annoncé le Youth Service Programme pour développer l’esprit d’équipe, la discipline, le sens de la communication et de l’éthique chez les jeunes. Est-ce à dire que vos étudiants ont déjà ces qualités ?

Non, ils ne sont pas parfaits. On essaie autant que possible d’aller dans cette direction. Je pense que c’est une bonne décision pour les jeunes. Les types de métiers vont changer dans quelques années. Il est donc aussi important de former les jeunes aux métiers du futur. Certains secteurs apportent une révolution dans les pays développés : Big Data, Machine Learning, Intelligence artificielle, Blockchain, cryptographie, Fintech. Ceux-ci n’ont pas vraiment démarré à Maurice mais je suis content que le Budget en fasse mention. Si on n’est pas visionnaire, on ratera le bus. On ne peut donc pas continuer avec les mêmes cours dans les universités mais tenir compte des secteurs émergents.

PRADEEP DURSUN (Chief Operating Officer de Busines Mauritius):
« Souvent, les jeunes pas préparés à affronter les défis au travail »

Dans son discours du Budget, le ministre des Finances a mis l’accent sur l’amélioration de l’employabilité des jeunes. Comment accueillez-vous la série de mesures en ce sens ?

Définitivement, il y a un signal très fort concernant le volet emploi et Emploi des Jeunes en particulier. Dans le Budget, on le souligne clairement : il faut améliorer les compétences des chercheurs d’emploi, en particulier les jeunes qui n’ont pas l’expérience du monde du travail. Déjà, il y a des schemes existants tels que le YEP. Maintenant, il y a une petite évolution avec le “Youth Service Program” (YSP) annoncé dans le Budget. C’est un composant qu’on souhaitait ajouter dans le “National Skill Development Program” (NSDP) qui vise essentiellement à équiper les jeunes, qui n’ont pas de diplôme, surtout en soft skills. C’est-à-dire, comment travailler en équipe, la discipline, l’éthique… Beaucoup de jeunes pèchent par manque de préparation. On parle souvent de “skills mismatch”. C’est vrai. Mais, il y a toute une préparation qu’on doit faire pour permettre aux jeunes d’entrer dans le monde du travail. Très souvent, un jeune peut avoir des qualifications mais il n’a pas été préparé pour affronter les défis au travail. Surtout, si on est jeune, on n’a pas beaucoup de compétences, on est doublement pénalisé. Le YSP est destiné à ces jeunes. On prend les devants pour les aider à affronter le monde du travail. Ce volet “softskills” peut être considéré comme des “lifeskills”.

Pour le secteur privé, les “softskills” font défaut chez les jeunes ?

Ce qu’on a remarqué, c’est que le NSDP donne déjà des résultats très probants. À ce jour, 1 300 jeunes ont déjà été formés. Le taux de réussite des jeunes qui entrent dans le programme et qui restent dans l’entreprise, est d’environ 80%. Dans le passé, des jeunes se sont inscrits au programme, ont commencé à suivre mais se sont par la suite désistés pour différentes raisons : manque de “softskills”, d’accompagnement, d’encadrement mais aussi tout ce soutien qu’il faut donner à ces jeunes. Parfois, ils ne voient pas la nécessité d’assister à une formation tous les jours. Ils s’absentent deux jours sur cinq. Cette attitude, cette discipline, cet engagement font défaut… Il y a aussi des jeunes qui ont d’autres visées. Travailler dans le privé, c’est un passage pour eux. Leur but, c’est de trouver un emploi dans le gouvernement. Il y a parfois des parents qui encouragent les jeunes à attendre de trouver un emploi dans le gouvernement. C’est quelque chose de très prononcé en termes de “feedbacks” reçus.

Rappelez-nous la contribution de Business Mauritius dans l’employabilité des jeunes ?

Business Mauritius est une association de 1 200 membres dans tous les secteurs d’entreprises de toutes les tailles. A ce jour, nos membres emploient environ 130 000 -140 000 employés dans le privé. Dans les comités de pilotage au niveau du ministère de l’Education, du Travail et le HRDC, Business Mauritius se fait le porte-parole des employeurs. Nous veillons à ce que les problématiques et les demandes des employeurs soient prises en considération. Dans la plupart des “schemes”, YEP, NSDP, Dual Training Program, Back to Work etc., il y a la contribution des employeurs du privé. Constamment, nous demandons à nos membres de participer à ces programmes et nous nous assurons que nos membres y participent dans les meilleures conditions. La contribution du privé à travers Business Mauritius est très établie. On est, en outre, présent dans les “Consultative Committees” des universités et à travers les échanges, nous disons quelles sont les filières d’études, les compétences requises par nos entreprises.

Quels sont les secteurs qui émergent ?

Tout ce qui a trait aux nouvelles technologies, les TIC, “Computer Science”… Aujourd’hui, quand on parle de l’avenir du monde du travail, on parle de numérisation, d’intelligence artificielle, Fintech, finances internationales, mais aussi le “caring industry”, avec le vieillissement de la population. L’hôtellerie reste un secteur qui attire les jeunes. Mais on a ce potentiel de régénérer la population des travailleurs dans tous les secteurs et de se moderniser. On a besoin de cette main-d’œuvre qualifiée.

Donc, si aujourd’hui, il y a autant de jeunes chômeurs, c’est qu’au niveau des “soft skills”, il y a une lacune ?

Dans la mise en place de tous ces “schemes”, il y aura la nécessité d’avoir un registre national concernant la gestion du chômage à Maurice. Aujourd’hui, nous avons différentes institutions malgré une institution phare au ministère de l’Emploi qui collecte des informations sur les demandeurs d’emploi. Or, nous n’avons pas des données claires du nombre exact de chercheurs d’emploi. Une personne peut être fichée sur le registre alors qu’elle a déjà trouvé de l’emploi et que son statut n’a pas été modifié. Avec la mise en place des mesures annoncées dans le Budget, on gagnerait à mettre de l’ordre dans ces relevés. Les chercheurs d’emploi sont de deux types : ceux qui n’ont jamais travaillé après l’école et ceux qui sont déjà employés mais qui cherchent un autre emploi. Il faut bien faire la distinction entre les deux. On est en train de chercher 14 000 jeunes pour ces “schemes”. La mise en place de ces “schemes” nous permettra de savoir combien de chômeurs nous avons. Souvent, on peine à trouver de véritables chômeurs. Est-ce que les chiffres sont réels ou pas ? Ce qui manque aujourd’hui, c’est une cartographie des chômeurs.

Une entreprise peut donc contacter une personne dont le nom est fiché sur le registre des chômeurs alors que la personne a déjà un emploi ?

Nous avons plusieurs cas comme cela. Des entreprises ont cherché la liste des chômeurs et quand on écrit à ces personnes, 50% ne répondent pas, 15% des personnes viennent. Nous avons connu plusieurs cas où les entreprises peinent à trouver de véritables chômeurs, de véritables chercheurs d’emploi. Il faudrait une réactualisation continue de la liste des chercheurs d’emploi. Les divers départements des ministères devraient travailler en complémentarité.

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