En prévision des tripartites : 2 salariés sur 3 avec moins de Rs 15 00 par mois

De 2016 à 2018, le coût du panier de la ménagère a augmenté de Rs 3 600, pour se rapprocher de la barre des Rs 30 000 par mois

- Publicité -

Les profits nets des Top 10 Companies ont presque doublé de 2015/16 à 2017/18, passant de Rs 7,2 milliards à Rs 13,6 milliards

La réunion de jeudi, présidée par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, dans le cadre des consultations tripartites verra les différents partenaires sociaux en découdre sur le quantum de la compensation salariale, qui devra être payée à partir du 1er janvier prochain. Avec un taux d’inflation sous la barre des 5%, soit 3,3%, le patronat, sous l’égide de Business Mauritius, a affiché ses couleurs pour une No-Compensation, d’autant plus que depuis le début de cette année, le Minimum Wage de Rs 9 000 par mois a été introduit. Par contre, les syndicalistes devront mettre à profit le contexte pré-électoral pour tenter d’obtenir un quantum de compensation salariale, susceptible de satisfaire les salariés. Dans cette perspective, les syndicalistes de la General Workers Federation, menés par Ashok Subron, comptent décortiquer la performance des différents secteurs pour faire la démonstration que l’économie dispose de la “capacity to pay an adequate salary compensation” en se basant sur une série de données réclamées du ministère des Finances.
Avant d’entrer dans une analyse des profits réalisés par les opérateurs dans les divers secteurs économiques, les indicateurs font voir qu’au cours de ces trois dernières années, le coût du panier de la ménagère a augmenté de quelque Rs 3 600. Ainsi, les Findings du Household Budget Survey révèlent que pour 2018, le Cost of the CPI Basket est de Rs 29 800, soit près de Rs 30 000, contre Rs 26 200 en 2016, passant à Rs 28 820 l’année dernière. Ces chiffres émanent du ministère des Finances suite à une demande formelle soumise du syndicaliste.

La situation de l’autre côté du tableau démontre que la moyenne des salaires est de Rs 18 400, avec toutefois la précision que ce chiffre remonte à 2017. L’on notera qu’une moyenne de deux salariés sur trois touche moins de Rs 15 000 par mois en 2018. Des 288 600 employés avec des salaires sous la barre des Rs 14 000 par mois, la grosse majorité travaille dans le privé, soit 249 400 contre 9 200 dans le secteur public. Sur les 462 860 salariés recensés à Maurice, secteurs public et privé confondus, la répartition des salaires mensuels est la suivante :
Une ardoise de quelque Rs 50 milliards
Force est de constater qu’au plus haut de l’échelle salariale, c’est-à-dire des rémunérations de plus de Rs 100 000 par mois, l’on retrouve 5 830 employés, soit dans la proportion d’un pour cinq en faveur des employés du secteur privé. Avec la moyenne de Rs 18400 par Income Earner et un ratio de 1,4 pour le nombre de salariés par ménage, autrement dit des revenus moyens de Rs 25 760, un trou de Rs 4 000 doit être comblé à chaque fin de mois, vu que l’Average Monthly Housdehold Expenditure pour un ménage type de 3,4 personnes est de Rs 29 800, ouvrant les débats en vue de la nécessité d’une compensation de rattrapage pour ceux au bas de l’échelle.

Une autre série de données devant alimenter les échanges lors de la réunion de jeudi concerne la performance financière des compagnies. Les informations disponibles officiellement confirment la progression de la Corporate Tax, passant de Rs 9,8 milliards à la fin de 2015 pour atteindre les Rs 12,4 milliards en 2017/18. Les compagnies générant un chiffre d’affaires supérieur à Rs 50 millions ont contribué à la Mauritius Revenue Authority la somme de Rs 5,7 milliards, dont Rs 1,4 milliard en provenance du secteur bancaire, Rs 1,2 milliard du commerce, Rs 394 millions des sociétés de télécommunications, Rs 250 millions du secteur foncier et immobilier et Rs 250 millions des Offshore Management Companies.

Par ailleurs, les profits réalisés par les 10 Top Companies de Maurice ont presque doublé en trois ans, de Rs 7,2 milliards en 2015/16 à Rs 13,6 milliards en 2017/18. Le chiffre d’affaires de ce groupe de compagnies a passé la barre des Rs 100 milliards pour la première fois cette année avec des dividendes de Rs 3,5 milliards distribués à leurs actionnaires. Par contre, quand la performance des 50 Top Companies est intégrée à l’analyse, se font sentir des profits nets de Rs 25,4 milliards en 2017/18, quelque Rs 5 milliards de plus qu’en 2015/16 sur un Turnover de Rs 225,5 milliards.

Le Global Business Sector, qui se retrouve avec une ardoise de quelque Rs 50 milliards auprès des banques à la fin d’octobre dernier, détails disponibles auprès de la Banque de Maurice, présente également un intérêt particulier en vue des négociations tripartites. A la même période, le nombre d’entités détenant la GBC 1 Licence est de de 11 693 avec 9 675 opérant sous le régime de la GBC 2 Licence, alors que le nombre d’employés dans le Global Business Sector n’est que de 2 144, dont quelque 600 étrangers sous contrat. Les impôts perçus dans la filière de la GBC 1 est de Rs 4,5 milliards en 2017/18, soit Rs 500 millions de plus qu’en 2015/16.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -