ENQUÊTE À REBONDISSEMENTS : 43 mois après, l’ombre de Michaela Harte hante l’ex-Legends Hotel

Un peu plus de 43 mois après le meurtre de l’institutrice irlandaise Michaela Harte, âgée de 28 ans, dans la chambre 1025 de l’ex-Legends Hotel à Grand-Gaube, de nouveau rebondissements sont à prévoir dans la nouvelle enquête policière suite à l’acquittement aux Assises de deux accusés, Sandip Moonea et Avinash Treebhoowon. Le rapport d’ADN soumis par le Pr Christian Doutremepuich, expert agrée en Cour de Cassation en France et affecté au laboratoire d’Hématologie médico-légale de Bordeaux, soumis aux autorités mauriciennes depuis la fin de l’année dernière, est au centre des consultations et des exercices de vérifications sur la Scene of Crime même, 43 mois après le crime qui a secoué l’industrie hôtelière mauricienne.
À ce stade, pas moins de quatre suspects demeurent dans le viseur des limiers de la cellule spéciale au Central CID, menée par le surintendant Yashdev Callee et sous la double supervision des assistants commissaires de police, ACP Pregassen Vuddamalay et Heman Jangi. Mais les sources officielles, approchées pour des confirmations au sujet des développements dans ce High Profile Case, se montrent extrêmement avares de commentaires vu le caractère extrêmement délicat des « fresh and compelling evidence » susceptibles de justifier la réouverture du procès pour le meurtre de l’institutrice irlandaise, assassinée alors qu’elle était en lune de miel le 10 janvier 2011.
Le dernier élément tangible, confirmant qu’un dénouement est quasi imminent dans la nouvelle enquête, ordonnée après le Collapse en juillet 2012 aux Assises du dossier à charge piloté par la Major Crime Investigation Team (MCIT), se révèle être une importante opération scientifique sous la supervision du Pr Doutremepuich dans l’enceinte de l’ex-Legends Hotel à Grand-Gaube. Cet exercice s’est déroulé jeudi. Des éléments du Central CID, du Scene of Crime Office (SOCO) et du Forensic Science Laboratory (FSL) ont passé presque une journée à l’hôtel pour se consacrer à des dernières vérifications physiques sur les lieux du crime à des confirmations de la teneur des dépositions de témoins, qui avaient déjà été auditionnés dans le cadre de la réouverture de l’enquête.
L’objectif de ce come-back des enquêteurs du Central CID à l’ex-Legends Hotel est de corroborer les conclusions des analyses d’ADN menées dans le Laboratoire d’Hématologie médico-légal de Bordeaux l’année dernière. D’autres sources concordantes avancent que le déploiement de jeudi avait été précédé par plusieurs visites policières à l’hôtel depuis le début de la semaine. Toutefois, aux Casernes centrales, toute information au sujet du dossier du meurtre de Michaela Harte est verrouillée en raison de l’enjeu. Le mot d’ordre motus et bouche cousue est suivi à la lettre
Dans la conjoncture, l’un des rares éléments vérifiables et vérifiés est la présence physique du Pr Doutremepuich dans les locaux du Central CID et des consultations, qui se succèdent à un rythme accéléré en fin de semaine. Avec le rapport établi suite à la forte présence policière à l’hôtel et notamment sur le dernier parcours emprunté ente le restaurant et la chambre 1025 par la victime peu avant le meurtre ce lundi 10 janvier 2011, soit au lendemain de son arrivée à l’hôtel, les responsables du Central CID en collaboration avec l’expert français en ADN, devront mettre au point le profil des suspects potentiels en vue d’instituer un nouveau procès aux Assises.
À ce jour, quatre suspects auraient été identifiés suite aux prélèvements et analyses d’ADN. Pour les besoins de cette enquête post-Assises, la police a procédé au prélèvement de quelque 350 swabs pour des analyses scientifiques approfondies en laboratoire et a consigné la déposition de 38 témoins avec au moins 68 autres, principalement des employés d’hôtel participant à des reconstitutions des faits.
Depuis la fin de la semaine, les autorités font l’inventaire des faits, qui pourraient faire partie de l’arsenal d’arguments pour soutenir la thèse de « fresh and compelling evidence », justifiant un nouveau procès, attendu non seulement par les proches de la victime en Irlande mais également par les autorités politiques au plus haut niveau de ce dernier pays.
Autrement, l’enquête sur le meurtre de Michaela Harte risque d’être classée dans la même catégorie des célèbres Cold cases comme l’agression sexuelle et le meurtre de la jeune étudiante Nadine Dantier à sa descente de bus à Albion en juin 2003…

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