ENQUÊTE À REBONDISSEMENTS : C’est parti pour le campement de Roches-Noires

Depuis ce matin, c’est le branle-bas de combat dans l’enceinte des Casernes centrales. Des hommes du Central CID sous la supervision de l’assistant-commissaire de police Heman Jangi sont en effet sur le qui-vive avec la réouverture officielle d’une enquête délicate à deux têtes, en l’occurrence le cambriolage rapporté au bungalow de l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, à Roches-Noires dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011 – où il avait été question d’un butin allégué comprenant une montre Rolex d’une valeur inestimable – et aussi le « suicide » d’Anand Kumar Ramdony en détention au poste de police de Rivière-du-Rempart aux petites heures du matin le 30 juillet de la même année. Anand Kumar Ramdony avait été appréhendé dans le cadre d’une enquête pour une affaire de montre volée. À la mi-journée, des escouades de membres du central CID étaient retournées aux Casernes centrales avec deux personnes pour des besoins d’une nouvelle audition avec la réouverture de cette enquête sous haute tension suivie de très près par le nouveau gouvernement de l’Alliance Lepep.
À ce stade, le Central CID se montre très discret quant au déroulement de cette enquête confiée au surintendant Yashdev Callee, avec pour proches collaborateurs l’assistant-surintendant de police Seeballuck et le chef inspecteur Rughoonundun. Jusqu’à 14 heures, aucune confirmation officielle de l’identité des deux premiers protagonistes, qui sont entendus et confrontés avec les nouveaux éléments qui ont surgi dans l’affaire du campement de Roches-Noires.
Les seules indications recueillies de sources officieuses sont que l’un des deux serait le gardien du bungalow de Navin Ramgoolam, dont la valeur est de Rs 41 millions, et l’autre, un caporal à la retraite, qui aurait été présent quand les Statements consignés juste après le cambriolage allégué. Un autre gardien du campement, qui intéresserait les hommes de l’ACP Jangi, est déjà mort, selon les vérifications préalables avant le démarrage de l’opération de ce matin.
Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien indiquent que lors de cette étape, tous les protagonistes ou encore officiers de police, qui ont été parties prenantes des Statements enregistrés en juillet 2011. Outre les deux personnes de la mi-journée, d’autres sont attendues aux Casernes centrales dans les prochaines heures. Aucune des sources approchées n’a voulu ajouter de détails supplémentaires par rapport au programme de travail, sauf la conformation formelle que l’enquête sur le cambriolage du campement de Roches-Noires et du suicide présumé du détenu Anand Kumar Ramdony a été rouverte formellement, avec des développements à venir.
Le Central CID soupçonne un “Cover Up Mastermided” au très haut niveau dans les incidents survenus à Roches-Noires le 3 juillet 2011. Officiellement, l’homme d’affaires Rakesh Gooljaury, l’entrepreneur derrière la SICOM Tower à Ébène au coût de Rs 500 millions, a allégué à la police qu’il était seul au bungalow de Navin Ramgoolam quand, à 1h20 du matin, il a été surpris par un cambrioleur. Ce dernier aurait emporté Rs 20 000, même si les rumeurs les plus persistantes à l’époque avaient fait état du vol d’une montre Rolex de très grande valeur.
La relance de cette enquête, trois ans et demi après les faits, a comme objectif de démontrer que la version de Rakesh Gooljaury est montée de toutes pièces et qu’il y avait d’autres personnes, notamment d’importantes personnalités, présentes à ce bungalow. Le tournant de cette nouvelle enquête devrait être l’interrogatoire “Under Warning” du même Gooljaury avec, à la clé, une inculpation provisoire pour le délit de “Conspiracy to a Wrongful Act” ou encore sa décision de collaborer ou non avec le Central CID.
Dans le cadre de cette nouvelle séance d’interrogatoire, les appels téléphoniques donnés ou reçus sur le téléphone cellulaire de Rakesh Gooljaury sont d’une importance capitale pour la suite de l’enquête. Dans la même foulée, la version des faits de l’ancien Premier ministre à l’effet qu’il n’était pas présent sur les lieux au moment des faits sera également mise à rude épreuve.
Aux Casernes centrales, on indique que, dans tous les cas de figure, le dossier du cambriolage du campement de Roches-Noires est suivi en parallèle d’un nouveau Probing dans les circonstances du décès en cellule policière d’Anand Kumar Ramdony, interpellé pour une affaire de montre… L’enquête se poursuit.

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