ENREGISTREMENT DE 4H22 ET 29S : L’axe Pravind Jugnauth/ Sattar Abdoula  étalé

Un enregistrement des échanges entre l’ex-Chairman Emeritus de BAI, Dawood Ajum Rawat, de Swadeck Muhammad Taher, le Mastermind du groupe, et de Sattar Hajee Abdoula, ancien administrateur de BAI, jette un éclairage sur des tractations en avril 2015. Cette bande  d’une durée de quatre heures 22 minutes et 29 secondes confirme un projet de deal entre le gouvernement et Dawood Rawat en vue de mettre un terme à ce scandale. Swadeck Taher et Sattar Abdoula avaient fait le déplacement en France pour tâter le pouls de Dawood Rawat à ce sujet. Toutefois, cet enregistrement met aussi en relief l’axe Pravind Jugnauth/Sattar Abdoula et un intérêt suivi et personnel de l’actuel Premier ministre, Pravind Jugnauth. A son retour de mission de l’Inde, il devrait être confronté aux propos tenus par Sattar Abdoula à son sujet, il y a deux ans de cela, au plus fort de la crise BAI.
Mais en quoi consistait le projet d’accord. Dès ses premières paroles, Sattar Abdoula déclare : « I spoke to government and they want to make a deal. They have their own ideas of what you have taken. They have their own ideas about what you own outside Mauritius » Mais devant les écarts de Swadeck Taher, Sattar Abdoula se montre intraitable. Presque à la 20e minute de la conversation, l’on entend Sattar Abdoula dire en guise de rappel à l’ordre: « We are here to find a solution not to create more problems  »
Presque tout de suite, celui qui se présente comme l’émissaire d’une aile du gouvernement, représentée par Pravind Jugnauth et Roshi Bhadain, définit les termes de l’accord, qui ne serra jamais conclu. « I want to do the headlines for the people that we have secured all of Dawood’s properties worldwide as part of an agreement. At the end of the day they’ve got to save face. You have to secure your family and the executives. The deal is once we get agreement out, they don’t touch you. They don’t touch your children. Tthey don’t touch your sons in law  and they leave the executives alone . What has started will die a natural death », dira-t-il.
A la question de Dawood Ajum Rawat, pas encore convaincu, au sujet de ceux qui sont derrière cette démarche d’accord, plus exactement: « Who made the proposal for you to be here? Pravind and Roshi ? », Sattar Abdoula révèlera ses connexions avec Pravind Jugnauth. « We have three governments in Mauritius : Vishu, Jugnauth and Duval. The government of Jugnauth is not happy with how it has been handled. They need to kill it off. I am a friend of Pravind, I’ve been a friend of Pravind for a very long time but we don’t socialize. He doesn’t come to my home and I don’t go to his home », laisse-t-il entendre de manière à convaincre ses interlocuteurs.
Après deux heures et seize minutes d’enregistrement, Sattar Abdoula avouera qu’il avait consulté Pravind Jugnauth avant d’accepter la proposition d’administrateur. « Wednesday, Thursday, I said, Pravind, there is a problem. Ok. If you want me out, I pull out now. He says look I want you to be there. I said if you want me to be there let’s meet Roshi and get him to shut his mouth because otherwise we got problems, hence the deal ! », dit-il.
Connu sous le nom de Boss
Sattar Abdoula ne se cachera pas pour soutenir qu’il opère sous les instructions de Pravind Jugnuath, qu’il appelle  Boss. Après un peu de trois heures, alors que la possibilité d’un accord se dessinait, il fera comprendre au tandem  Rawat/Taher que « I’ll talk to Pravind. The boss always first. The strategy is that you keep what you want and give them the rest ».
Un peu plus d’une demi-heure plus tard, Sattar Abdouka devait révéler qu’il attendait un appel de Pravind Jugnauth dans les dix minutes à venir. Effectivement, après 3 heures 39 minutes et deux secondes, un téléphone se met à sonner et on attend la voix de Sattar Abdoula. La retranscription donne l’essentiel du message suivant : «  Boss ! Kin maniere to bien Ekuté mo kwar nu korek lor deal ki nou kozer zedi là. Dakor. En grande ligne. Alle, nou bizin fer en dé ajustema. Nou pa pou gagna tu saki to pe rode. Li pa pou gagn tou saki li rode. Mo pansé nous kapav fer ene annons ki to conner ena ene close collaboration et nous bizin geutte kuma nou pou fer sa. »
La conversation se poursuit avec les arrangements pour le Drafting de tout accord avec les conseils légaux de Dawood Rawat venant de Londres : «Okay. En fin de compte apart ene deux zaffaire qui li envie gardr so banne zaffaire personnel so lakaz li pou donne toi tous so compte worldwide li donne toi tou banne lendroit to penser li ena asset », devait-il reprendre avant de conclure que « saki ena ena Pravind. Nous pas kapav fer plis ki sa ». 
Avec un nouvel appel téléphonique, Sattar Abdoula confirme qu’il allait rentrer le lendemain : « Mo rantre 4h30 par là. Nous zwen lakaz cotte twa.  Ki lheure ? 9 h30 ». Finalement le rendez-vous est fixé.
Au sujet des détails de ces échanges du 20 mars 2015, les prochaines explications de Pravind Jugnauth devraient éclairer la lanterne de plus d’un.

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