ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR—MÉDECINE: Casse-tête chinois pour la TEC

Une situation de pagaille commence à s’installer dans la filière des études en médecine du privé avec la décision du Medical Council de ne pas considérer l’University of Technology, Mauritius (UTM) en tant que Medical Institution aux termes de la Medical Council Act. Deux facultés de médecine, en l’occurrence le Padmashree DR DY Patil Medical College, opérant dans l’enceinte de l’hôpital Jawaharlal Nehru à Rose-Belle, et Anna Medical College and Research Centre, installé dans les locaux de l’hôpital de Flacq, se retrouvent dans une situation délicate avec l’élimination de l’University of Technology, Mauritius (UTM) en tant qu’Awarding Body pour les diplômes sanctionnant les programmes d’études de médecine. Plus grave encore est la reconnaissance des derniers résultats dans ces filières d’enseignement tertiaire publiés le 26 pour des étudiants Post-Graduate du DY Patil Medical College et le 14 pour ceux d’Anna Medical College.
Tout semble indiquer que la prochaine réunion du Board de la Tertiary Education Commission (TEC), présidé par Eric Ng Ping Cheung, qui a été dépêché pour une remise en ordre dans ce secteur, devra se pencher sur les conséquences de la décision du Medical Council de ne pas inclure officiellement l’UTM sur la liste officielle des Medical Institutions aux termes de la Medical Council Act. La décision entérinée par l’Ordre des Médecins est ambiguë quant à la reconnaissance des diplômes octroyés. Il y a urgence du côté de la TEC pour éviter que le projet d’Education Hub ne prenne du plomb dans l’aile.
Le Medical Council fait clairement comprendre qu’il ne sera pas question d’enregistrer les étudiants de ces deux facultés en tant que médecins. « Since the University of Technology, Mauritius is not being recommended for recognition as a medical institution, the affiliated medical colleges should be made aware that their students who pass out cannot be given registration with the Medical Council of Mauritius », note le rapport présenté et discuté lors de la dernière réunion du Board du Medical Council, tenue cette semaine.
La problématique se pose dans toute son acuité pour les étudiants de ces deux facultés privées, qui viennent d’être reçus aux examens. Les résultats, qui ont été proclamés par l’UTM au cours de la seconde quinzaine de ce mois, sont caducs. Le site web de l’Anna Medical College fait état d’un accord avec l’UTM en date du 3 décembre 2010 « for the award of MBBS (Bachelor of Medicine and bachelor of Surgery) programme in line with the curriculum based on that of the Medical Council of India and approved by the Academic Council of the University ».
De son côté, le Padmashree Dr D Y Patil Medical College a contracté un accord de partenariat avec l’UTM depuis juin 2009 pour des programmes d’études dans huit spécialisations en médecine avec mention que « the University of Technology, Mauritius shall be the awarding body for all post graduate degree courses at the Medical College ». Mais le rapport du Medical Council est venu jouer le trouble-fête en remettant en causse la compétence de l’University of Technology, Mauritius dans l’enseignement de la médecine.
« The University of Technology does not have a proper Faculty or Department of Medical Science authorised to provide courses in medicine leading to a diploma/degree in medicine. Instead, it has a School of Health Sciences, to which the DYP Medical College and Anna Medical College are affiliated. Thus, the UTM does not have its own independent mechanism to ensure the training delivered by these institutions and other aspects of the Memorandum of Understanding are being properly implemented ; these institutions are given the freedom to function on their own, the UTM coming into play just for the sake of awarding the degree », souligne le Medical Council comme pour mieux faire la preuve des manquements majeurs dans les procédures et le système ou encore le laisser-faire de l’UTM en abdiquant à ses responsabilités premières.
À ce stade, très peu d’indications ont filtré de la TEC en attendant de prendre officiellement connaissance de la récente prise de position du Medical Council. Outre ces étudiants qui ont réussi aux derniers examens mais qui sont pénalisés par le coup de grâce de l’Ordre des Médecins, la TEC devra revoir toute la situation par rapport à la Recognition allant jusqu’à juillet 2016 donnée à une série de cours dans études Post Graduate du D Y Patil Medical College. Aucune des sources officielles approchées par Le Mauricien n’a voulu se prononcer sur la ligne que pourra adopter la TEC dans la conjoncture de peur d’être sanctionnées pour avoir révélé des informations confidentielles.
De son côté, le D Y Patil Medical College est déjà sous surveillance suite aux conclusions du Fact Finding Committee, présidé par l’ancien chef juge Arriranga Pillay. Ainsi, il est interdit à cet institut d’enseignement supérieur de procéder à l’enregistrement de nouveaux étudiants. Dans une communication formelle après analyse du rapport de ce comité d’enquête, la TEC soutient que « the D. Y. Patil Medical College should not register or enrol postgraduate students until they satisfy the requirement of clause 16 of the Clinical Training Framework ; Under this clause, this college should nor register a student for a postgraduate programme : (a) unless the student is registered with the Medical Council of Mauritius and (b) unless the student has one year post-internship experience ». En plus cette faculté de médecine n’est pas reconnue par le Medical Council de l’Inde.
Dans le même souffle, le Dr D. Y. Patil Medical College est placé dans l’obligation de « fully comply with the various agreements it has entered into with the relevant authorities and should implement completely all the recommendations of the four International Monitoring Committee’s held between 2009 and 2013 ».

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