EQUAL OPPORTUNITIES COMMISSION: Enquête sur des discriminations sectaires à l’école Rémy Ollier

L’Equal Opportunities Commission (EOC) enquête actuellement sur des cas de discriminations sectaires, jugées « très graves » à l’école du gouvernement Rémy Ollier, à Quatre-Bornes. Des enfants créoles issus des poches de pauvreté de la région seraient mis de côté par leur professeur. Ce dernier tient également un langage dégradant à leur égard. L’EOC a convoqué les responsables du ministère de l’Éducation à ce sujet, demain matin.
« To malad, ki to gagne ? To gagn malez ? Tou bann kouma twa-la gagn malez mem… » C’est le commentaire qu’un élève de l’école Rémy Ollier soutient avoir entendu de son professeur après qu’il a fait savoir à ce dernier qu’il ne se sentait pas bien. Ce ne serait pas la première fois que ce genre d’incident survient dans cette école, avec le même professeur, soutiennent certains parents. Révoltés, ils ont porté plainte devant l’Equal Opportunities Commission (EOC). Dans leur lettre, les parents mentionnent que plusieurs plaintes ont déjà été faites auprès des autorités éducatives par le passé. Une copie de la plainte a d’ailleurs été envoyée à différents officiers responsables au ministère de l’Éducation, dont la Senior Chief Executive, ainsi qu’à la députée Françoise Labelle et au curé de la paroisse Saint Patrick.
Les parents dénoncent le mauvais traitement infligé à leurs enfants par l’enseignant en question. Ce dernier, disent-ils, met leurs enfants de côté dans la classe, fait des remarques désobligeantes à leur égard et utilise la violence contre eux. Les plaignants racontent que lors de tels traitements, l’enseignant en question laisserait entendre : « Sa bann Kreol sa, mo kravas zot. »
Les parents se demandent si c’est la proximité de l’enseignant avec certains groupes ou son lien de parenté avec un ancien ministre qui lui servent de protection et empêchent le ministère de l’Éducation de prendre des sanctions contre lui.
L’Equal Opportunities Commission, qui est en présence de cette plainte depuis le mois de juin, a préféré initier une enquête approfondie avant de venir de l’avant avec ce cas, vu sa sensibilité. Cette enquête auprès de différentes personnes et autorités révèle que le comportement de cet enseignant a été rapporté en plusieurs occasions. « C’est pour cela que nous avons invité le ministère de l’Éducation à venir nous dire s’il y a eu une enquête et quelles mesures ont été prises », indique Brian Glover, président de l’EOC.
Le ministère concerné a ainsi désigné le Principal School Inspector de la zone, ainsi que le Head Master de Rémy Ollier B pour le représenter auprès de l’EOC demain. Les parents s’attendent à ce que le ministère donne un signal fort pour décourager ce genre de comportement.
Invité à réagir ce sur cas, Vinod Seegum, président de la Government Teachers Union (GTU), condamne sévèrement de tels comportements. « Un enseignant doit avoir une certaine éthique, il est un modèle pour ses élèves, je dénonce ce genre de réactions primaires. »
Le président de la GTU ajoute que même si son rôle est de défendre l’intérêt des enseignants, il ne peut le faire dans ce genre de situation. « Le pays vient d’être éclaboussé par des personnes irresponsables, notre tissu social est tellement fragile, nous ne pouvons tolérer ce genre de chose. »
De son côté, Brian Glover tient lui aussi à dépassionner le débat : « Nous sommes très peinés d’avoir à enquêter sur un cas de cette nature. Sans vouloir préjuger quoique ce soit, il n’en demeure pas moins que les doléances de ces pauvres parents d’élèves ne peuvent que susciter de l’émoi voir de la tristesse. Il nous faut cependant dépassionner le débat car notre pays a besoin de gens qui réfléchissent à tête reposée surtout lorsqu’il s’agit des sensibilités. »
Le président de l’EOC rassure également que ce cas est pris très au sérieux car « il est de notre devoir de nous assurer que les enfants d’aujourd’hui et en amont les adultes de demain ne portent plus les cicatrices d’un temps révolu. Je m’attends à de la bonne volonté à tous les niveaux pour qu’une solution soit trouvée dans cette malheureuse affaire. »
En attendant, ajoute Brian Glover, la population doit se garder de tout dérapage. « Je fais un appel pour que tout un chacun se garde de réagir impulsivement et avec passion. Les solutions se trouvent dans la réflexion, la conscientisation et le respect d’autrui. »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -