ERIC TRITON: Du singulier au pluriel

Pas beaucoup de surprises, mais un beau spectacle où l’homme a réuni autour de lui l’énergie du pluriel de fort belle manière. De Triton à Tritonik a été joué samedi soir au MGI.
De Triton à Tritonik, rien n’avait été écrit d’avance. La traversée s’est faite de rencontres et d’occasions vers l’écriture de la vie d’un homme dont le blues a marqué l’histoire musicale de son pays. Quand Eric se raconte, il préfère l’essentiel. Ces expériences qui l’ont marqué, ces découvertes qui l’ont enrichi, ces influences qui l’ont forgé, ces voyages qui lui ont ouvert les yeux, cette musique qui l’a possédé.
Parcours.
Eric a fini par devenir Triton, nom qui oscille entre blues, swing et fusion, avec une résonance militante empreinte de mauricianisme. Si tout cela se raconte, l’artiste préfère encore délimiter l’histoire de son itinéraire pour ne pas trop se dévoiler. Un spectacle pour raconter son parcours : une part du mystère demeure encore, Triton à Tritonik est resté pudique, le récit ayant été raconté dans les grandes lignes.
Pas de grande surprise donc, pour ceux qui ont suivi les différentes étapes de cet artiste singulier à la philosophie plurielle. Le répertoire proposé va dans le même sens, Triton ayant retenu ses standards et les thèmes qui disent sa vision pour l’auditoire venu à sa rencontre au MGI, samedi soir.
Mais le plaisir de revoir le bluesman dans ses oeuvres aura vite pris le dessus sur l’impression de déjà entendu qui aurait pu se dessiner. La fougue du chanteur, sa jovialité expressive et son sens de la communication contribuant à apporter une dimension unique à l’événement.
Complicité.
Il y a également eu ses invités. Une impressionnante somme d’énergie et de talents pour accompagner Triton dans sa balade musicale à travers le temps où les cultures s’entrelacent, les rythmes s’entremêlent, les voix s’accordent. Le mélange s’entend, se ressent, au plus profond de soi, dans des battements où résonnent les cuirs du tabla, de la ravanne, du conga et d’autres instruments. Tout comme les cordes inversées de la guitare du bluesman se mêlent en toute complicité à celles du sitar de son compagnon Ben. L’ensemble s’adresse aux âmes et aux coeurs dans une explosion d’émotions fortes.
Anna Patten, Sanedhip Bhimjee : le blues devient kathak ou inversement, le plaisir de revoir cette équipe sur scène est constamment renouvelé par la beauté de la chorégraphie et cette envoûtante alliance des cultures. La présence de Véronique Zuël-Bungaroo et celle d’Artee Jankee rajoutaient à la sensualité et à la délicatesse de l’instant, sur un fond viril peint par Philippe Thomas, Kerwin Castel, Nobert Planel, Chouk et Shakti.
Réglé comme du papier à musique, De Triton à Tritonik n’a pas offert beaucoup d’espace à l’improvisation, le concert ambitionnant un niveau professionnel largement atteint. Soulignons également le travail réalisé au niveau de la lumière par Christopher de DB Vision. Tout cela a finalement contribué à un beau spectacle que l’on pourra apprécier prochainement sur DVD.
Ce concert, pour rappel, a été organisé par Culture Events Productions.

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