« Erreur » de livraison

— Tu as entendu cette histoire incroyable d’erreur dans la livraison d’une morte?

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— De quoi ? !

— Tu n’es pas au courant alors. Figure-toi qu’une compagnie de pompes funèbres a livré un cadavre à la place d’un autre à une famille.

— Hé toi ! ? Tu regardes trop de films d’horreur à la télé, toi !

— Mais c’était pas un film, toi, mais une histoire vraie qui s’est passée à Maurice même, je te dis.

— C’est pas possible, toi ! Comment on peut se tromper de corps dans un petit pays comme Maurice ?

— Tu ne sais pas qu’à Maurice tout est possible ? D’ailleurs ce n’est pas la première fois qu’une entreprise de pompes funèbres se trompe.

— Tu veux dire qu’il y a déjà eu d’erreurs dans la livraison de cadavres à Maurice ?

— Presque toi. On ne t’a jamais raconté l’histoire – vraie – du cercueil plus gros que la fosse ?

— Qu’est-ce que c’est que cette histoire d’horreur-là ?

— C’était l’année d’avant, je crois. Après la cérémonie à l’église quand le cortège est arrivé au cimetière devant la fosse, on s’est rendu compte que le cercueil était trop grand.

— Ne me dis pas. Qu’est-ce qui s’est passé alors ?

— Un drame, je te dis. D’abord, les fossoyeurs ont voulu faire entrer le cercueil en travers dans la fosse. Mais la famille n’a pas voulu.

— Je la comprends, toi. Qu’est-ce qui est arrivé finalement ?

— Après de longues négociations – pendant que le mort attendait dans le cercueil ! — on a agrandi la fosse en prenant un bout sur la tombe d’â côté. C’était le seul moyen pour faire entrer le cercueil afin que le mort puisse reposer en paix.

— Quelle histoire, toi. Dans cette affaire-là, on s’était trompé de mesure de cercueil, mais qu’est-ce qui est arrivé dans l’affaire qui vient d’arriver ?

— Les pompes funèbres se sont trompées de cadavre, je te dis.

— Qu’est-ce qui est arrivé ? Comment elles ont pu se tromper entre deux morts.

— Ça, je ne peux pas te dire. Ce jour-là, cette compagnie de pompes funèbres avait deux enterrements, celui d’une dame de 85 ans et celui d’une dame de 58 ans, tous les deux à Beau-Bassin. Quand les employés sont allés déposer le corps de la dame de 85 ans, des membres de la famille ont trouvé que les pompes funèbres l’avaient bien rajeunie avec le maquillage.

— Les parents ne se sont pas rendu compte que ce n’était pas le bon ?

— Pas tout de suite. Ils croyaient que c’était le maquillage. Et puis,  quelqu’un qui trouvait tout ça bizarre a regardé la morte de près et a dit non, ce n’est pas notre parente. C’est le cadavre d’une autre personne qu’on est en train de veiller.

— Quelle horreur : découvrir une autre personne dans le cercueil de ton parent ! Qu’est-ce qui s’est passé ensuite.

— Ils ont réussi à rattraper le corbillard. D’abord les employés ont refusé de reprendre le mauvais cadavre en disant qu’ils avaient fait leur travail. Puis, ils ont fini par accepter de le reprendre et un autre corbillard a emmené le bon plus tard.

— Quelle horreur ! Heureusement qu’on a pu faire l’échange, toi. Je ne sais pas ce que j’aurais fait si j’étais à la place de cette famille-là qu’est-ce qui s’est passé ensuite.

— Les employés des pompes funèbres sont allés déposer l’autre corps en retard, sans raconter ce qui s’était passé avant. Mais dans la soirée quelqu’un qui était dans la première veillée mortuaire est venu et a tout raconté. La fille de la première défunte a téléphoné aux pompes funèbres pour protester. Là-bas, on s’est excusé pour l’erreur.

— Ça même tout ? Ils n’ont même pas envoyé un bouquet de fleurs pour s’excuser ? Moi à la place de la fille je serais allée à la police.

— D’abord elle ne voulait pas le faire. Puis, après ce qui s’est passé au cimetière

— Il s’est passé quelque chose au cimetière ? Quoi ?

— Les pompes funèbres n’avaient pas remis les papiers en ordre. Ce qui fait qu’au cimetière on a voulu enterrer la dame de 85 ans dans la fosse de celle de 58 ans. Et après, quand la fille a téléphoné aux pompes funèbres, elle a dit qu’on lui avait mal parlé et qu’ils s’étaient déjà excusés et  ne voyaient pas ce qu’ils pouvaient faire de plus.

— Quoi ? C’est comme ça qu’on a parlé à cette dame après tout ce qui s’était passé ?

— Oui, toi. C’est pourquoi elle est allée faire une plainte à la police contre cette entreprise.

— Elle a bien fait. Une entreprise spécialiste des enterrements qui se trompe de cadavres ! Pour une fois, je suis d’accord à 100 % avec toi.

— A propos de quoi ?

— Tout est possible à Maurice !

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