ESPACE URBAIN REVISITÉ : Le projet d’une passerelle soulève des réticences

Chargé de piloter les projets de smart cities, Gaetan Siew, Chairman de la State Land Development Company Ltd, a présenté, la semaine dernière, un projet visant à repenser l’espace urbain à Port-Louis. Toutefois, les commerçants de la capitale émettent des réserves, estimant que ce projet ne serait qu’un « gaspillage supplémentaire de fonds et de temps ». Par ailleurs, selon eux, ces nouveaux espaces n’empêcheront pas la prolifération de marchands ambulants.
Les points saillants d’un projet de réinvention de l’espace urbain dans la capitale ont été exposés lors d’une présentation au ministère du Transport et des Infrastructures publiques et aux différentes parties prenantes. La rencontre a été présidée par le ministre des Collectivités locales, Anwar Husnoo, en présence de celui de la Fonction publique, Alain Wong, et de Nando Bodha. Ont également été convoqués les représentants du Front Commun des Commerçants de l’île Maurice, (FCCM), de la Port-Louis Market Traders’ Association, de la Taxi Proprietors’ Union ainsi que des marchands de rue.
D’après le projet du Chairman de la State Land Development Company Ltd, Gaetan Siew, les deux gares routières de Port-Louis (Victoria et Nord) seront reliées par une passerelle de 40 pieds de large, surplombant le port avec accès au Caudan Waterfront. Il s’agira d’un passage obligé pour les usagers des deux gares. Quelque 1 000 marchands de rue seront relogés sur cette plateforme, soit sur celle au-dessus de l’ancien bâtiment appartenant à la National Transport Authority (NTA) et 1 000 autres au-dessus de la gare du nord.
Le FCCM n’a pas tardé à réagir, invoquant des questions d’intérêt public. L’association s’interroge en premier lieu sur l’identité des 2 000 marchands de rue qui seront relogés dans ces lieux. « Seront-ils choisis en fonction des dispositions de la Local Government Act, à travers des appels d’offres, ou selon une liste bloquée émanant d’un groupe précis de marchands ambulants ? », s’interroge Raj Appadu, président du FCCM.
Au cas où la location mensuelle des étals et des emplacements ne conviendrait pas aux marchands ambulants, l’association veut connaître à l’avance les mesures que le gouvernement compte adopter pour contraindre les marchands ambulants à ne pas abandonner les lieux et opérer de nouveau dans les rues de la capitale. Le président du FCCM se réfère notamment au projet de Hawkers’ Palace ou encore de Hawker’s Centre à la gare du Nord et à l’ancien bâtiment de la CWA à la gare Victoria.
Pour les commerçants, l’idée de ce projet constitue du temps gagné pour les marchands de rue en attendant l’achèvement des travaux. Cela leur permet, en quelque sorte, de repousser l’application du jugement de la Cour suprême, interdisant d’opérer dans un rayon de 500 mètres du marché central…

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