ESSAI : Prix Adelf-Amopa pour un citoyen du monde

« Vivre sa mixité d’une façon normale sans en faire une pro-blé-ma-ti-que. N’en faisons pas une problématique puisque nous avons la chance de pouvoir la vivre pleinement ! » Voilà quelques unes des réflexions qui ont conduit un jour Thierry Château à faire une pause dans sa vie de conseiller au ministère de Finances, pour écrire son essai Citoyens du monde – les Mauriciens sont des gens comme les autres. Ce texte d’une soixantaine de pages a reçu hier à l’ambassade de France, le prix Adelf-Amopa (Associations des écrivains de langue française et des membres de l’ordre des palmes académiques).
Qui suis-je ? Dois-je me définir en fonction de ma couleur, le blanc, celle de ma femme, le noir, les deux ? De mon origine historique, l’Europe, de celle de ma famille, de l’Inde, de l’Afrique. De ma religion à la naissance, le catholicisme, ou de l’hindouisme dans lequel je baigne. Des unes et des autres ou de toutes à la fois ? Thierry Château, ancien journaliste du Mauricien et de l’express, développe une réflexion personnelle autour de ces questions en s’inspirant des événements et des personnages qui l’ont marqué. Kaya qu’il ne se lasse pas d’écouter, les émeutes, l’histoire de Maurice vue par Vijaya Teelock, et son expérience en tant que Mauricien.
Citoyens du monde – les Mauriciens sont des gens comme les autres est sa cinquième publication après Cité Taule, Motorcycle Man, Porlwi Fam Nwar et Février noir. Édité chez Osman et écrit en 2010, ce petit essai arrive ces jours-ci en librairie. « Je crois, nous explique-t-il à cette occasion, que la mixité culturelle fait partie de la société d’aujourd’hui où qu’on aille, partout à travers le monde. J’ai écrit ce texte au moment où Barack Obama accédait au pouvoir. Maurice et les États-Unis ont beaucoup de points en commun sur ces questions de mixité culturelle. Pour moi, Obama est beaucoup plus le symbole de la mixité culturelle, du métissage que celui de l’accession d’un homme noir au pouvoir ou de la négritude. En fait, fondamentalement, je crois que l’homme d’aujourd’hui est cosmopolitique. C’est ce qui a guidé mes réflexions dans ce texte. »
Un peu plus tard dans l’après-midi, à l’autre bout de l’île au Centre de conférence de Grand-Baie, des écrivains mauriciens réunis en table ronde face aux participants au congrès du Centre international d’études francophones faisaient le même type de réflexion, Barlen Pyamootoo se demandant s’il existait encore un pays monoculturel dans le monde… Thierry Château nous dit encore : « Nous vivons tous à des carrefours culturels, géographiques et linguistiques. Mais on renvoie tout le temps cette image à Maurice. Nous avons une espèce de douceur qui fait que la vitrine est jolie, mais il ne faudrait pas que nous croyons que nous sommes le nombril du monde pour autant. Je trouve que nous gagnerions à nous ouvrir davantage aux réalités des autres pays qui vivent eux aussi la mixité culturelle. »

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