ÉTIENNE SINATAMBOU : Le gouvernement n’a rien déboursé pour Sobrinho

Le gouvernement le maintient. Pas un sou n’a été payé pour l’homme d’affaires Alvaro Sobrinho lorsqu’il a voyagé dans une berline en Europe l’an dernier, soutient Étienne Sinatambou, ministre de la Sécurité sociale et porte-parole du gouvernement, lors de la conférence de presse hebdomadaire samedi matin.
Selon Étienne Sinatambou, la séquence des questions du leader de l’opposition au Parlement sur l’affaire Alvaro Sobrinho mercredi dernier donne l’impression que le gouvernement a payé les déplacements de ce dernier. « Il n’a jamais été question de payer et il le sait bien », martèle Étienne Sinatambou, ajoutant que des instructions avaient été envoyées à l’ambassade de Maurice à Paris depuis très longtemps à ce sujet. Étienne Sinatambou dit ne pas s’intéresser à qui paiera la facture de Rs 522 000. Au sujet de la présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, qui a également été véhiculée dans une autre Mercedes en Europe, il avance que la question du leader de l’opposition portait principalement sur Alvaro Sobrinho.
Le porte-parole du gouvernement fustige par ailleurs Xavier-Luc Duval suite à ses propos sur la démission de quatre directeurs au conseil d’administration de la Financial Services Commission car ces derniers auraient subi des pressions pour qu’Alvaro Sobrinho redémarre ses opérations à Maurice. Étienne Sinatambou soutient avoir parlé à l’un des démissionnaires qui affirme n’avoir pas quitté son poste à cause de l’homme d’affaires. « Xavier-Luc Duval ne peut pas descendre à un niveau aussi bas. C’est honteux de mentir sous l’immunité parlementaire », lâche Étienne Sinatambou. Il l’accuse de faire du « cheap politics et de pervertir la vérité. »
Étienne Sinatambou indique par ailleurs qu’une solution a été trouvée par le gouvernement pour remboursement des clients du Super Cash Back Gold (SCBG) et du Bramer Asset Management (BAM). Il explique qu’une partie des clients seront remboursés à 100%, alors que pour le reste, le paiement sera gradué, soit en fonction du montant qu’ils ont investi dans les deux fonds. « Dans le pire des cas, ils seront payés à 50% », dit-il. Le ministre avance qu’un fonds privé de Rs 6,5 milliards sera décaissé en ce sens.
Sur le rapport singapourien nTan qui avait évoqué une somme de Rs 17 milliards qui est introuvable dans les caisses de la BAI, il explique qu’à ce jour les clients du SCBG ont été payés Rs 8,7 milliards et ceux du BAM Rs 1,8 milliard, soit Rs Rs 10,5 milliards. Ajoutant les Rs 6,5 milliards qui seront payées, il souligne que la somme totale s’élève à Rs 17 milliards. « La somme de Rs 17 milliards est au-dessus du budget de 17 différents ministères », dit le ministre. À ce jour, selon ses informations, 70% des clients du SCBG ont été remboursés, tout comme 91% des clients du BAM. Il ne reste que 9% qui sont en attente. « C’est une solution pour la minorité des victimes. » Il précise que l’argent des contribuables n’est pas utilisé à ce sujet.
Roshi Bhadain égratigné
Dans la foulée, il tire à boulets rouges sur le député mauve Reza Uteem, qui avait affirmé que le budget 2017-18 ne comprenait rien pour les clients de la BAI. Étienne Sinatambou déclare que le budget comprend des projets qui seront exécutés par le gouvernement avec l’argent du public. « Ce sera dangereux si on utilise l’argent des contribuables pour payer les clients du SCBG et du BAM. » Par ailleurs, la grève de la faim de certains clients de ces deux fonds est mal perçue par le gouvernement. Le ministre de la Sécurité sociale égratigne le leader du Reform Party, Roshi Bhadain, qui n’avait pas considéré les coopératives lorsqu’il s’occupait du dossier de remboursement. Il avance que les clients qui ont investi leur argent seront aussi remboursés.
Revenant sur une autre PNQ du leader de l’opposition au sujet d’Agaléga, Étienne Sinatambou qualifie l’attitude de Xavier-Luc Duval d’ «anti patriotique et anti-Inde. » Il estime que tout ce qui a été dit par le leader de l’opposition pourrait avoir des conséquences graves et dommageables pour le pays.
Au sujet de Betamax, le porte-parole du gouvernement fustige à nouveau Xavier-Luc Duval, qui aurait supplié le gouvernement à ne pas rompre le contrat pour l’approvisionnement en produits pétroliers. Étienne Sinatambou avance que cela n’a jamais été le cas. Il précise qu’aucun ministre du PMSD, à l’époque où la décision avait été prise pour résilier le contrat, n’avait pipé un mot. Il explique que le gouvernement a versé Rs 4,5 milliards à Betamax de mai 2012 à janvier 2015, soit le même montant que préconise l’award du centre d’arbitrage de Singapour. « Nous refusons de payer Rs 4,5 milliards. » Il ajoute qu’il aurait été malhonnête de la part du gouvernement de ne pas résilier ce contrat. Il accuse le MMM de faire du « cheap politics » malgré le fait que ce parti avait dénoncé ce contrat et demande ainsi l’aide de ce dernier pour défier l’award.
Concernant une éventuelle démission du député et leader du Reform Party, Roshi Bhadain, Étienne Sinatambou la qualifie d’un « non-event ». Toutefois, il reste évasif sur la participation du gouvernement dans l’éventualité d’une élection partielle dans la circonscription numéro 18. Étienne Sinatambou avance qu’il soutient ses propos par des faits contrairement à l’opposition, qui ne fait que des « allégations, des insinuations. » Pour lui, l’opposition doit « arrêter de pondre des anêries au Parlement. »

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