Évacuation : Les Hawkers de Decaën font de la résistance

– Les trois endroits identifiés pas encore aménagés

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– L’exercice de tirage au sort retardé
– Les affaires en berne d’au moins 50% pour la fin de l’année dans la capitale

C’est ce lundi que les 500 marchands ambulants de rue Decaen doivent commencer à évacuer les lieux pour faire de la place au projet de Victoria Urban Terminal. Une décision annoncée par la ministre des Collectivités locales, Fazila Jeewa-Daureeawoo, en novembre dernier. Cependant, aucune disposition n’a encore été prise pour les reloger aux trois endroits identifiés. Les marchands ambulants résistent et indiquent qu’ils « ne bougeront pas tant que les trois autres endroits ne sont pas aménagés pour les accueillir ».

Le président de la Street Vendor’s Association, Hydar Ryman, confirment que les marchands ambulants doivent commencer à évacuer la foire de Decaen à partir de ce lundi. Toutefois, aucune disposition n’a été prise pour les reloger aux trois endroits identifiés, à savoir l’ancienne foire Monroe, soit à l’arrière du LIC Building, sur un terrain sis non loin de rue Decaen et l’Immigration Square. « À ce jour, ni la municipalité de Port-Louis ni le ministère des Infrastructures publiques n’ont pris les dispositions nécessaires pour nous reloger. Nous ne pourrons bouger tant que les sites ne sont pas aménagés. Il n’y a actuellement aucune aménité nécessaire sur les trois sites. Donc, il est hors de question que l’on bouge », affirme-t-il.

De plus, la municipalité de Port-Louis n’a procédé « à aucun exercice de tirage au sort » pour reloger les marchands dans les trois endroits. Cet exercice, dit Hydar Ryman, est « important pour éviter des cafouillages ». Il poursuit : « La dernière conversation, que j’ai eue avec le Lord-maire à ce sujet, remonte à décembre dernier. Il m’a fait comprendre que la date d’évacuation reste à ce jour inchangée mais qu’elle pourra être repoussée si besoin est. Mais, il est clair que nous ne pourrons emménager sur les trois sites mentionnés tant que le ministère ne nous offre pas les aménités nécessaires. Je compte prendre contact avec le Lord-maire aujourd’hui et solliciter une rencontre urgente avec lui pour décider de la marche à suivre. Entre-temps, aucun marchand ambulant de rue Decaen ne bougera d’ici. »

Commerce en berne

Les marchands ambulants, que ce soit de Port-Louis ou de Rose-Hill, n’arrêtent pas de se plaindre. Selon eux, « le commerce était en berne » pendant le mois de décembre, et ce « contre toute attente ». Ils disent craindre pour leur avenir. Si les achats de Noël ont été gâchés par le passage du cyclone Cilida, les marchands ambulants gardaient l’espoir que les choses s’arrangeraient au cours des cinq derniers jours de l’année. Hélas, tel n’a pas été le cas. Hydar Ryman, porte-parole des marchands ambulants de la capitale, avance qu’ils ont cessé d’opérer à 21h jusqu’au 31 décembre malgré la permission de la mairie de Port-Louis d’opérer jusqu’à 23h.

« Aucun marchand n’a opéré jusqu’à 23h car nous ne recevions aucun client. D’abord, le climat n’a pas joué en notre faveur, notamment avec le passage de Cilida et les grosses averses. Malgré les soldes, nous n’avons pu attirer la grosse foule, contrairement aux années précédentes. De plus, l’absence des marchands ambulants dans les rues a aussi eu un impact. Avant, nous recevions des clients venant des quatre coins de l’île mais, cette année, nous avons constaté une baisse de 50% », dit-il.

À Port-Louis, les trois rues les plus animées cette année étaient rue Farquar, rue Desforges et rue La Corderie. Hydar Ryman soutient que ces trois endroits ont attiré la grosse foule et que les commerçants ont travaillé jusqu’à tard dans la nuit. « Pour ce qui des marchands ambulants, je m’attends à une amélioration en ce mois de janvier avec des touristes qui font beaucoup d’achats en cette période », dit-il.

Imtazally Jaumeer, le porte-parole des marchands de la New Arab Town, à Rose-Hill, explique que leur situation se dégrade. « En 2017, nous avons vécu un moment difficile avec l’évacuation de l’Arab Town mais, cette année, c’est pire. L’ambiance à Rose-Hill est moche », dit-il. De son côté, Fazila Goorahoo, porte-parole des marchands de la foire Da Patten, abonde dans le même sens. Elle tient « pour responsable la mairie de Beau-Bassin/Rose-Hill » de la situation des marchands ambulants. « Il y a eu un manque de communication. De plus, nous avons constaté qu’il y a des marchands de la capitale qui sont venus travailler à Rose-Hill. La mairie n’a respecté aucune de ses promesses », déplore-t-elle.

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