SC : Les 5 “Credits” favorisent-ils plus de réussite ou plus d’échec ?

Suivant la contestation syndicale de la décision du ministère concernant les 5 “Credits” en SC pour qu’un élève soit admis en “Lower VI”, le ministère est retourné à la formule de 3 “Credits” pour les cuvées 2017-2018. Mais ce n’est que partie remise pour 2019. Le débat est ainsi relancé. Les 5 “Credits” tendent-ils vraiment vers une éducation de qualité ? Favorisent-ils plus de réussite ou plus d’échec ? Les avis divergent. Bashir Taleb, président des Managers des collèges privés, est d’opinion « qu’il faut arrêter de mesurer la qualité par le taux de réussite à un examen ».

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Il considère encore qu’il faut « donner la chance aux élèves de différents niveaux de pouvoir avancer dans leurs études ». Or, ajoute-t-il, « si nous appliquons les 5 “Credits”, nous bloquerons un grand nombre d’élèves ». L’ancien ministre de l’Éducation, le Dr Vasant Bunwaree, abonde dans le même sens, estimant que chaque jeune doit avoir la chance « de continuer avec un niveau minimum ». Il avance qu’avec 3 “Credits”, les étudiants font très bien à l’université, et il s’interroge : « Pourquoi les universités n’exigent-elles pas 5 “Credits” ? ».

Il se dit en faveur d’un système qui conserverait le SC pour ceux ambitionnant d’être lauréats et un autre système en parallèle qui mènerait vers un International Baccalaureate, incluant le MITD et les polytechniques. Soondress Sawmynaden, recteur du collège Maurice Curé et président de l’Association des recteurs des collèges d’État, ne partage pas le même avis. Pour lui, « si l’enfant n’a pas les 5 “Credits”, c’est déjà un handicap pour son avenir sur le marché du travail. Il faut une bonne base pour continuer en HSC et à l’université ». Selon lui, « si on fait une étude, on verra que parmi ceux qui ont été à l’université avec 3 “Credits” en SC, il y a beaucoup de “drop outs” ».


DR VASANT BUNWAREE (ANCIEN MINISTRE DE L’ÉDUCATION): « Avec 3 Credits, les étudiants font très bien à l’université »

L’an dernier, le ministère a décidé de réintroduire les “5 Credits” pour l’admission en HSC. En début d’année, suite à la contestation de la Managers of Private Secondary Schools Union, il s’est rétracté pour revenir aux 3 “Credits” pour 2017 et 2018. Votre réaction en tant qu’ancien ministre de l’Éducation ?

Cela dépend de ce qu’on veut faire. Quand j’étais ministre, on avait eu de nombreuses discussions et cela n’a pas été une décision prise au hasard. Tous les partenaires de l’éducation étaient partie prenante. Et on a vu les résultats de cette décision. Quand on regarde ces résultats, on ne peut comprendre pourquoi le gouvernement a fait marche arrière pour les 5 “Credits”. J’ai essayé de comprendre mais je n’ai vu aucune raison si ce n’est qu’ils doivent remplir les écoles polytechniques qu’ils mettent en place. À mon époque, le “9 Year Schooling” avait déjà été enclenché. En dehors des deux gros problèmes créés par ce “9 Year-Schooling”, c’est-à-dire, la compétition qui n’a pas disparu – bien au contraire, on voit une recrudescence terrible des leçons privées – et la compétition introduite en Form III pour aller en Form IV, je suis tout à fait d’accord avec le reste du système. Mais ces deux problèmes sont énormes. C’est vraiment dommage pour le pays ! Le CPE n’a pas été aboli, il a changé de nom. Les leçons ont commencé en Grade III alors que j’avais interdit des leçons en Grade IV. Maintenir la compétition veut dire encourager les leçons. Dans notre système, quand j’étais ministre, il n’allait pas y avoir de compétition en Grade VI. Ce système aurait disparu. J’ai été au Parlement pour empêcher les leçons en Grade IV. Là, on fait marche arrière.

J’avais commencé avec les “support teachers” et l’extension des heures de classe. Les parents étaient enthousiastes car ils ne rentrent pas à la maison à 15 heures Il ne faut pas que les enseignants croient qu’on leur demande de travailler jusqu’à tard.
Pour moi, la seule raison qui pousse ce gouvernement à retourner vers les 5 “Credits”, c’est l’introduction des écoles polytechniques. Celles-ci ne sont pas une mauvaise chose. C’était un peu prévu dans le système à mon époque. Mais il fallait faire le travail en amont. Le MITD et les polytechniques auront le même niveau. Le MITD fait ce que les polytechniques seront appelées à faire. Je ne suis pas contre les polytechniques mais quand celles-ci exigent des résultats légèrement inférieurs à l’“Advanced Level”, il faut bien remplir ces écoles… Or, si les collégiens ont la possibilité d’aller à l’université avec 3 “Credits”, il faut bien les bloquer quelque part… Et, on a exigé les 5 “Credits” à nouveau !

Quelles sont les conséquences qui risquent d’être néfastes pour les jeunes avec les 5 “Credits” ?

On a la preuve qu’avec 3 “Credits”, les élèves font très bien à l’université.

Ne sont-ils pas des exceptions ?

Non, allez voir ces étudiants qui font très bien, même mieux que les autres. Ce qui est exceptionnel, ce sont ceux qui ont eu 5 “Credits” et qui font mal. L’université ne demande pas 5 “Advanced Level” mais 2. Idéalement, il aurait fallu cesser avec le SC et le HSC et avoir à la place le “O Level” et le “A Level”. Ici, on impose certains critères à cause du système de lauréats. Je crois que c’est le seul pays au monde qui a gardé ce système. Ce n’est pas une question de 3 “Credits” ou de “5 credits” mais de pouvoir continuer avec un niveau minimum.

Le principal argument de ceux qui sont pour les 5 “Credits”, c’est que le niveau a baissé depuis que le système n’exige que 3 “Credits” pour être admis en HSC, particulièrement de 2010-2016.

Je ne vois pas cela, moi ! Allez voir les résultats du HSC. Pourquoi les syndicalistes ont-ils manifesté pour faire bloquer la réintroduction des 5 “Credits” ? Ils sont dans la profession, ils savent bien ce qui se passe.

La ministre a parlé du relâchement des enseignants, des parents et des élèves et de la nécessité de bouger vers une éducation de qualité…

C’est une éducation de qualité. J’aurais pu poser la question autrement. Pourquoi les universités n’exigent-elles pas 5 “Credits” pour recruter les étudiants ? Cambridge vous demande de choisir deux matières (A Level) et 2 matières subsidiaires ou 3 matières (A Level) et une subsidiaire avec le GP comme étant obligatoire. On ne demande pas 5 matières ! Pourquoi alors exiger 5 “Credits” si vous allez choisir 3 A Level ? Aussi longtemps que vous avez 3 “Credits” dans les matières principales que vous choisissez en HSC…

En 2016, en dehors des matières scientifiques, dans presque toutes les matières, pratiquement un élève sur deux n’a su scorer 50 points en SC. À quoi attribuez-vous cette baisse de performance ?

C’est un problème qui commence dès la Form I. C’est la raison pour laquelle j’avais introduit une évaluation en Form III. Quand vous quittez le primaire pour le secondaire, il y a beaucoup plus de matières. Les enfants tendent à être perdus. Pour les orienter, on avait dit qu’il fallait revoir le niveau des matières et permettre aux élèves de travailler trois ans, ensuite faire une évaluation à la fin de la troisième année au secondaire. Dépendant de leurs résultats, ils choisissent alors les matières en Form IV, cela en dehors d’un cadre compétitif. Je suis pour le PSAC mais je suis contre le fait qu’on l’utilise pour attribuer un collège à l’enfant. L’enfant va essayer d’avoir ce qui est considéré comme meilleur. Où est le changement ? Moi, j’avais dit qu’une fois en Std I, l’enfant saurait déjà dans quel collège il irait. Une classe était sûre de bouger ensemble pendant au moins 9 ans.

Une autre raison brandie pour justifier la décision de retour vers les 5 Credits est qu’un des critères pour intégrer la fonction publique est l’obtention de 5 Credits.

Il aurait fallu revoir le critère pour la PSC. Une personne peut avoir déjà eu son diplôme mais ne pas avoir ce qu’il fallait en SC. Certains recomposent leur SC après leur diplôme mais on leur dit qu’il faut avoir eu les 5 Credits avant le diplôme… Le PRB était d’accord de revoir le règlement de la PSC.

Quelle importance accordez-vous aux résultats des examens du SC ? La plupart des universités ne demandent pas ces résultats pour juger si un aspirant étudiant a le niveau requis pour des études supérieures.

Le SC a son importance, mais c’est le système qui est archaïque. Moi, je n’allais pas mettre un terme à ce système mais ouvrir une voie en parallèle qui mène au “O Level” et “A Level”, sans barrière de “Credit”’. On garde le système SC pour ceux qui veulent être lauréats et on garde un système à côté qui mène vers un International Baccalaureate incluant le système MITD et polytechnique. On avait bien préparé tout cela. Même Paul Bérenger, alors leader de l’opposition, avait félicité notre plan.


Soondress Sawmynaden (président de l’Association des recteurs des collèges d’Etat) : « Les “3 credits”, un cadeau empoisonné »

L’an dernier, le ministère a décidé de réintroduire les “5 credits” pour l’admission en HSC. En début d’année, suite à la contestation de la Managers of Private Secondary Schools Union, il s’est rétracté pour revenir aux “3 credits” pour 2017 et 2018. Comment avez-vous accueilli cette décision ?

Moi, je pense que la première décision était meilleure. D’abord, parce que nous voulons aller vers une éducation de l’excellence. Deuxièmement, on ne peut niveler par le bas. Il faut aussi tenir compte qu’à la PSC, pour avoir un emploi, il faut avoir “5 credits”. Pour moi, donc, les “3 credits”, c’est un cadeau empoisonné. Si l’enfant n’a pas les “5 credits” pour continuer ses études, c’est déjà un handicap pour l’avenir de l’enfant sur le marché du travail. Je pense donc qu’il faut revenir au système des “5 credits”. D’ailleurs, on y retourne à partir de 2019. Il faut aussi que les élèves sachent qu’ils ne vont pas au collège juste pour marquer leur présence et attendre qu’à la fin de l’année le ministère paie leurs examens alors qu’ils n’apportent pas de bons résultats.

Quelle importance accordez-vous aux résultats des examens du SC ? La plupart des universités ne demandent pas ces résultats pour juger si un aspirant étudiant a le niveau requis pour des études tertiaires.

Je pense que c’est très important car il nous faut une bonne base pour continuer ses études au niveau du HSC et ensuite au niveau tertiaire. Si la base, elle-même, n’est pas bonne, on attend le pire. Admettons que, dans un cas, la majorité des élèves qui ont 5 ou 6 “credits” vont en HSC et, dans l’autre, on laisse monter ceux qui ont eu “3 credits” en HSC. Il y a quelques rares cas où les élèves peuvent réussir le HSC même s’ils n’ont pas eu “5 credits” en SC. Mais, si on analyse les résultats du HSC et du SC, on verra que, généralement, les élèves qui ont eu “5 credits” ou plus auront de meilleurs résultats en HSC et quand ils iront à l’université, ce sera plus facile pour eux de suivre les cours.

Déjà, il y a un “bridge” entre le curriculum du HSC et celui de l’université. Beaucoup d’étudiants de première année se plaignent car la manière de travailler est différente et il y a un décalage entre le programme du HSC et celui du SC. Or, si le jeune n’est pas bien préparé en HSC, il aura des difficultés à suivre. Si on fait une étude, je suis sûr qu’on verra que les élèves qui n’ont eu que “3 credits” ont pu réussir “borderline” et que, parmi ceux qui ont été à l’université, il y a beaucoup de “dropouts”.

D’autres font valoir qu’avec les “5 credits”, nombre d’élèves rateront leur chance de poursuivre leur HSC et des études universitaires…

Je pense que si un jeune n’a pas obtenu les “5 credits” pour continuer ses études dans les filières académiques, il y a toujours la possibilité d’aller dans les écoles pré-professionnelles/vocationnelles. D’ailleurs, on parle d’écoles polytechniques.

On parle de “late developers” aussi qui peuvent très bien faire même s’ils n’ont pas eu de bons résultats en SC…

Combien de “late developers” y a-t-il ? Après, on voit qu’il y a des diplômés chômeurs. Il faut voir pourquoi ils sont chômeurs. Ils n’ont pas la possibilité de faire une application pour un poste dans le service public faute de “5 credits”. Ils vont essayer d’avoir un degré “borderline”. Mais, il faut savoir qu’il y a la compétition sur le marché du travail aussi. Les employeurs cherchent les meilleurs. Or, si le jeune est “behind”, ses chances sont moindres.

Certains font voir qu’en réservant le HSC aux détenteurs de “5 credits” seulement, le ministère privera chaque année quelque 7 000 jeunes Mauriciens d’une formation additionnelle. C’est quand même beaucoup, n’est-ce pas ?

Je dis que le problème, c’est le choix des matières. Ce n’est pas impossible que 100% des élèves aient “5 credits”. Le seul problème, c’est qu’au niveau des collèges, on limite le choix des matières. Par exemple, un élève n’est pas très bon en Maths et on l’oblige à opter pour l’“Add Maths”. C’est presque sûr qu’à la fin de l’année, il ne pourra compter sur cette matière. De plus, l’élève consacrera beaucoup de temps et d’efforts dans cette matière qu’il ne maîtrise pas, et ce au détriment des autres. Par ailleurs, chaque élève a ses qualités et aptitudes. Souvent, les matières qu’il aurait aimé choisir ne sont pas disponibles dans son collège. Si on ouvre le choix de matières, l’élève pourra choisir celles où il est à l’aise. Et, donc, décrocher “5 credits” ne serait pas la mer à boire…

À quoi attribuez-vous la baisse au niveau de la performance des candidats du SC depuis ces dernières années ?

Nous constatons au niveau des collèges que les jeunes ont bien plus d’activités qu’autrefois. Personnellement, je pense que les réseaux sociaux y sont pour quelque chose. Les jeunes passent un minimum de deux heures par jour sur les réseaux sociaux. Il y a aussi la responsabilité des parents. De plus en plus, on constate que ces derniers délaissent leurs responsabilités et ne se montrent pas concernés par les études de leurs enfants. Au primaire, ils suivent de près l’enfant. Une fois au secondaire, ils laissent le collège faire le reste. Or, il faut continuer à suivre l’enfant, rencontrer le prof. Quand les parents ne se montrent pas concernés, les jeunes font ce qu’ils veulent. Ensuite, aujourd’hui, on donne trop de facilités aux jeunes. Les parents leur donnent trop d’argent, ce qui leur donne l’occasion d’aller vers autre chose, comme la drogue, tout cela, au détriment de leurs études.

Il y a aussi la crainte qu’avec les “5 credits” la demande pour les leçons particulières soit accentuée.
C’est déjà là ! Tous les parents envoient leurs enfants aux leçons particulières. Bien souvent, c’est pour la « sécurité » des enfants. Les parents ne sont pas à la maison, alors, pour être sûrs, on envoie les enfants aux leçons.

Comment cela se fait-il que ces jeunes prennent des leçons mais que le niveau a quand même baissé ?
Les enfants sont là, avec leurs portables aux leçons… Beaucoup y vont juste physiquement ou alors ils sont obligés.

Que pensez-vous des leçons particulières ?
Personnellement, je ne suis pas pour. Surtout, quand le groupe est nombreux. Mais, parfois, vraiment, l’élève a des difficultés en classe. Le ministère aurait dû mettre à la disposition des collèges des “Support Teachers” comme c’est le cas maintenant au niveau primaire. Du moment que la compétition est là, on ne peut empêcher les leçons. Je pense que cela s’accentuera encore avec le National Exams au Grade 9. Il faut la compétition mais il ne fallait pas avoir les examens du PSAC car, trois ans après, il y a les examens de Grade 9, deux ans après, de Grade 11 et encore deux après, de Grade 13. C’est un peu trop.


BASHIR TALEB (PRÉSIDENT DES MANAGERS DES COLLÈGES PRIVÉS) : « C’est raisonnable de garder les “3 credits” »

L’an dernier, le ministère a décidé de réintroduire les “5 credits” pour l’admission en HSC. En début d’année, suite à la contestation de la Managers of Private Secondary Schools Union, il s’est rétracté pour revenir aux “3 credits” pour 2017 et 2018. Comment avez-vous accueilli cette décision ?

Je pense que c’était une décision raisonnable parce que, d’une part, les élèves n’avaient pas été avertis à temps. C’était injuste. D’autre part, nous avions soutenu l’argument qu’il faut donner la chance aux élèves de différents moyens de pouvoir avancer dans leurs études. Il ne faut pas les arrêter complètement. Quand nous parlons de “credit”, nous parlons d’un niveau de compétence. C’est vrai que ceux qui sont extrêmement compétents, ce sont des élèves brillants qui peuvent aller très loin dans leurs études académiques. Mais, que faire des élèves de capacité moyenne ? On ne peut pas les laisser sur la touche. Donc, nous étions satisfaits suite à cette décision.

Mais ce n’est que partie remise… Les collèges sont déjà en présence d’une circulaire pour rappeler la mise en application des “5 credits” en 2019.

Les résultats du SC en 2017 montrent très clairement qu’il y a encore cette grande majorité d’élèves qui n’ont pas le nombre de “credits” requis. Si nous appliquons les “5 credits”, nous bloquerons un grand nombre d’élèves. Qu’est-ce que nous avons pour ces élèves ? La question qu’on doit se poser : qu’est ce qu’on a comme alternative ? Bien sûr, certains peuvent refaire leur SC mais d’autres ne le pourront pas. On ne vit plus à l’époque où on pouvait faire peur aux jeunes et espérer qu’ils redoubleront d’efforts. Aujourd’hui, les jeunes font ce qu’ils peuvent faire. Il faut trouver d’autres moyens. Nous espérons que le bon sens primera. D’autant que la ministre, elle-même, dit qu’elle n’est pas pour un système élitiste. C’est raisonnable de garder les “3 credits” pour permettre aux élèves moyens de continuer alors que les “5 credits” tendront vers un système très élitiste. Il faut bien comprendre qu’à la fin, il n’y a que les élèves, qui aspirent à être lauréats, qui seront très motivés à décrocher les “5 credits”.

Quelles sont les conséquences du système de “5 credits” pour les jeunes ?

Justement, ceux qui ne peuvent avoir les “5 credits” auront à prendre une route alternative et celle-ci n’existe pas actuellement. Ensuite, je l’ai dit à plusieurs reprises, le HSC, c’est une formule. Il faudra la revoir. Il y a des élèves qui sont capables d’avoir deux “A Levels”, voire trois “A Levels” si on ne leur impose pas toutes ces complications. Il y a aussi la question de combinaison. Vous en imposez une avec deux matières où l’élève peut bien faire et une autre pas. Résultat : échec.

Le principal argument de ceux qui sont pour les “5 credits”, c’est que le niveau a baissé depuis que le système n’exige que “3 credits” pour être admis en HSC, particulièrement de 2010-2016. La ministre a parlé de relâchement de la part des enseignants, des parents et des élèves…

Ce serait trop simpliste de tout imputer à un « relâchement ». Peut-être est-ce un des facteurs mais, comme je vous dis, les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas comme ceux de l’époque. Il y a aussi d’autres facteurs et trop de distractions. Il est vrai aussi que c’est une mesure qui a marché, il faut l’admettre. Comme la mesure qui oblige les élèves à venir à l’école. Je suis sûr que cette mesure portera ses fruits dans deux ou trois ans. Nous verrons. C’est vrai que l’absentéisme n’est pas un problème aussi grave. Mais, il y a un plus grand nombre d’élèves présents et cela crée une atmosphère de travail.

La ministre a parlé de la nécessité de bouger vers une éducation de qualité à travers les “5 credits”. Qu’en pensez-vous ?

Il faut arrêter de mesurer la qualité par le taux de réussite à un examen. Les critères de l’évaluation existante ne sont pas suffisants. Il faut aussi voir le développement général de l’enfant, sa capacité à se débrouiller, surtout dans le monde où nous vivons. Quelle est sa créativité, sa capacité à trouver des solutions… Autrement, on se butera contre cette affaire qui est déplacée aujourd’hui, à savoir tel collège est meilleur que tel autre.

En 2016, outre les matières scientifiques, pratiquement un élève sur deux n’a su obtenir 50 points en SC. À quoi attribuez-vous cette baisse de performance ?
Il y a plein de causes. Parmi, il faut peut-être revoir la manière dont Cambridge nous impose le système de notation. Par exemple, pour les Maths et les langues, on constate des échecs étonnants. Parfois, des élèves, qui ont une très bonne moyenne, échouent. On se demande où le bât blesse. Aussi, les élèves sont moins motivés pour diverses raisons sociales et économiques.

Une autre raison brandie pour justifier la décision de retour vers les “5 credits” est qu’un des critères pour intégrer la fonction publique est l’obtention de “5 credits”…
Eh bien, il est grand temps de revoir ce critère-là ! Quitte à ce que le Civil Service College fasse ses propres évaluations. Surtout qu’au niveau tertiaire, maintenant, on parle beaucoup de “end qualification”. C’est votre dernière qualification qui compte. Quel que soit votre âge ou ce que vous avez fait avant…

Quelle importance accordez-vous aux résultats des examens du SC ? La plupart des universités ne demandent pas ces résultats pour juger si un aspirant étudiant a le niveau requis pour des études tertiaires.
Le SC n’est pas exigé par la plupart des universités mais il faut quand même un bagage pour faire le HSC. De là à dire qu’il faut un certain nombre de “credits”, c’est exagéré. Les examens du SC dénotent quand même la somme de connaissances totale que l’élève a eue et indiquent s’il faut refaire ou pas. Mais, il faut que tout se fasse de manière raisonnable.

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