Face à l’endettement—Le FMI en Stand-By pour le budget pré-électoral

Le IMF Staff Report du 4 avril: « Gradual fiscal consolidation should commence from the next budget 2019/20 to enhance fiscal credibility and to put debt on a declining path »

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La recette de la mission Qureshi comprend la réforme de la pension, un contrôle sur les salaires, l’imposition du péage et la hausse des prix de la cigarette et des boissons alcoolisées

La progression de la dette publique, gagnant 4,5 points en deux exercices financiers, pour s’afficher à 67,8% du Produit intérieur brut (PIB) au 30 juin 2021, continue à hanter les finances publiques; même si au sein de Lakwizinn du Prime Minister’s Office (PMO), l’on tente de relativiser le problème en s’appuyant sur la nécessité des investissements dans la modernisation de l’infrastructure du pays. De son côté, le Fonds monétaire international (FMI), par le truchement du Staff Report sur les Article IV Consultations du 4 avril dernier, fait un diagnostic de la hausse de l’endettement national et dégage des pistes pour la mise en chantier d’un programme de Fiscal Consolidation. Devant l’urgence de la situation, la mission du FMI, dirigée par Mahvash Qureshi, va jusqu’à réclamer la mise en œuvre d’une gamme de mesures économiques dans le cadre de la présentation du prochain budget, soit le dernier du présent mandat de Lalyans Lepep. À ce jour, officiellement et publiquement, le FMI se garde de se prononcer sur la proposition du gouvernement pour une prolongation de deux ans de l’échéance en vue de ramener la dette publique sous la barre des 60%.

Avant de s’attaquer au problème fondamental de l’endettement national, dont le montant devrait passer la barre des Rs 320 milliards à la fin du premier trimestre, la mission du FMI dépeint un tableau rapide des Challenges à surmonter. « Mauritius has achieved a remarkable transformation from a monocrop economy to a sophisticated services-oriented economy. However, efforts to diversify further and move up the value chain are hampered by several structural challenges—notably, a shortage of suitably skilled workers, an ageing population, and declining cost competitiveness and productivity. Public investments to upgrade infrastructure have resulted in an elevated debt level and a growing external imbalance. Moreover, speedy compliance with international anti-tax avoidance initiatives and AML/CFT standards is necessary to remain an attractive investment destination », lit-on en guise de préambule.

Dans la conjoncture, le véritable casse-tête se situe au niveau de la dette avec des craintes d’un dérapage au cours des deux prochains exercices financiers, le FMI se disant conscient du contexte des prochaines élections générales. L’une des conséquences la plus à craindre reste le poids de la dette. « Staff’s baseline scenario presumes a fiscal deficit in FY2019/20 of a similar magnitude as in FY2018/19 (about 3 percent of GDP), as election-related spending pressures are likely to preclude fiscal consolidation. At the same time, increased borrowing for public capital spending is projected to push public debt to 67,5 percent of GDP by end-FY2019/20 and to 67,8 percent of GDP by end-FY2020/21. Thereafter, public debt is projected to decline gradually to about 63 percent of GDP by end-FY2024/25 as public spending tails off », concède le Staff report.

À partir de ce diagnostic, le Staff Report sur le dernier round des Article IV Consultations prescrit des remèdes, qui devraient laisser un arrière-goût que ce soit sur le plan social et politique s’ils sont administrés avant ou même après les prochaines élections générales. Toutefois, le FMI est catégorique à l’effet que « gradual fiscal consolidation should commence from the next budget 2019/20 to enhance fiscal credibility and to put debt on a declining path ».

Parmi les mesures proposées en vue de redresser la barre au niveau de l’endettement, le FMI se penche en faveur des « revenue and expenditure-side measures » avec des décisions à prendre au sujet du Leasing des nouveaux Airbus dans le cadre du renouvellement de la flotte d’Air Mauritius. Le FMI indique qu’à un certain moment en début d’année le gouvernement devait entretenir l’idée d’abandonner l’acquisition de ces Airbus.

Néanmoins, la solution intermédiaire concerne le Leasing de ces aéronefs, le FMI soutenant que « if the aircrafts were to be leased, as is an option discussed by the authorities during the mission, public debt would be lower by about 1-2 percent of GDP in the near term than in the baseline, and the pace of adjustment could be modestly slower ». Les autres mesures cataloguées par le FMI en vue de réaliser la Fiscal Consolidation sont:

une meilleure mobilisation des revenus, avec une majoration des droits d’accise sur la cigarette et les boissons alcoolisées, et d’autres articles de luxe, soit la mesure budgétaire classique;

l’imposition du droit de péage (Toll) sur les principaux axes routiers en vue de rentabiliser les investissements sous le Road Decongestion Programme;

une révision à la hausse sur le Solidarity Levy sur les banques et le secteur des télécommunications;

une révision de la générosité du gouvernement avec le Tax Incentive Framework;

changement de la Tax Efficiency Audit,

une rationalisation des dépenses publiques avec un Targeting des prestations sociales et des subsides,

élimination des subsides avec la mise en place du National Minimum Wage,

un contrôle sur les augmentations salariales et

la réforme du système de pension national avec l’âge de la retraite à 65 ans.

Analysant le problème de l’endettement, le FMI s’appesantit sur le fait que « a decline in public debt over the medium term will help to safeguard macroeconomic stability and create room to respond to shocks ». Poursuivant à ce chapitre, la mission Qureshi ajoute: « while the maturity structure of public debt is favourable, and most of the external debt has been contracted on concessional terms, the elevated debt level and notable short-term gross financing needs make the outlook particularly vulnerable to adverse growth, interest rate, and fiscal shocks. Additional staff analysis indicates that Mauritius has some fiscal space—reflecting the country’s institutional strength, deep domestic financial markets, and sustainable debt profile—but that this could be at risk in significant adverse scenarios. Possible contingent liabilities (including those associated with a large financial sector) and the costs associated with a rapidly ageing population pose additional fiscal risks that require the debt level to be contained. »

La prochaine publication des données sur la Public Sector Debt au 31 mars dernier devra relancer tout le débat sur la problématique de l’endettement et des investissements publics….

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