FAPHM : « Aucun parent de handicapé ne dira “si mo ti kone mo ti touy twa” »

La Fédération des Associations des Personnes Handicapées de Maurice (FAPHM) qui regroupe des personnes de tous handicaps se dit totalement en désaccord avec les propositions d’amendements à la loi pour autoriser l’avortement dans certains cas spécifiques. Se référant à la section qui parle de l’avortement en cas de malformation du foetus, la Fédération estime que c’est une loi qui va contre la convention des droits des personnes handicapées. Lors d’un point de presse hier, le vice-président du regroupement, Jacques Lim Kee, s’est attardé sur le droit de naître et la contribution d’un handicapé dans la société. « Aucun parent ne dira : Si mo ti kone mo ti touy twa », a-t-il soutenu.
Le gouvernement, affirme M. Lim Kee, a ratifié la Convention des Droits des Personnes Handicapées en janvier 2010, et les décideurs doivent aller jeter un oeil sur son contenu car les amendements qu’ils veulent apporter pour l’avortement, estime-t-il, sont contradictoires avec la Convention. La Fédération lance ainsi un appel à la ministre de la Sécurité sociale car, souligne-t-elle, son devoir est de veiller au bien-être des personnes handicapées et non de les détruire. La Fédération se dit révoltée par cette décision qui, dit-elle, veut ôter la vie à un innocent sans défense. Jacques Lim Kee se demande par ailleurs quelle sera la situation dans des cas où les spécialistes ont fait une erreur de diagnostic et qu’un enfant nait handicapé. « Les promoteurs de cette loi visent-ils une société où tous les enfants de demain ne seront que des êtres parfaits, que feront-ils de ceux qui sont devenus handicapés », se demande-t-il. Il estime que c’est dangereux d’emprunter cette voie car les erreurs de pronostic sont fréquentes. Pour lui, il n’y a qu’un petit pas à franchir entre l’avortement et l’euthanasie.
La Fédération des Associations des Personnes Handicapées de Maurice propose ainsi au gouvernement de mettre en place une structure d’encadrement particulier et adéquat pour les parents qui ont détecté des risques considérables pendant leur grossesse. « Maurice a les compétences nécessaires pour un tel encadrement », affirme M. Kim Lee. Faisant allusion au nombre de personnes handicapées qui ont fait leurs preuves dans la société, citant l’example du chanteur Steevie Wonder et de l’auteur Helen Keller, entre autres, Jacques Kim Lee a souligné la contribution et la joie de vivre qu’une personne handicapée peut apporter dans la société. « Nombreux sont les parents qui, bien que bouleversés dans leur vie par l’arrivée d’un enfant handicapé, témoignent aujourd’hui que ce même enfant les a tranformés », soutient M. Kim Lee. « Aucun parent ne dira : Si mo ti kone mo ti touy twa ». Jacques Kim Lee insiste sur le fait qu’on ne peut pas disposer d’un foetus avec un handicap comme on le ferait d’un produit avarié. « Si telle une législation existait, nous ne serions pas là », dit-il. « Comment pouvons nous être contre la peine de mort pour les criminels et pour la tuerie des innocents ? »

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