FDI : Maurice reprend la première place à Singapour

Maurice a ravi à Singapour la première place des pays sources d’investissements directs étrangers (FDI) vers l’Inde. Selon des données compilées par le Department of Industrial Policy and Promotion (DIPP), le montant du FDI ayant passé par le centre financier de Maurice en direction de la Grande Péninsule s’est élevé à USD 9,03 milliards pour l’exercice financier se terminant en mars 2015.
« Mauritius regains top slot as source of FDI in India », rapporte le Press Trust of India (PTI) dans son édition d’hier, précisant que Maurice a été la source de 29% de la valeur totale des investissements directs étrangers reçus par l’Inde en 2014-15. Celle-ci s’est élevée à USD 30,9 milliards par rapport à USD 24,3 milliards en 2013-14, soit une croissance de 27%. Le DIPP indique que la part de Singapour s’est chiffrée à USD 6,7 milliards. La troisième place est occupée par les Pays-Bas (USD 3.43 milliards) devant le Japon (USD 2,1 milliards) et les États-Unis (USD 1,8 milliard).
Selon les données officielles, parmi les dix secteurs ayant attiré les plus gros montants de FDI en 2014-15 c’est celui des services qui arrive à la première place avec USD 3,25 milliards, suivi de ceux des télécommunications (USD 2,9 milliards), de l’automobile (USD 2,6 milliards), de l’informatique (USD 2,2 milliards) et de l’industrie pharmaceutique (USD 1,5 milliard). En mars 2015, dernier mois de l’exercice financier, le montant du FDI avait chuté de 40% comparativement au mois correspondant de 2014.
Selon la presse indienne, les experts estiment que les avantages rattachés aux traités de non-double imposition ainsi que le report pour deux ans de l’application de la General Anti-Avoidance Act (aussi connue comme le GAAR) ont contribué à la progression des investissements directs étrangers pour l’exercice 2014-15. « The deferment of GAAR has given confidence to investors to enhance investments in India », a déclaré Krishan Malhotra, chef de la division des affaires fiscales au sein du cabinet de légistes, Shardul Amarchand and Mangaldas au Press Trust of India. Ce dernier a laissé entendre que le flux du FDI à partir de Maurice a diminué ces dernières années du fait des craintes de l’impact du GAAR. En revanche, le flux d’investissement en provenance de Singapour a tendance à augmenter.  
Par ailleurs, une délégation – comprenant entre autres le ministre des Finances Vishnu Lutchmeenaraidoo et le ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance Roshi Bhadain – doit se rendre en Inde la semaine prochaine en vue de poursuivre, voire de conclure, les négociations autour du traité de non-double imposition. Les autorités mauriciennes ont accepté de faire des concessions concernant certains aspects du traité alors que la partie indienne, elle, a réaffirmé, par la voix de son Premier ministre, Narendra Modi, que « rien ne sera fait qui puisse affecter les intérêts de Maurice ».  
L’Economic Times of India soulignait récemment : « The India-Mauritius DTAA is being revised amid concerns that Mauritius is being used for round-tripping of funds into India even though that country has always maintained that there has been no concrete evidence of any such misuse. » Ce quotidien faisait également ressortir, sur la base d’un rapport préparé par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dans le cadre de la révision de la politique commerciale de l’Inde, que les avantages fiscaux offerts par le traité de non-double imposition ont incité les investisseurs à canaliser à travers Maurice leurs investissements en direction de l’Inde. « It would appear that part of these large flows may result from the advantages of the tax treaty between Mauritius and India, which may make it attractive for investors to route their investment through Mauritius to take advantage of the preferential provisions, which include exemption from capital gains tax », rapporte le quotidien, citant le rapport de l’OMC.  
Le rapport en question précise par ailleurs que l’Inde a signé des accords de promotion et de protection des investissements avec 72 pays. Il y a également des traités bilatéraux sur l’investissement conclus avec 14 pays, mais qui ne sont pas encore entrés en vigueur. 

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