FEMMES CLEANERS – GRÈVE DE LA FAIM : Un accord avec la mise sur pied du comité Manraj

Les tractations entre les femmes cleaners et le gouvernement, démarrées hier sur le coup de 12 h 30 au Bâtiment du Trésor, ont rapidement débouché sur un accord entre les deux parties. En effet, au dixième jour de la grève de la faim au Jardin de la Compagnie pour dénoncer leurs salaires, un consensus a été trouvé entre une délégation de syndicalistes et les représentants du gouvernement.
La délégation comprenait Jack Bizlall, Rehana Ameer, Alain Laridon, Narendranath Gopee de la Fédération des Syndicats du Service Civil et Rashid Imrith président de la Fédération des Syndicats du Secteur Public. Le gouvernement, lui, était représenté par le secrétaire financier, Dev Manraj, le secrétaire au cabinet, Nayenkumar Ballah, le Solicitor General, Dhiren Dabee, la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun, son collègue du Travail, Soodesh Callichurn et les Senior Officers de ces ministères respectifs.
À l’issue d’échanges avec les quatre femmes School Cleaners et les syndicalistes Reeaz Chuttoo et Jane Ragoo, de la CTSP, décision a été prise vers 16 heures de stopper la grève de la faim, les grévistes ayant reçu l’assurance que le gouvernement sera à l’écoute de leurs doléances. L’accord, trouvé vers 15 heures, porte sur la mise sur pied d’un comité technique pour se pencher sur la situation des femmes cleaners.
Les négociations, avec des va-et-vient entre le Bâtiment du Trésor et le Jardin de la Compagnie, étaient axées sur les terms of references de ce comité présidé par le secrétaire financier Dev Manraj. Les attributions de ce comité sont, entre autres : 1) se pencher sur les demandes faites au nom des cleaners actuellement employés par des entrepreneurs privés fournissant des services de nettoyage dans les écoles ; 2) examiner toutes les options pour traiter les demandes, y compris (a) l’emploi des cleaners sur une base contractuelle à plein-temps sans aucune rupture entre les contrats de travail successifs et contre paiement d’un salaire mensuel ; et (b) identifier un autre employeur pour ces nettoyeurs, autre que le gouvernement.
Avec des garanties obtenues en ce qui concerne ces conditions, les syndicalistes ont accepté en contrepartie de mettre fin à leur mouvement de grève. Ce dénouement a été annoncé lors d’un point de presse animé par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, entre deux cérémonies, à St-Pierre et Mon-Choisy. Le chef du gouvernement a indiqué qu’« initialement, les femmes grévistes réclamaient d’être embauchées par le ministère de l’Éducation et tel n’est plus le cas ». Il s’est réjoui qu’un consensus ait finalement été trouvé.
Le Premier ministre et ministre des Finances a indiqué que « la première réunion du comité est prévue pour le lundi 30 octobre à 14 heures ». « On souhaite que d’ici le 15 novembre, le comité fasse des recommandations. Mais il faut que les recommandations soient réalistes ».
Pour sa part, Rashid Imrith a remercié les trois hauts fonctionnaires qui ont travaillé sur ce dossier depuis mardi, à savoir le secrétaire au cabinet, le secrétaire financier, le Permanent Secretary au ministère du Travail ainsi que leur personnel. « Le dialogue avec le Premier ministre a primé. Cela démontre qu’il suffit d’avoir une bonne communication pour que les choses soient plus claires », a-t-il laissé entendre. Narendranath Gopee, lui, a souligné que « c’est un binding agreement que nous avons signé, le gouvernement et les syndicalistes ont pris un engagement », tout en concédant qu’il était « impossible pour le gouvernement d’employer toutes ces personnes ».
Du côté du Jardin de la Compagnie, la nouvelle a été accueillie avec joie et émotion. Reeaz Chuttoo ne pouvait retenir ses larmes à l’annonce de l’accord trouvé avec le gouvernement. Il est d’avis que c’est « une victoire de l’humilité sur l’arrogance, du bien sur le mal », alors que le négociateur Jack Bizlall souligne qu’il y a « encore du chemin à faire pour les autres femmes impliquées par ces conditions d’emploi ». « On voulait que le gouvernement comprenne la souffrance de ces personnes », soutient pour sa part Jane Ragoo.

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