FESTIVAL INTERNATIONAL KREOL | Eddy Boissezon (vice-président) : « La création du Musée de l’esclavage est sur la bonne voie »

Le vice-président de la République, Eddy Boissezon, a donné l’assurance que la création du Musée de l’esclavage dans l’ex-hôpital militaire à Port-Louis « est sur la bonne voie ». De son côté, le ministre du Tourisme, Joe Lesjongard, a annoncé que le Premier ministre « travaille actuellement » sur l’introduction de la langue kreol à Assemblée nationale. Ces annonces ont été faites samedi à l’ouverture de la conférence sur le thème « Kreol nou larmoni » organisée à l’hôtel Intercontinentale à l’occasion du 14e festival international kreol.

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Eddy Boissezon, qui effectuait sa première sortie publique depuis son installation aux fonctions de vice-président, a expliqué qu’avec la création prochaine du Musée de l’esclavage, la préservation du patrimoine mauricien « est sur la en bonne voie ». Ce musée, selon lui, doit permettre de retracer l’histoire de l’esclavage à travers le monde et « placer l’esclavage à Maurice dans le cadre de la route de l’esclavage ». La réalisation de ce projet, comme l’a fait ressortir le Premier ministre lors d’une récente visite du site de l’ex-hôpital militaire, bénéficiera de la collaboration du Sénégal et de Madagascar avec lesquels des protocoles d’accord ont déjà été conclus.

Le vice-président a également insisté sur l’importance de la créolité et de la langue créole qui « constitue un lien entre les différentes cultures pratiquées à Maurice ». Il a, par la même occasion, souligné « qu’il est du devoir de chaque citoyen de préserver et de promouvoir l’harmonie entre toutes les communautés et toutes les cultures à Maurice ».

Le ministre du Tourisme, Joe Lesjongard, a également mis l’accent sur le lien que constituent la créolité et la langue créole entre toutes les communautés et toutes les cultures existantes à Maurice. Le ministre a souligné l’évolution positive de la langue kreol dans le pays. « Cette langue demeure la langue maternelle de tous les Mauriciens. Aujourd’hui, le kreol fait partie intégrante du curriculum tant de l’enseignement primaire que secondaire. Le diktsioner kreol est aujourd’hui une réalité. » Dans ce contexte, il a annoncé que le Premier ministre et le gouvernement se penchent actuellement sur l’introduction de la langue kreol à l’Assemblée nationale.

La conférence sur la « kreolite nou larmoni » a bénéficié de la participation de Marie Florence François, présidente de Lakademi Kreol Rodrige, du Seychellois Michel Savy, d’Arnaud Carpooran, de l’université de Maurice, de Georges Bredent de la Guadeloupe. Marie Florence François a souligné que « la créolité est une culture à part entière et dégage sa langue qui est le kreol ». Elle a insisté sur les valeurs de solidarité, de paix et d’harmonie que dégage la créolité « même si le kreol n’est pas parlé de la même façon partout dans le monde ». Au sein de la République de Maurice, la langue kreol favorise la communication au plan national, selon elle. Elle a souligné le chemin parcouru par la langue kreol et qui reste à être parcouru. La création du Diksioner kreol rodrige dont un exemplaire a été présenté aux participants de la conférence samedi fait partie « du progrès parcouru par la langue kreol » en vue de son harmonisation au sein de la République de Maurice.

Michel Savy a insisté sur « la place importante » qu’occupe la langue kreol grâce à laquelle 99% des Seychellois peuvent aujourd’hui lire et écrire. « Cette langue constitue un tremplin vers les autres langues étrangères ». Il a aussi expliqué que désormais pour obtenir la nationalité seychelloise, la maîtrise de la langue kreol écrite et parlée « est indispensable ».

De son côté, Arnaud Carpooran a fait l’historique de la langue kreol depuis la colonie française jusqu’aujourd’hui. Il a expliqué que déjà à l’époque, le kreol était une langue écrite. Il a fait le récit du chemin parcouru jusqu’à la création cette année de l’akademi kreol Repibilk Moris. Le Guadeloupéen Georges Bredent a insisté lui aussi sur le fait que la créolité était vecteur de paix et d’harmonie. Il a souhaité un renforcement des liens entre les pays créolophones.

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