FIN DE RÈGNE DIFFICILE POUR GILBERT MERVEN : The Assembly of shame…

Pour la première fois en plus de 200 ans d’existence, le Mauritius Turf Club a tenu une assemblée générale qui restera dans les annales. Certains vous diront que la réunion  a été chaude, d’autres que ce fut très animée. Pour notre part, nous dirons que cette assemblée générale qui marquait la fin de règne de Gilbert Merven au sein du Board des Administrateurs du MTC a été rien de plus qu’une «Assembly of Shame» Jamais dans le passé la presse a été interdite d’accès dans l’enceinte  du Mauritius Turf Club alors que se déroulait la réunion. Il a fallu attendre la fin de la réunion pour que les journalistes aient pu faire leur travail. Pire, le président actuel du MTC, Jeenarain Soobagrah a trouvé moyen de demander aux photographes venus prendre quelques clichés avant l’assemblée de s’en aller sous prétexte que c’était «l’assemblée des membres du MTC et non celle des photographes».
Car c’est justement la présence des non-membres du MTC dans la salle qui a ouvert les débats houleux vendredi après-midi. Le membre à vie du MTC Yahia Nazroo devait dès le départ attirer l’attention du président sortant, Gilbert Merven, sur la présence de deux hommes de loi, nommément Sanjay Bhuckory et Yousuf Mohamed, tous deux “Seniors Counsels” du barreau. Le fait même qu’ils étaient flanqués tout juste derrière Gilbert Merven a fait jaser. Tout comme la présence de Yannick Hardy dans la salle et qui est aussi un non-membre et sous contrat avec le MTC.
Mais reste que Gilbert Merven utilisa toutes les subterfuges possibles pour ne pas répondre aux questions de Yahia Nazroo. Après avoir trouvé que les questions étaient tantôt irrecevables tantôt que qu’elles «font durer la réunion», Gilbert Merven a fini par trouver le moyen le plus radical pour faire taire l’homme de loi: lui couper le micro. Même si des membres présents à l’assemblée réclamaient avec insistance de «le laisser parler».
Couper la parole, voire empêcher à tout prix une personne de parler dans une assemblée de membres n’est ni plus ni moins qu’une démarche anti-démocratique. Si on pousse la réflexion plus loin, il va sans dire que Gilbert Merven a des choses à cacher c’est pour cette raison qu’il a utilisé toutes les subterfuges pour «bâillonner» Yahia Nazroo.
Pourtant les questions de ce dernier découlent d’une logique des choses après les comptes qui ont été présentés vendredi dernier. Du reste, depuis le 24 février, soit 3 jours avant l’Assemblée Générale, le membre à vie du MTC avait demandé des explications. Notamment sur une série de dépenses non expliquées et qui sont entre autres:
— Rs 6, 973,026 de dette
irrécupérable
— Rs 37, 635,294 de Gains
Exceptionnels
— Rs 21, 782,894 de frais
indirectes des courses
— Rs 856 704 en voyages d’affaires et conférence pour administrateurs
— Rs 31,306,219 d’Actifs Courants
— Rs 1.855,874 de Frais des courses divers

Quid du Laboratoire du MTC
Mieux encore, le membre du MTC voulait aussi des explications sur les quelque Rs 3 millions qui sont accordées aux familles Gujadhur pour la location entre autres d’un kiosque et des boxes. On voit entre autres dans les chiffres donnés par le MTC, Rs 1.003,856 pour le kiosque de Port-Louis, Rs 1,5 million pour les boxes de Port-Louis à Luxmi & Gunesh Ltd, Rs 168 000 pour les boxes à la société RR Gujadhur, Rs 420 000 pour les boxes de Curepipe à Rampatee Gujadhur et aussi la somme de Rs 1,067,165 pour les boxes au Domaine les Pailles.
Il n’y a pas que Yahia Nazroo qui a bombardé de questions Gilbert Merven. Edgard Juilenne a aussi apporté son grain de sel, notamment sur la vente du laboratoire du MTC.  Il voulait, entre autres savoir pourquoi l’argent provenant de la vente du laboratoire a été utilisé comme un «gain exceptionnel» alors que lors de la dernière assemblée ce même Gilbert Merven avait promis que l’argent sera utilisé pour des «capital investments» comme la mise en place d’une clinique pour les chevaux. Là encore, le président sortant a soigneusement évité la question, tout comme celle qui consiste à savoir si une «somme d’argent» a été payée à son responsable pour la vente du laboratoire.
Les chiffres du rapport financier du MTC confirment bien l’information de Week-End de la semaine dernière à l’effet que le Club a fait plus de Rs 21 millions de déficit. Si d’aventure il n’y avait pas ce «gain exceptionnel» de Rs 37 millions qu’aurait été l’état des comptes du MTC? C’est grâce à ce ‘gain’ que Gilbert Merven a pu présenter un bilan financier positif de Rs 15,949,895. Mais comme Manou Bheenick en son temps au ministère des Finances, Gilbert Merven part en laissant un trou de Rs 21 millions.

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