Finances Bill : Bérenger demande au gouvernement d’abandonner l’amendement à la BOM Act

Le leader du MMM, Paul Bérenger, a demandé au gouvernement samedi de ne pas présenter d’amendement à la BOM Act, un des premiers amendements figurant dans le Finance Bill qui sera débattu ce mardi. Il a observé qu’une nouvelle version de l’article 47, dont la formulation a été revue par le gouvernement, a été présentée. Cette version prévoit que les revenus du “Special Fund” pourront être utilisés pour augmenter le capital de la banque dans le cadre de sa politique monétaire et pour rembourser la dette extérieure du gouvernement central dans des situations exceptionnelles. C’est le conseil d’administration de la banque qui prendra une décision finale.

- Publicité -

« Il n’y a aucun pays où il existe ce genre de “wording” dans la loi », a déclaré Paul Bérenger. Il a observé que plusieurs articles de la BOM Act garantissent l’indépendance de la BOM sauf l’article  47. « Maintenant nous sommes supposés faire confiance aux huit “nominees” du gouvernement qui  vont supposément garantir l’indépendance de la Banque de Maurice. Nous redemandons, dans l’intérêt de Maurice et celui de l’indépendance de la BOM, que cet amendement soit abandonné et que l’article 47 de la BOM Act soit maintenue tel qu’il est », a-t-il affirmé.

Le leader du MMM a, par ailleurs, rappelé que vers la fin de l’année 2000, alors qu’il agissait comme ministre des Finances, et que les échéances pour le remboursement d’un gros prêt approchaient (un “floating rate note” de 150 millions de dollars que le ministre Rama Sithanen avez contracté en 1995), le gouvernement n’avait pas les moyens pour faire le remboursement. Le cabinet avait alors pris la décision que le gouvernement devait acheter les devises étrangères de la Banque de Maurice pour rembourser ce prêt. « Après discussion avec le gouverneur de la Banque centrale d’alors, Basant Roi, nous avions décidé de prendre un “bridging finance”  de USD 120 M en attendant la vente d’une minorité d’actions gouvernementales dans Mauritius Telecom.  Ce prêt a été utilisé pour rembourser le prêt en question.

Or maintenant, le gouvernement a confirmé la vente de ses actions dans Maubank, NIC, dans le casino et d’autres actions. « C’est dans ce contexte qu’a été faite la demande de ne pas faire du tort à l’image de Maurice,  de ne pas aller de l’avant avec l’amendement et d’utiliser les revenus provenant de la vente des actions du gouvernement pour rembourser  les dettes extérieures », a-t-il dit.

Revenant sur la législation concernant le financement des partis politiques et l’amendement constitutionnel. Paul Bérenger a estimé que si Pravind Jugnauth voulait présenter la législation sur le financement des partis politiques et l’amendement constitutionnel, « il aurait accepté ce que certains de ses ministres souhaitent », c’est-à-dire un Select Committee. « Sa façon de faire montre que le but inavoué est de ne pas obtenir une majorité de trois quarts comme c’était le cas pour la réforme électorale et que la loi ne soit pas adoptée », a déclaré Paul Bérenger.

S’agissant de la motion demandant que les Chagos soient inclus dans une circonscription qui sera choisie par la Commission électorale, il a souligné que le Premier ministre aurait dû consulter les Chagossiens avant de présenter la motion. « C’est un manque de respect des Chagossiens ». Il a observé qu’au moment même où le Premier ministre présentait sa motion, les Chagossiens ont fait savoir qu’ils proposaient « quelque chose de différent » de ce que veut le gouvernement. « Nous n’avons pas donné notre accord à la proposition chagossienne, mais nous estimons qu’il aurait dû avoir des consultations et prendre en compte ce que voulait les Chagossiens. Maintenant, la balle est dans le camp de l’Electoral Boundaries Commission », a fait valoir le leader du MMM.

Dans les faits, selon ce dernier, « il nous faut récupérer les Chagos et après que le repeuplement aura été accompli, il faudra alors réexaminer la situation en qui concerne la présence des Chagossiens au Parlement ».

Concernant la  façon dont le ministre de la Santé a répondu à la PNQ, « probablement sur l’ordre de sir Anerood Jugnauth », a dit Paul Bérenger, elle est complètement dépassée. « Tout le monde sait que le DDA est complètement dépassé concernant les consommateurs de drogues et les drogués. Le “mood”  est de traiter les drogués comme des malades et non pas comme des criminels. La façon dont le gouvernement a répondu montre qu’il est complètement bloqué sous la pression du ministre mentor. » Selon lui, c’est une attitude « archaïque».

« Il faut être sans pitié envers les trafiquants. Il ne  faut pas encourager la consommation de drogue, mais tout le monde sait que la Dangerous Drug Act est complètement dépassée et que n’est pas juste d’envoyer un petit consommateur de gandia en prison », a-t-il dit.

Il est d’avis que la DDA doit être amendée pour que les petits consommateurs « ne se retrouvent pas en prison ». 

Paul Bérenger a fait mention d’un jugement de la Cour suprême, le 9 juillet, qui a cassé la condamnation à une semaine de prison par deux magistrates d’une personne trouvée coupable pour possession de quelque gramme de gandia. La Cour suprême a demandé à la magistrate « de prendre une sanction alternative ». 

S’agissant de la drogue trouvée dans une tractopelle, Paul Bérenger a observé que ce sont des travailleurs de Scomat qui ont découvert la cargaison de la drogue alors que ni l’ADSU ni la douane n’avaient rien noté. « C’est une honte. L’ADSU et l’ICAC seront revus par le prochain gouvernement », a-t-il dit. Paul Bérenger a également dénoncé l’absence d’un ministre au sommet de l’Union africaine qui a été marqué par le lancement officiel de zone de libre-échange de l’Afrique.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -