FMI/ATI : L’accession au statut de pays à hauts revenus discutée

Les petits États à revenus moyens d’Afrique subsaharienne doivent appliquer des réformes profondes pour stimuler leur croissance économique afin de pouvoir accéder au statut de pays à revenus moyens. Telle est la conclusion à laquelle sont arrivés les participants à un récent séminaire tenu à Maurice sous l’égide du Département Afrique du Fonds Monétaire International (FMI) et de l’Africa Training Institute (ATI). De hauts officiels de Maurice et de six autres pays d’Afrique à revenus moyens (Botswana, Cap Vert, Lesotho, Namibie, Seychelles et Swaziland) y ont participé.
Bénéficiant du parrainage des African Technical Assistance Centers du FMI basé au Ghana et à Maurice, du Regional Multi-Disciplinary Center of Excellence de Maurice et de l’Union européenne, ce séminaire a permis aux participants d’engager des discussions sur les défis macroéconomiques et structurels auxquels les sept pays susmentionnés sont confrontés. Ils sont arrivés à la conclusion que le partage d’expériences offre une opportunité à chacun de bouger dans la voie des réformes. Dans son compte rendu des débats de ce séminaire, le Département Afrique du FMI rapporte que des pays à revenus moyens en Afrique subsaharienne, misant sur leurs succès passés, veulent désormais accéder au statut de pays à revenus élevés afin d’éviter le piège de pays à revenus moyens. Tout en demeurant positive, la croissance économique de ces pays est en train de ralentir du fait que les facteurs de croissance dans le passé montrent des signes de faiblesse. De plus, la hausse des revenus par tête d’habitant dans ces pays a connu une certaine décélération.
Le FMI fait ressortir que de 1960 à 2012, moins de 20 % des pays à revenus moyens ont atteint le statut de pays à revenus élevés. Il n’y avait aucun pays d’Afrique subsaharienne. Par contre, pendant cette même période, on a observé que plus de 50 % des pays à faibles revenus ont rejoint la ligue des pays à revenus moyens.
Lors du séminaire tenu à Maurice, les participants ont passé en revue les défis communs des sept États d’Afrique subsaharienne et les mesures prises par chacun d’eux pour régler leurs problèmes économiques. Dans son allocution d’ouverture du séminaire, Anne Marie Gulde-Wolf, Deputy Director du Département Afrique du FMI, a indiqué que l’Afrique subsaharienne demeure la deuxième région qui enregistre le plus fort taux de croissance dans le monde, que les petits pays à revenus moyens sont ceux qui se trouvent parmi les « slowest growing in the region » et que les risques de ralentissement de la croissance sont significatifs.
Les participants ont ensuite passé en revue les mesures politiques qui pourraient être prises pour booster la croissance. Ils se sont penchés sur cinq domaines clés : la vulnérabilité économique, l’emploi et l’inclusion, l’augmentation de la productivité, l’inclusion financière et l’aspect politique des réformes économiques. Les participants sont arrivés à la conclusion que, pour faire face aux chocs exogènes, il est important de constituer des ressources financières pour prévenir toute baisse dans l’aide internationale.
Ils ont aussi trouvé qu’il faudrait introduire des mesures pour réduire le déséquilibre entre l’offre et la demande dans le marché de l’emploi. Ils ont constaté, indique le FMI, qu’il y a un besoin d’« implement public employment and wage policies that will improve labor market outcomes », évitant ainsi que le gouvernement ne devienne un « employer of last resort ». Les réformes doivent aussi avoir pour objectifs l’amélioration de la productivité (des dépenses publiques de qualité), la promotion de l’inclusion financière et la réduction des coûts d’intermédiation financière.
Les participants se sont déclarés en faveur d’une stratégie de partage de connaissances et de développement des capacités. Le Département Afrique du FMI et l’Africa Training Institute aideront en ce sens.

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